Comment les comités agricoles de la Loire favorisent l’entraide entre exploitants ?
Depuis de nombreuses années, les comités de développement agricole de la Loire multiplient les initiatives et contribuent à faire émerger de véritables dynamiques collectives, qui ont parfois donné naissance à des groupes autonomes.
Au fil des années, les comités de développement de la Loire ont été à l’origine de nombreux groupes d’agriculteurs, nés d’un besoin commun d’échanger, d’expérimenter et d’agir collectivement. Ces groupes peuvent émerger à partir d’un ou plusieurs comités selon les thématiques abordées et les territoires concernés.
Certains sont temporaires et se construisent autour d’une action phare ou d’un événement ponctuel, comme une agri-randonnée ou une Fête du lait. Leur durée de vie est alors limitée dans le temps, s’étendant de quelques mois à quelques années, jusqu’à la réalisation de l’objectif fixé. D’autres groupes s’inscrivent dans une dynamique de plus longue durée. Ils peuvent être dédiés à des expérimentations culturales, comme ce fut le cas du groupe méteil (actif pendant plusieurs années et rassemblant des agriculteurs de plusieurs comités), ou s’organiser autour d’une filière spécifique.
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Ces collectifs constituent de véritables espaces d’échange et de rencontre sur le terrain. Ils favorisent l’interconnaissance entre agriculteurs, le partage d’expériences, la montée en compétences et le développement de pratiques adaptées aux réalités locales.
Le groupe "lait bio" illustre bien cette dynamique. Fonctionnant aujourd’hui de manière autonome, il organise régulièrement des formations et des visites d’exploitations. Composé majoritairement d’adhérents aux comités de développement, il bénéficie ponctuellement de leur appui financier pour la mise en œuvre de ses actions. Ce type d’initiative contribue ainsi à renforcer le lien entre les agriculteurs du territoire tout en faisant connaître le rôle et l’utilité des comités auprès d’un public plus large et en favorisant l’arrivée de nouveaux adhérents au sein des structures.
Se structurer pour offrir des services concrets
Au fil des années et face aux épisodes réguliers de sécheresse, les comités de développement se sont organisés pour proposer des solutions collectives à leurs adhérents, notamment à travers la mise en place de commandes groupées de paille. Ces démarches existent depuis longtemps, avec une première initiative recensée dès la sécheresse de 1976. Progressivement, certaines de ces actions se sont structurées et formalisées.
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Sur le territoire du comité du Haut Forez Madeleine, l’organisation des commandes groupées était initialement assurée par le comité lui-même. En 2004, une structure indépendante a été créée : l’Association fourrages Forez Madeleine, ayant pour objectif d’organiser l’approvisionnement en fourrages de première nécessité des exploitations agricoles locales adhérentes.
« Aujourd’hui, 600 tonnes de paille sont achetées par l’association en Limagne en andains, pressées et acheminées. En fonction des commandes, 200 à 300 T sont ensuite achetées à des négociants en complément. Certaines années, jusqu’à 2 500 tonnes ont pu être acheminées de Limagne », explique Lionel Butin, un des trois agriculteurs bénévoles qui gèrent la logistique.
Au fil des épisodes de sécheresse, des commandes de maïs ensilage ont été organisées avec la plaine du Forez ainsi que de paille de riz avec la Camargue. « Nous sommes contents d’avoir des relais fiables », explique Lionel Butin.
Une initiative similaire existe sur le territoire roannais, sous une autre forme : les comités de Roanne Nord, Roanne Sud et Belmont - Charlieu se coordonnent chaque année pour organiser une commande de paille collective ; un agriculteur référent par comité et deux négociants se rencontrent pour discuter les prix et organiser la commande auprès des adhérents.
Maintenir la dynamique
Ces différentes actions illustrent la capacité d’adaptation des comités et leur rôle d’interface entre les besoins de terrain et les solutions collectives. Pour la prochaine mandature, l’objectif est de poursuivre et de renforcer cette dynamique en favorisant l’émergence de nouveaux besoins collectifs locaux ou inter-comités autour de thématiques variées : productions végétales, élevage, filières spécifique, adaptation au changement climatique, évènementiel, etc. Chaque agriculteur peut proposer une idée, suggérer une thématique ou s’impliquer plus activement en rejoignant le conseil d’administration lors du renouvellement prévu en 2026. De nouvelles énergies et des regards neufs permettront de poursuivre et d’enrichir cette belle dynamique collective, au service de la montée en compétences et de la vitalité du territoire agricole ligérien.
