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Crise de la viande bovine : trouver des solutions

Une délégation de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs de la Loire, et de représentants de structures d'élevage, a rencontré les services de la préfecture, de la DDT et de la DDPP, dans le cadre de l'action menée jeudi 29 septembre par les éleveurs du Massif Central.
Crise de la viande bovine : trouver des solutions

C'est pour faire le point sur la situation de la filière viande bovine qu'une rencontre entre les représentants du syndicalisme majoritaire, accompagnés de responsables d'organisations d'élevage, était organisée la semaine dernière avec les services départementaux de l'Etat. Car sur le marché du maigre, le cours du broutard est au plus bas, avec une cotation à 2,49 euros/kg de poids vif en semaine 37. Face à cette situation, des solutions existent pour fluidifier le marché.

 

« Le marché turc représente un potentiel de 80 millions d'habitants. C'est un marché d'avenir, mais les problèmes diplomatiques et le refus de la Turquie d'importer des animaux vaccinés contre la FCO bloquent l'action des exportateurs », explique François Garrivier, administrateur de la FNB et président de la section bovine de la FDSEA. Si la demande est réelle autour du pourtour méditerranéen, comme en Egypte par exemple, la France ne peut y répondre. En cause, l'absence des certificats sanitaires et des cautionnements bancaires. « Nous attendons que les représentants de l'Etat, au plus haut niveau, se mobilisent sur ce dossier pour négocier auprès des pays importateurs », souligne Gérard Gallot, président de la FDSEA.


Côté marché intérieur, la Fédération nationale bovine (FNB) porte depuis plusieurs mois la démarche Cœur de gamme. Objectif : segmenter le marché de la viande vendue en grande et moyenne surface en insérant dans les rayons au moins 50% du volume issu des races de vaches allaitantes. « Le niveau de prix doit prendre en compte les coûts de production de l'éleveur. Le prix payé au producteur est de 4,50 euros/kg par exemple, alors que la cotation est aux environs de 3,30 euros/kg, souligne François Garrivier. Nous serons vigilants sur le retour de valorisation auprès du producteur. » Malgré ces démarches, les responsables constatent que l'encadrement des pratiques commerciales par la loi est indispensable : « Nous attendons beaucoup de la loi Sapin 2 en cours de discussion. »


Autre solution demandée par la profession pour éviter l'engorgement du marché et la baisse des cours : un programme exceptionnel de retrait des carcasses de vache de réforme au niveau européen. D'autant que le programme de réduction de la production laitière risque d'impacter le marché de la viande. 12 957 éleveurs français se sont engagés dans ce programme pour les trois mois qui viennent.

Reconquérir le marché de la restauration hors foyer

Pas moins de 400 000 tonnes de bœuf sont consommées chaque année en dehors du foyer, un marché fourni à 70% par de la viande bovine importée. La reconquête de ce marché est donc un enjeu essentiel. « Il reste encore beaucoup de travail pour développer le « consommer français » en restauration hors foyer », souligne François Garrivier. Mahamadou Diarra, directeur du cabinet du préfet, explique que l'engagement de l'Etat sur ce dossier est réel depuis plusieurs années, notamment pour informer les petites entreprises sur les possibilités d'accès aux marchés publics. « Si la ville de Saint–Etienne assure se fournir à 100 % en viande bovine d'origine française, nous nous interrogeons sur les restaurants administratifs », soulignent les producteurs.

Lutter contre les campagnes médiatiques négatives


La consommation française de viande ne cesse de diminuer. Les derniers chiffres font état d'une baisse de 3,5 % en 2015, contre 1 % les années précédentes. « La faute aux campagnes médiatiques diffamatoires qui entachent fortement l'image du métier d'agriculteur », explique Rémi Jousserand, président de Jeunes agriculteurs Loire. « Les éleveurs ne peuvent accepter ces campagnes médiatiques négatives qui remettent en cause leur métier et leur professionnalisme », souligne Gérard Gallot. Un retour de cette rencontre sera fait au préfet par l'intermédiaire de ses services. Les responsables présents attendent maintenant des actes de la part des dirigeants de l'Etat sur ces sujets.

Jocelyne Ferriol, FDSEA de la Loire