Concours de labour Loire : entre convivialité et émotions
Une fois de plus, Jeunes agriculteurs Loire a organisé une belle journée de festivités autour du labour et de l’agriculture. L’édition 2025 de Fest’agri a tenu toutes ses promesses en termes d’animations, de fréquentation et d’émotion.

Des larmes de joie coulent en ce samedi 23 août à Saint-Marcel d’Urfé. A 18h15, alors que Franck Pélissier (DDT de la Loire) avait égrainé la quasi-totalité du palmarès du concours départemental de labour en commençant par la fin, il reste trois candidats de la catégorie à plat dont le nom n’ont pas encore été cité : Anthony Bony, Mathis Rajot et Robin Matricon. C’est ce dernier qui est appelé pour recevoir le lot pour la 3e place. « Le classement final se joue à 1,5 point sur 300 », lance le représentant de l’Etat pour faire durer le suspense, avant le prononcer le prénom d’Anthony. Cet habitué des podiums et des sélections pour l’épreuve régionale monte sur la deuxième marche.
Mathis Rajot et son entourage comprennent alors qu’il est le premier. L’émotion se lit sur les visages. C’est après la photo-souvenir, lorsque sa famille et ses amis viennent le féliciter, que l’émotion est à son comble. Entre deux embrassades, le jeune homme, adhérant au syndicat JA de Saint-Germain-Laval, tente de raconter son parcours de qualification et de faire part de ses impressions : « Mon premier concours de labour était le cantonal de l’an passé. J’étais 2e. Cette année, j’ai été sélectionné pour le départemental. Les essais du matin se sont bien passés. Cet après-midi, j’ai fait une belle raie d’ouverture. » Probablement ce qui a aidé à engranger un grand nombre de points et à le hisser en tête du classement
Arrive alors Franck Fragne, en larmes, son collègue de travail qui participe depuis plusieurs années aux épreuves départementales et régionales de labour. « Je lui ait prêté ma charrue, explique-t-il ému. Il s’est entrainé, je l’ai coaché du mieux que j’ai pu. Ça a fonctionné. Le résultat est là. »
Mathis Rajot et Anthony Bony représenteront la Loire dans la catégorie à plat à la finale régionale de labour, qui se déroule le week-end prochain en Ardèche.
La catégorie en planches recensait deux candidats : sans grande surprise, Pierre Goutagny arrive en tête ; son dauphin est Laurys Thollot. « S’il y avait eu plus de concurrents, tu aurais probablement également eu la seconde place car tu as vraiment fait du bon travail », commentait Jean-Baptiste Moine, le spécialiste du labour dans la Loire. Quant à Pierre Gouttagny, il est abonné à cette place et un habitué des épreuves régionales et nationales. Il a déjà été classé 3e à une finale nationale. Ces deux laboureurs ont quelques jours pour affiner leur technique avant de prendre eux aussi la direction de l’Ardèche pour la finale régionale.
Animations pour tous
L’épreuve de labour avait commencé à 13h30 avec la raie d’ouverture. A cette heure-ci, il n’y avait pas foule autour des parcelles de labour. Les visiteurs sont arrivés au fil des heures sur le vaste site choisi par l’équipe de Clémence Côte, présidente de JA Saint-Germain-Laval / Saint-Just-en-Chevalet, et d’Antoine Messant, président du comité d’organisation. Avec eux, un groupe d’une vingtaine de jeunes s’est mobilisé depuis plusieurs mois pour préparer cette journée de festivités.
Alors que les concurrents du concours de labour étaient concentrés sur les réglages de leur charrue, les mesures de leur parcelle et la rectitude de leurs sillons, plusieurs motos et un quad de la Team la Gouache fonçaient à vive allure sur le parcours de terre, en pente, avec plusieurs virages serrés et quelques tremplins. A certains endroits, la poussière était telle qu’on les distinguait à peine.
De l’autre côté du site, l’ambiance était plus calme. Les enfants pouvaient approcher les animaux exposés sous le tunnel dédié à la mini-ferme. A proximité, les visiteurs, connaisseurs ou pas, pouvaient admirer les nombreuses machines agricoles exposées par les concessionnaires. Les étals de producteurs locaux étaient installés en haut de la parcelle, à proximité de quelques stands d’organisations professionnelles agricoles. Au centre du terrain, à l’intersection de ces animations, trônaient des vastes chapiteaux accueillant les installations pour la restauration : tables, préparation des repas, buvette.
Même si le soleil n’était pas aussi brûlant que certaines années pour le même événement, il invitait à se désaltérer et à se rapprocher du bar, qui a enregistré une belle fréquentation toute la journée. Quant aux repas du midi et du soir, les organisateurs avaient misé sur les produits locaux, qui ont ravi les convives venus en nombre.
Une foule qui s’est densifié jusqu’au concert
Les visiteurs étaient déjà nombreux sur place à 17h30, lorsque les discours ont commencé, juste avant la remise des prix du concours de labour. De nombreux remerciements et félicitations s’adressaient aux bénévoles. L’intérêt d’une telle manifestation pour communiquer sur l’agriculture était mis en avant par plusieurs personnalités. Les responsables d’organisations professionnelles agricoles ont abordé tour à tour les sujets d’actualité : sécheresse et stockage de l’eau, dégâts de sangliers, sanitaire (fièvre catarrhale ovine, dermatose nodulaire contagieuse), lois (Duplomb, Egalim), réforme de la Pac et bien évidemment renouvellement des générations d’agriculteurs. « Les jeunes représentent l’avenir de l’agriculture, assurait Mathieu Vassel, président de Jeunes agriculteurs Loire. Ils doivent croire en ce métier et pousser les portes des écoles. Il y aura de la place pour tout le monde, pour tous les projets, pour toutes les productions. »
La journée se terminait en musique et dans une ambiance survoltée avec le concert du groupe Wazoo et un bal en plein air.