Faire vivre l’association des médaillés du mérite agricole dans la Loire
L’Amoma (Association des membres de l’ordre du mérite agricole) de la Loire tenait son assemblée générale le 14 mai à Chambles, en présence d’une trentaine d’adhérents. Les dévoués responsables font tout pour animer ce collectif, mais peinent à recruter.

En ce mercredi 14 mai, à Chambles, le drapeau de l’ordre du mérite agricole trônait au milieu de la salle et le nouveau panneau présentant l’Amoma avait été déployé pour l’occasion : l’assemblée générale de l’Association des membres de l’ordre du mérite agricole de la Loire. Plusieurs adhérents assistant habituellement à ce rendez-vous annuel ne se sont pas présentés pour des raisons de santé ou pour cause de vacances.
Les responsables départementaux ne cachaient pas leurs difficultés à faire vivre leur association, tant pour recruter des membres que pour proposer de nouvelles activités. Néanmoins, l’ensemble des personnes présentes dans la salle ont assuré prendre plaisir à se retrouver pour la réunion, le déjeuner convivial qui suivait, puis, l’après-midi, la visite des installations de la centrale hydraulique du barrage de Grangent.
Claude Chaut, le président, revenait sur l’activité de l’année 2024 : assemblée générale à Saint-Symphorien-de-Lay, séance de cueillette de myrtilles (« La récolte fût maigre, mais le moment fort sympathique ! »), journée dans le Roannais à la découverte de la filière chanvre. L’Amoma a également contribué à l’organisation de la remise de médailles à 18 femmes le 14 mars à la préfecture. « Nous constatons que peu de personnes, et en particulier les femmes, se font remettre l’insigne. » Claude Chaut sollicitait ensuite l’assistance, et plus largement l’ensemble des adhérents, pour des idées d’activités. « Elles sont toutes les bienvenues ! »
A lire ou à relire, l'interview de claude Chaut au sujet de Paysans de la Loire (cliquer ici)
L’association recense 108 adhérents, dont 90 à jour de leur cotisation en 2024. Les femmes sont au nombre de 35 et les hommes de 73. Les grades se répartissent ainsi : 66 chevaliers, 37 officiers et 5 commandants (Michelle Dubessy, Michel Chartier, Claude Chaut, Robert Duclos et Raymond Vial). L’adhésion à l’Amoma est de 30 euros pour une personne et 44 euros pour un couple. Sur ce montant, 48 % sont reversés à l’association nationale. « Il ne reste pas grand-chose pour faire vivre la structure départementale », déplorait le trésorier, Jean-Pierre Viallard.
Ce dernier revenait sur un rendez-vous avec le service « décorations » de la préfecture et rapportait les informations obtenues au sujet du mérite agricole. Pour être nommé au grade de chevalier, il faut être en activité depuis au moins dix ans et justifier d’actions en faveur de l’agriculture. L’accès au grade d’officier est ensuite possible au minimum cinq ans après.
Le nombre de récipiendaires par promotion (deux par an) est décidé par le ministère de l’Agriculture. Dernièrement, il est passé de 40 à 15. La parité hommes-femmes est une obligation. « Lors de la dernière réunion de conseil d’administration de l’Amoma, nous avons travaillé sur le sujet et avons trouvé sans problème des noms de femmes à proposer », assurait Jean-Pierre Viallard. Il dénonçait les difficultés pour répertorier les derniers récipiendaires, dans l’objectif de les contacter pour adhérer à l’association : « Avant, c’était la préfecture qui les fournissait. Désormais, il faut aller sur le site internet et repérer les Ligériens dans la liste nationale. » Claude Chaut poursuivait sur les difficultés à faire adhérer les promus à l’Amoma : « Nous pouvons comprendre que ceux qui ont une activité professionnelle ne prennent pas le temps de nous rejoindre. Nous devrions pouvoir les recontacter quand ils sont à la retraite. » Les responsables de l’association départementale réfléchissent à une méthodologie.
L’agriculture doit être soutenue
Rémi Jousserand, président de la Chambre d’agriculture, était le local de l’étape puisque son exploitation est implantée à Chambles. Il a témoigné son « respect » et son « admiration » pour les membres de l’ordre du mérite agricole : « Vos médailles mettent en avant la volonté que vous avez eu de porter l’agriculture. Elle devra encore être soutenue demain. » Il évoquait alors les ZAP (Zones agricoles protégées) de Bonson, Saint-Just-Saint-Rambert et Sury-le-Comtal, dont l’arrêté préfectoral portant sur leur délimitation a été signé en 2019. « Le classement des parcelles agricoles permet de les sanctuariser. L’agriculture est amenée à évoluer, mais elle doit conserver sa capacité de production. Il ne faut pas oublier que 80 ans en arrière, les Français avaient faim. Nous devons le rappeler aujourd’hui pour préserver notre métier. »
Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture, félicitait les responsables pour l’animation de l’association, avant d’aborder les contraintes budgétaires de sa collectivité. « Le montant alloué à l’agriculture permet de continuer à la soutenir, mais nous n’avons pas la main sur tout. » De son côté, Raymond Vial, ancien président de la Chambre d’agriculture et conseiller régional délégué à l'agriculture, rappelait que celle-ci fait partie des priorités de la Région Aura, avec le transport ferroviaire et les lycées. « L’exécutif est à l’écoute de la profession et des besoins des agriculteurs. »
L’histoire du maraîchage
En fin d’assemblée générale, la parole était laissée à Albert Delimard, maraîcher de Saint-Just-Saint-Rambert à la retraite et ancien représentant de cette corporation au sein de la FDSEA de la Loire. Cet homme de la terre, qui a consacré sa vie à l’agriculture, s’est mué en un informaticien et en un conférencier pour présenter et commenter son diaporama sur l’histoire du maraîchage sur son territoire. Parti de 1800, il a parcouru les décennies en expliquant l’évolution des productions agricoles, l’essor de la mécanisation, l’arrivée de l’irrigation via le canal du Forez ou encore l’évolution des modes de commercialisation des légumes et des plants. Ce sujet fera l’objet un article complet prochainement.