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Sanitaire

DNC : la vaccination progresse, les restrictions encore en vigueur

Alors que le taux de vaccination contre la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est élevé et augmente chaque jour dans le département de la Loire, l’administration et les organisations professionnelles continuent à œuvrer pour limiter la propagation de la maladie et à faciliter la vie des éleveurs.

Par Lucie Grolleau-Frécon
DNC : la vaccination progresse, les restrictions encore en vigueur
Tant que les animaux ne sont pas valablement vaccinés et que les délais prévus dans l’arrêté préfectoral du 19 septembre ne sont pas atteints, aucune évolution de la réglementation sur le mouvement des animaux n’est possible. Des dérogations peuvent être demandées pour des cas spécifiques. Crédit : AdobeStock

Lundi soir, le GDS (Groupement de défense sanitaire) Loire communiquait le taux de vaccination contre la DNC (Dermatose nodulaire contagieuse) transmis par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) : 62 % des bovins ciblés ont été vaccinés dans les départements de la Loire et du Rhône. Ces données officielles doivent être considérées comme un minima puisque les vétérinaires n’ont pas fait remonter toutes leurs données, se concentrant sur la vaccination en elle-même plutôt que sur les tâches administratives.

Vendredi dernier, lors de la visio-conférence dédiée aux responsables des Organisations professionnelles agricoles (OPA), le président du GDS, Laurent Lachat, rapportait les chiffres d’un sondage réalisé dans la journée auprès d’un échantillon de cliniques vétérinaires. Pour lui, elles avaient toutes atteint le taux de 75 % de vaccination. Ces chiffres s’entendent hors veaux nés depuis le début des opérations. Il ajoutait : « Il ne faut rien lâcher pour qu’un maximum de bovins soient vaccinés rapidement afin d’espérer voir se lever des restrictions. »

Les responsables des OPA présumaient que les derniers troupeaux à vacciner seraient ceux des éleveurs en difficulté ou réfractaires. Les représentants de vétérinaires assuraient qu’ils prendraient les choses en main, tout en demandant qu’un plan d’action soit mis en place, bâti tout d’abord sur la diplomatie et la négociation avant de passer par la voie de la DDPP (mise en demeure). Laurent Lachat estimait qu’il revient aux vétérinaires sanitaires « d’évaluer la situation, car ils connaissent bien leurs éleveurs, et de faire remonter à l’administration les plus problématiques ».


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Rémi Jousserand, président de la Chambre d’agriculture de la Loire, insistait sur la nécessité de « profiter que le matériel de contention prêté soit encore présent sur notre territoire pour vacciner les animaux de ces éleveurs ». Patrick Brosse, vétérinaire à Saint-Galmier, assurait que « les éleveurs ayant fait vacciner leurs bovins sont soulagés ». Probablement un bon argument pour en décider certains.

Vaccination et mouvement des animaux

Le directeur de la DDPP, Pierre Cabridenc, était interrogé sur les assouplissements à venir des mesures concernant le mouvement des animaux. Il rappelait qu’à ce jour, « tant que nous n’avons pas d’animaux valablement vaccinés (21 jours après l’injection, NDLR), les principes régis par l’arrêté préfectoral doivent être appliqués ». Il indiquait que les services de l’Etat communiqueront en temps voulu à ce sujet.

L’arrêté préfectoral pris le 19 septembre indique que « la zone de protection est levée au plus tôt 28 jours après l’abattage des animaux et la fin des opérations préliminaires de nettoyage et désinfection du dernier foyer de la zone ». Elle devient alors zone de surveillance et les éleveurs sont soumis aux règles de cette dernière. Cette échéance approche. A l’heure d’écrire ce journal, aucune information officielle n’avait été diffusée. Toute évolution dans les prochains jours sera publiée sur paysansdelaloire.fr et sur le site internet du GDS.

Un point relatif à la vaccination était mis sur la table par David Duperray, responsable de l’élevage au sein du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire. Il rapportait que des bovins réagissaient à la vaccination avec l’apparition de nodules au niveau de l’injection. Cela engendre des saisies partielles du collier sur les bovins à l’abattoir. « Quel conseil donner aux éleveurs ? Ne pas vacciner l’animal s’il doit être abattu les jours suivants ou avoir un délai de trois semaines entre la vaccination et l’abattage, le temps que les nodules disparaissent ? » L’administration et les vétérinaires s’accordaient sur le fait que chaque situation est différente et qu’il convient de décider au cas par cas, en concertation avec le vétérinaire sanitaire.

Le sujet de l’épandage des effluents d’élevage, et plus spécifiquement en zone vulnérable aux nitrates, est inévitablement revenu dans les discussions. Un arrêté préfectoral a été pris le 30 septembre pour préciser les règles. Il est à retrouver sur les sites internet cités précédemment. Les modalités de demande d’une dérogation sont précisées dans ce texte.

Et sur le plan régional ?

63 communes sortent de la zone de surveillance

Depuis le 10 octobre, 63 communes situées à l’Est de la Savoie et de la Haute-Savoie ne sont plus soumises à la zone de surveillance de la DNC. Autrement dit, les animaux peuvent sortir de leur zone sur l’ensemble du territoire national indemne mais « sous conditions », précise le communiqué du ministère de l’Agriculture. Concrètement, les mouvements d’animaux peuvent s’effectuer si ceux-ci ont été vaccinés depuis au moins 28 jours, qu’ils subissent un examen clinique vétérinaire au moment du transport et qu’il n’y ait pas eu « de mouvement de l'unité épidémiologique depuis 28 jours au moins ». Pour le ministère de l’Agriculture, la levée anticipée de la zone par la Commission européenne représente « une avancée majeure, témoignant du succès des actions menées pour contrôler la DNC ». Au sein de cette zone réglementée, plusieurs communes de l’Ain, de Savoie et de Haute-Savoie étaient déjà passées du statut de zone de protection à celui de zone de surveillance, 28 jours après le dernier foyer dépeuplé : 15 communes le 28 septembre et plus de 200 le 4 octobre.

Un nouveau foyer de DNC détecté dans le Jura

Un cas de DNC a été confirmé le 12 octobre sur la commune d’Ecleux au nord-ouest du Jura. L’épizootie a touché un élevage de 93 bovins, qui ont tous été euthanasiés. Une zone réglementée a été mise en place autour de ce foyer couvrant « une partie des départements du Jura, du Doubs, de Côte-d'Or, de la Haute-Saône et de la Saône-et-Loire », précise le ministère de l’Agriculture. Mardi, un nouveau foyer a été détecté dans l’Ain, en lien avec celui du Jura.