Annie Genevard : « L'objectif est l'éradication de la maladie »
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard s’est rendue en Savoie et Haute-Savoie jeudi 24 juillet pour réaffirmer son engagement à lutter contre la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui est apparue en France le 29 juin dernier.

Le 29 juin dernier, la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) apparaissait en Savoie créant une onde de choc dans le monde de l’élevage (lire ici). Depuis, la maladie s’étend. Au 24 juillet, 34 foyers étaient confirmés en Savoie et Haute-Savoie. Pour autant, dès les premières heures, la profession, les services de l’État et vétérinaires se sont mobilisés.
« Elle est apparue en Italie, puis en France. La responsabilité qui est la mienne, qui est celle des pouvoirs publics, est de contenir les ravages possibles de cette maladie qui peut emporter l’intégralité du cheptel bovin français. La France est un grand pays d’élevage, le plus grand d’Europe. Nous disposons dans la filière bovine d’un magnifique patrimoine. Il s’agit donc d’être à l’heure de la responsabilité et de prendre toutes les mesures qui visent à contenir et à éradiquer la maladie. Pour ce faire, il y a une stratégie qui a été parfaitement expliquée par les scientifiques. Un protocole, pour lequel aucun organisme de référence que sont l’Anses et le Cirad n’a émis de réserve scientifique, a été mis en place », a souligné la ministre de l’Agriculture en visite en pays savoyard le 24 juillet à l’issue d’une rencontre avec les représentants professionnels et élus locaux.
Des éleveurs héroïques
Ce protocole repose sur un triptyque dont le premier levier consiste « à éteindre le foyer de contamination, qui suppose hélas de dépeupler les élevages contaminés », a rappelé la ministre avant de saluer éleveurs qui ont dû et feront face à cette situation dramatique. « Je veux rendre hommage aux éleveurs qui ont accepté de le faire, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages. Ils sont admirables et je veux saluer et remercier cet acte citoyen. Ils ont accepté ce sacrifice pour sauver véritablement l’élevage français. Ce sont des héros et je veux à ce stade de mon propos leur dire ma reconnaissance, notre reconnaissance. »
Lors d’une visite sur l’une des exploitations où la vaccination a eu lieu, la ministre de l’Agriculture a également tenu à rendre hommage aux vétérinaires mobilisés également depuis la première heure. « Les vétérinaires sont non seulement un appui sanitaire, mais également moral et psychologique. Ils ont également besoin d’être soutenus. Car ce qu’ils vivent est terrible car leur mission première est de soigner. »
La vaccination, pilier de la lutte
Le protocole repose en deuxième temps sur la vaccination, qui a commencé en France le 18 juillet dernier. La ministre de l’Agriculture a alors rappelé que le maximum de doses aété commandé auprès de l’Union européenne pour vacciner près de 285 000 bovins dans la zone réglementée de 50 km autour des foyers.
Le dernier pilier demeure la biosécurité. Il a été rappelé que le transport d’animaux dans la zone est interdit et que les rassemblements dans les fermes où les foyers ont été confirmés constituent une brèche que l’on ouvre. « Les dépeuplements, la vaccination et la biosécurité constituent le trio gagnant de la lutte contre l’épizootie », a martelé Annie Genevard.
Le rendez-vous en pays savoyard a également été l’occasion de revenir sur les mesures d’indemnisation des éleveurs touchés. « J’ai à cœur qu’il y ait une indemnisation rapide qui soit à la hauteur du préjudice qui a été consenti. L’avance va être déployée dans les prochains jours, puis suivra l’expertise qui permettra de déterminer la valeur exacte des animaux et ainsi déterminer la hauteur de l’indemnisation », a expliqué la ministre de l’Agriculture. Concernant le repeuplement, la ministre a appelé la profession à s’organiser.
A écouter
Une charte de solidarité
Lors de sa visite en Savoie et Haute-Savoie, la ministre de l’Agriculture a signé une charte de solidarité et d’aide réunissant autour de la table les banquiers, les assureurs, les collectivités territoriales, l’État, les services de sécurité, les représentants de la profession, la MSA… pour « coordonner les efforts et permettre aux éleveurs, qui vivent des choses terriblement difficile, de pas rester seuls ».
La zone réglementée étendue à l’Est

Suite à la détection d'un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) à Hauteluce (Savoie), la zone réglementée a été, à nouveau, étendue vers l'Est, de quelques dizaines de kilomètres, annonce la DGAL (ministère de l'Agriculture). « Cette extension ajoute des communes en zone de surveillance et donc des bovins à vacciner (de l'ordre de 24 000) : le nombre de doses disponibles est suffisant pour absorber cet ajout », précise la direction sanitaire du ministère. Et de prévenir que « la situation sanitaire reste évolutive : une attention forte et constante est à porter sur le strict respect des interdictions ou conditions de mouvements de bovins dans la zone réglementée. »
Agrafil