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Éducation

Bientôt des cours d’alimentation à l’école ?

L’ancienne ministre Olivia Grégoire, redevenue députée (Renaissance, Paris) a organisé mi-octobre les États généraux de l’éducation à l’alimentation et au bien-manger. Une proposition de loi sera déposée et examinée par le Parlement pour rendre obligatoire cette matière à l’école.  

Par Christophe Soulard 
Bientôt des cours d’alimentation à l’école ?
Olivia Grégoire, députée (Renaissance, Paris) a organisé mi-octobre les États généraux de l’éducation à l’alimentation et au bien-manger.

Nos jeunes auront-ils bientôt des cours d’alimentation et ou de cuisine à côté des cours de mathématiques, d’histoire, de français et de sport ? C’est en tout cas l’ambition affichée par la députée Olivia Grégoire, qui veut rendre cette matière obligatoire dans les écoles notamment au primaire et dans les collèges. Les mauvaises habitudes alimentaires coûtent très cher à la société française : 120 milliards d’euros par an (Md€), selon un rapport de l’Institut Montaigne publié en octobre 2024, pour « réparer les conséquences d’une mauvaise alimentation ».

Le constat est sans appel : au début des années 2000, environ 35 % des Français étaient en surpoids et en obésité. La France ne comptait alors qu’environ 7 à 8 % d’obèses. Un quart de siècle plus tard, la moitié de la population française au moins est en surpoids et presque un Français sur cinq (17-18 %) est obèse. « Un chiffre qui pourrait être multiplié par trois chez les adultes d’ici 30 ans et par quatre chez les 18-24 sur la même période ». Ce ne sont « pas moins de 19 000 cancers qui pourraient être évités par an avec une alimentation optimale », a insisté le Daniel Nizri, président de la Ligue nationale contre le cancer. 

Réapprendre à manger 

La qualité des produits n’est pas en cause, ont tenu à rappeler les nombreux intervenants. Plusieurs facteurs expliquent ces dérives alimentaires qui incitent à manger trop mais aussi trop gras, trop salé et trop sucré. Les Français ont également « désinvesti le budget alimentaire. Les ménages consacraient la moitié de leur revenu à se nourrir dans les années 1960. Cette part s’est réduite à 13 % aujourd’hui, car l’alimentation s’est démocratisée et est devenue plus accessible », a expliqué l’économiste et journaliste Pascal Perri.


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Nos compatriotes se sont également tournés vers l’alimentation ultra-transformée, prête à déguster. Il faut donc revenir à « ce lien avec la terre, à l’éducation au goût, à la saisonnalité et à une alimentation de bons sens » a plaidé le chef Guillaume Gomez qui a passé 28 ans dans les cuisines de l’Élysée. L’école peut être le lieu pour redonner quelques repères.

Une proposition de loi est rédigée et sera bientôt déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale. « Je ne veux pas forcément créer un nouvel enseignement. Ça prendrait au moins sept à huit ans avant d’être mis en place. Je préfère des expérimentations sur la base d’un contrat entre l’État et collectivités locales, à titre expérimental. Si ça fonctionne, la généralisation pourra être possible », a conclu Olivia Grégoire.