Des rencontres pour renouer le dialogue entre citoyens et agriculteurs
Outre les actions dédiées à leurs adhérents agriculteurs, les comités de développement se positionnent étalement comme un trait d’union entre les agriculteurs et la population. Ils s’appuient par exemple sur des ciné-débats.
Une des missions d’un comité de développement agricole est de promouvoir le métier d’agriculteur et ses productions auprès de la population. Dans un contexte où le dialogue peut sembler rompu, il faut créer de nouvelles occasions de se parler. Parmi les formats proposés, le ciné débat est un outil efficace pour susciter la discussion. Le but : engager un dialogue à la suite du visionnage. Le choix du film est très important car il conditionne la qualité du débat.
Deux films ont été proposés par les comités de développement dans ce format : Même pas peur… d’être éleveur et Ceux qui nous nourrissent.
Echanges et écoute, la formule du ciné débat
Le film Même pas peur… d’être éleveur présente des éleveurs sur sept exploitations. Son objectif est de présenter une image réaliste du métier sans se focaliser uniquement sur les aspects négatifs. Les témoignages soulignent la passion des agriculteurs, la solidarité et de l’épanouissement qu’ils trouvent dans ce métier. Lors du débat, les agriculteurs présents ont dit s’être reconnus dans les paroles portées par leurs confrères. Une belle preuve de la justesse du film.
Le second film, Ceux qui nous nourrissent de Guillaume Descave, se concentre cette fois sur des témoignages 100 % ligériens. 26 agriculteurs, toutes filières confondues, y présentent leur exploitation, leur métier, les problématiques auxquelles ils font face mais aussi leurs sources de satisfaction et de motivation. Selon les territoires, les séances ont été initiées par les cinémas ou par les comités de développement eux-mêmes.
A Saint-Bonnet-le-Château et Usson-en-Forez, le comité a aussi organisé un buffet de produits issus à la fois de producteurs transformateurs et des filières longues pour représenter l’entièreté des modes de commercialisation de l’agriculture locale. Les questions post séance étaient très concrètes : Qu’est-ce qu’un Gaec ? Pourquoi ne pas faire de la vente directe pour un meilleur revenu ? Pourquoi le bio n’est-il pas plus abordable ? Il serait plus plébiscité s’il était moins cher… Ces interrogations traduisent une réelle méconnaissance du monde agricole. Le climat des débats peut être très différent selon les territoires ou même d’une séance à l’autre, mais toutes ont été un véritable succès.
Des interventions variées
La diffusion d’un film peut aussi être utilisé dans les contextes scolaires, mais ce n’est pas le seul type d’intervention proposée.
Le lycée agricole de Précieux (Campus agronova) organise pour les 1re S de la filière Sciences et technologies du vivant une semaine « Territoire » au cours de laquelle les élèves découvrent l’agriculture d’un territoire au travers de visites d’exploitations, d’entretiens avec les entreprises et les collectivités. Le comité de développement Saint-Bonnet-Saint-Jean, par l’intermédiaire de sa présidente et de la conseillère territoriale, ont pu présenter l’agriculture des monts du forez, les problématiques qui s’y jouent et les actions de ce collectif.
Préserver un dialogue ouvert et représentatif
Le dialogue avec le monde non agricole est un réel enjeu pour la profession agricole. D’autant plus que certains acteurs peuvent se substituer aux professionnels pour parler d’agriculture. C’est le cas d’intervention auprès de publics scolaires qui, sur certains territoires, peuvent être portées par les collectivités locales. Même chose pour les films : certaines collectivités ou cinémas choisissent des films qui traitent de sujets agricoles qui peuvent être assez partiaux. L’intervention des comités de développement est donc essentielle pour conserver une vision globale et une représentative de la réalité de toutes les filières et modes de production.