Entre pluies printanières et sécheresses estivales : des besoins hydriques contrastés dans la Loire
L’année 2025 a été marquée par des conditions météorologiques favorables à la pousse de la végétation au printemps, puis par deux périodes de sécheresse. Au plus fort de celles-ci, les capacités des installations d’irrigation n’ont pas suffi à couvrir les besoins en eau des plantes.

Du printemps jusqu’à mi-septembre, la Chambre d’agriculture de la Loire a édité un bulletin d’irrigation hebdomadaire pour aider les agriculteurs à raisonner la conduite des productions végétales. Les données collectées sont précieuses et permettent de dresser un bilan météorologique et d’irrigation de campagne.
Du début de l’année 2025 jusqu’à la première décade de juin, des cumuls pluviométriques réguliers ont été relevés, favorables aux pousses printanières. Ensuite, un déficit pluviométrique s’est installé entre la 2e décade de juin et la 2e de juillet. Ce n’est que vers le 20 juillet que des pluies ont apporté un peu de répit à la végétation et aux agriculteurs. Puis, début août, un nouveau déficit hydrique a été observé. A partir du 19 août, des pluies ont contribué à détendre la tension.
L’année a été marquée par de nombreux orages, engendrant de grosses hétérogénéités à l’échelle départementale.
Depuis le début de l’année jusqu’à la 1re décade de septembre, a été relevé à Andrézieux-Bouthéon un cumul pluviométrique représentant 92 % de la normale : 439 mm en 2025 contre 478 pour la normale. Le graphique 1 compare la pluviométrie de chaque décade à la normale.

Concernant l’ETP (Évapotranspiration), le cumul 2025, calculé depuis ce début d’année, dépasse légèrement la normale (+ 107 %) : 830 mm en 2025 contre 775 mm pour la normale. Ce constat masque de grosses disparités.
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En effet, du début de l’année jusqu’à début juin, l’ETP relevée est restée très proche de la normale. A contrario, les ETP observées de mi-juin à mi-août ont été très supérieures aux normales (excepté la dernière décade de juillet), lesquelles ont généré deux périodes de déficit hydrique intenses (juin-juillet et août). Le graphique 2 compare les ETP de 2025 à celles de la normale.

Des besoins hydriques difficiles à couvrir
Sur les mois d’avril et de mai, les conditions météorologiques favorables, marquées par des pluies régulières et une faible demande climatique (ETP), ont été très bénéfiques aux prairies et aux céréales. Dans ces conditions, aucune irrigation n’a été nécessaire au printemps.
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Les sécheresses, allant de fin juin au 20 juillet puis celle d’août, ont contraint les agriculteurs à enchaîner les tours d’eau sur maïs. Ces périodes ont démontré que les débits d’équipement des installations d’irrigation n’avaient pas la capacité de couvrir les besoins hydriques dans de telles conditions de déficits. Selon les situations pédoclimatiques, les maïs ont bénéficié entre trois et dix tours d’irrigation.
En fin d’été, au regard des stocks fourragers conséquents, peu d’exploitations ont arrosé des prairies ou irrigué des cultures dérobées.
Les retenues collinaires étaient pleines en début de saison d’irrigation. A la fin, les volumes restant disponibles, correspondaient entre 25 et 50 % de leur capacité.