Des formations sur mesure au service des agriculteurs
Depuis de nombreuses années, les comités de développement de la Loire ont multiplié les formations à la demande des agriculteurs. Une dynamique locale qui illustre leur rôle central dans la montée en compétences et le partage d’expériences entre pairs.
Loin des formations standardisées, les comités de développement agricole de la Loire ont choisi la proximité et l’adaptation. En lien étroit avec les besoins exprimés sur le terrain, ils ont permis à des dizaines d’agriculteurs de renforcer leurs compétences techniques, économiques et humaines, sur ce dernier mandat.
Des formations pensées par et pour les agriculteurs
À l’image de Roanne Sud, très moteur sur la formation, les comités de développement ont fait de ce type d’action un levier majeur au service du développement agricole. Leur objectif : répondre aux besoins des adhérents, qu’ils concernent la gestion des sols, les fourrages, la santé animale, l’économie de l’exploitation ou encore le bien-être au travail.
Chaque formation est née d’une demande concrète : adapter les pratiques face au changement climatique, gagner en sécurité lors de la manipulation des animaux, améliorer sa gestion sanitaire, son autonomie fourragère ou encore trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Ces formations « à la carte » se distinguent par leur souplesse : les agriculteurs choisissent les thèmes, la date, la durée et le lieu, souvent sur une exploitation du secteur. Le conseiller territorial du comité se charge ensuite de mobiliser un formateur agréé et de construire le contenu pédagogique avec le service formation de la Chambre d’agriculture, ou tout autre organisme de formation.
Une démarche pragmatique et collaborative
Ce format sur mesure explique en partie le succès de ces formations, qui échappent aux difficultés de recrutement rencontrées par les sessions classiques. Lorsqu’une formation répond à un besoin précis, les agriculteurs se mobilisent naturellement.
La contrepartie réside dans la logistique et le financement. Pour être éligible à la prise en charge du fonds Vivea, chaque formation doit respecter un cadre strict : formateur agréé, scénario pédagogique validé et un minimum de huit participants. L’équilibre financier reste donc fragile, surtout face aux imprévus du métier.
Le coût moyen d’une journée de formation atteint 266 euros par stagiaire, dont 60 % pour le travail administratif et pédagogique, et 40 % pour l’intervenant, avec un reste à charge de 35 € la journée pour l’agriculteur. Certaines formations sont intégralement prises en charge par les comités, qui offrent parfois le repas du midi afin de lever les freins à la participation.
Des résultats concrets sur le terrain
Au-delà des chiffres, les retombées sont tangibles. Plusieurs formations ont donné naissance à de véritables dynamiques collectives. Sur le comité Roanne Sud, un groupe d’éleveurs s’est formé aux médecines alternatives avec la vétérinaire Claudine Fouquet. Ils ont ensuite poursuivi leurs échanges, organisé des commandes groupées d’huiles essentielles et partagé leurs retours d’expérience sur la santé de leurs troupeaux. La démarche a contribué à réduire les frais vétérinaires et à renforcer leur autonomie, même si la réglementation limite désormais certaines pratiques.
Dans le même secteur, le groupe lait bio s’est structuré autour d’une formation biennale sur les coûts de production. Les éleveurs se réunissent régulièrement sur leurs fermes pour comparer leurs résultats technico-économiques et identifier des pistes d’amélioration, accompagnés par Jean-Pierre Monier, de la Chambre d’agriculture.
Autres exemples marquants : les formations sur la manipulation et la contention des bovins, avec Romaric Puthod du Centre d’élevage de Poisy, ou Pauline Garcia, éleveuse et éthologue dans le Cantal, qui ont permis d’améliorer la sécurité des éleveurs et de leurs animaux lors de la manipulation de leurs bovins. Le comité Entre Loire et Rhône s’est quant à lui investi dans la formation « Consolider son système fourrager, du sol à l’auge », déclinée sur deux ans avec quatre modules techniques animés par le vétérinaire Christophe Sudraud.
Enfin, la formation « Bien dans mes bottes », initiée en 2022-2023, a rencontré un vif succès et est donc organisée à nouveau chaque année. Six journées dédiées à la sérénité dans le métier, à la gestion des émotions et à la communication, qui se poursuivent souvent par un travail collectif à distance. Plusieurs groupes WhatsApp réunissent encore aujourd’hui les participants pour prolonger les échanges.
Maintenir la dynamique pour la prochaine mandature
Ces actions illustrent la capacité d’adaptation des comités et leur rôle d’interface entre les besoins de terrain et les dispositifs d’accompagnement. Pour la prochaine mandature, l’objectif est de poursuivre cette dynamique de formations à la carte, en l’ouvrant à de nouvelles thématiques comme la communication, le climat ou la transmission.
Dernier exemple en date : la formation « Prise de parole en public » organisée par le comité Roanne Sud, en amont de la Fête du lait 2025, pour permettre aux participants de mieux valoriser leur métier face au grand public.
Les responsables des comités de développement rappellent que ces initiatives sont celles émanant de ces collectifs, portées par et pour les adhérents. Chaque agriculteur peut proposer une idée, une thématique ou rejoindre le conseil d’administration lors du renouvellement de 2026. De nouvelles énergies et des idées neuves permettront de poursuivre cette belle dynamique collective, au service de la montée en compétences et de la vitalité du territoire agricole ligérien.
En amont du renouvellement des administrateurs
En amont du renouvellement des membres des conseils d’administration des comités de développement agricole de la Loire, prévu en janvier 2026, un article sur des actions conduites par ces collectifs d’agriculteurs depuis six ans est publié chaque semaine jusqu’à la fin de l’année. Elles sont traitées par thématique : agri-randonnées, collectes de déchets agricoles, formations, communication ou encore suivis d’essais.