Des mesures pour éviter la diffusion de l'Influenza aviaire
Depuis la détection, le 24 novembre dernier, d'un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène dans une basse-cour de Dordogne, 76 foyers ont été confirmés dans huit départements du sud-ouest de la France. Toutes les espèces d'oiseaux, domestiques ou sauvages sont sensibles à cette maladie. Si les éléments d'analyse de l'Agence nationale d'évaluation des risques (Anses) montrent que les virus détectés ne présentent pas de risque de transmission à l'homme, la situation reste très préoccupante pour la pérennité des filières volailles de l'ensemble du territoire national.
Face à cette situation, l'Etat, en accord avec les professionnels, a décidé de mettre en place une stratégie ambitieuse de dépopulation de la zone de production de palmipèdes dans 17 départements du sud-ouest, complétée par la mise en oeuvre d'un vide sanitaire de quatre semaines. Il a été également décidé de renforcer les mesures de biosécurité dans tous les élevages et basses-cours du territoire. En effet, bien qu'il soit encore trop tôt pour tirer des conclusions, tout laisse à penser que la maladie s'est installée et développée du fait d'un niveau de biosécurité insuffisant. Les mesures de biosécurité à mettre en œuvre ont été précisées par l'arrêté ministériel du 8 février 2016 et entreront en vigueur le 1er juillet prochain. Elles visent à empêcher l'introduction du virus de l'influenza aviaire à partir de la faune sauvage et sa diffusion au sein des élevages.
Dans les élevages de volailles
Les mesures de biosécurité dans les élevages de volailles portent sur plusieurs points :
- hygiène générale : matériaux lisses, nettoyables, désinfectables et imputrescibles des matériaux des bâtiments ; chenaux et gouttières de toiture avec récupération des eaux et trottoir de sortie devant les trappes pour les parcours ; abords propres sans encombrants, tondus, sans flaque ni ornière ;
- protection de l'ensemble du site : délimitation physique du site (grillage, chainette, panonceau, etc.) ; délimitation des chemins d'accès et circuits ;
- lutte contre les animaux sauvages et domestiques : dératisation extérieure et intérieure ; moustiquaire ; grillage anti-oiseaux ; chats et chiens interdits ; ruminants, équidés et porcs interdits sur les parcours ;
- gestion des véhicules et matériels : accès réservé aux véhicules indispensables (aliments, œufs, volailles vivantes) après désinfection des roues et voies d'accès ; entrée interdite pour tous les autres véhicules (notamment l'équarisseur) ; aire bétonnée pour le nettoyage-désinfection du matériel d'élevage ; nettoyage-désinfection avant et après utilisation du matériel prêté ;
- gestion des déchets et des effluents : cadavres dans bac d'équarrissage ; sortie maîtrisée du fumier ; récupération des effluents dans un système dédié en dehors des parcours ;
- filtrage de personnes : contrôle des entrées ; sas avec une zone propre et une zone sale ; tenue spécifique ; visa du registre ;
- bande unique : conduite en bande unique obligatoire avec vide sanitaire pour chaque unité de production ;
Le plan de biosécurité doit comporter :
- un plan de gestion des flux (circuits des animaux, du matériel, des produits et des sous-produits) ;
- un plan de lutte contre les nuisibles ;
- un plan de protection contre la faune sauvage ;
- un plan de formation du détenteur et du personnel à la biosécurité ;
- un plan d'autocontrôle sur la mise en œuvre du plan de biosécurité ;
- un document recensant des personnes autorisées à pénétrer sur le site ;
- un enregistrement des interventions extérieures ;
- un enregistrement des bandes par unité de production (nombre, date, origine, destination).
Pour les particuliers
Les mesures de biosécurité concernent aussi tous les particuliers, et portent notamment sur :
- la nécessité de clôturer les parcours où sont élevées des volailles ;
- l'obligation de nourrir et d'abreuver les volailles à l'intérieur des bâtiments ;
- l'interdiction d'utiliser des eaux de surface pour l'abreuvement et le nettoyage des matériels et bâtiments ;
- l'interdiction d'épandage des fientes.
Communication
Pour relayer ces mesures auprès des particuliers, un courrier accompagné d'une plaquette et d'une affiche d'information ont été transmis par la DDPP à tous les maires du département de la Loire, ainsi qu'aux vétérinaires sanitaires. Les exploitations commerciales ont été informées par un courrier individuel des mesures spécifiques à mettre en œuvre dans leur exploitation.
Lucie Grolleau Frécon, d'après communiqué et plaquettes de la DDPP