Evence Richard a pris ses fonctions de préfet de la Loire
La Loire a un nouveau préfet. Si le conseil des ministres avait annoncé sa nomination dès le 2 mars, Evence Richard a officiellement pris ses fonctions lundi. Une journée marquée par la cérémonie organisée place Fourneyron, à Saint-Étienne, devant le monument aux morts, tradition qui marque l'arrivée d'un nouveau représentant de l'Etat au sommet du département. L'après-midi, M. Richard a rencontré les médias locaux. Morceaux choisis.
Présentation
Evence Richard est né le 13 octobre 1960 à Nancy, en Lorraine, d'où est originaire une grande partie de sa famille (il a aussi quelques ascendances dans le Cantal du côté de sa mère). Il y a débuté ses études d'histoire, avant de fréquenter l'Institut d'études politiques de Paris puis l'Ecole nationale d'administration (Ena). Il a depuis suivi « une carrière assez classique », alternant postes territoriaux (notamment préfet de la Meuse de 2007 à 2009, préfet des Landes de 2009 à 2011) et administration centrale (consulter son CV complet). Depuis fin 2013, il œuvrait comme directeur de la protection et de la sécurité de l'Etat au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Outre les attentats de l'an dernier (lire-ci dessous), il a aussi planché sur des dossiers comme le crash de la German Wings, l'épidémie Ebola ou le Coronavirus.
Son arrivée dans la Loire
« J'ai toujours pensé qu'il fallait alterner postes préfectoraux et en administration centrale. Le temps était venu pour moi de retrouver le terrain », a assuré Evence Richard ce lundi. Il dit rejoindre avec « grand plaisir et grand enthousiasme » la Loire, qu'il ne connaît « absolument pas ». « J'ai juste traversé Saint-Etienne il y a plus de quarante ans sans m'y arrêter, indiquait-il. Il me faut découvrir ce département, ses spécificités, ses dossiers. » Et de préciser : « Saint-Etienne, dans mon esprit, ce sont quatre choses. En tant que Lorrain, j'ai une sensibilité aux problématiques de reconversion industrielle, il y a des parallèles avec la Loire : la mine, la sidérurgie, le textile ; quelques joueurs nancéiens venus jouer à l'ASSE, car le football véhicule une image de cette ville ; le musée d'art moderne et la Cité du design, à titre personnel ; enfin, lors de mon service militaire, j'ai toujours eu en main des armes fabriquées à Saint-Etienne, comme le Famas. » Par rapport à ses responsabilités, Evence Richard a rappelé qu'un préfet « n'est que de passage » et « apporte sa pierre au développement d'un territoire ».
Les dossiers : Euro 2016, CDCI, A 45, etc.
S'il concédait lundi avoir encore « du mal à entrer dans les détails », le nouveau préfet de la Loire a « une idée assez précise de la liste de dossiers » qui l'attendent. Pêle-mêle : l'Euro 2016, pour lequel il a du remonter à Paris en début de semaine afin d'assister à une réunion, la prévention de la radicalisation, la nouvelle carte intercommunale (« j'ai pu mesurer la sensibilité du sujet à la faveur des élus rencontrés (lundi) matin, mais connaissez-vous un département où un schéma de ce type fait consensus ? »), l'aménagement routier et l'A 45 (« on a une échéance, donc on sait que ce n'est pas à prendre ou à laisser »), le développement économique, l'emploi ou encore la rénovation urbaine. Evence Richard a prévu de se rendre rapidement à Roanne et Montbrison rencontrer les sous-préfets afin de faire le point sur les problématiques des arrondissements.
2015, une année particulière
De par le poste qu'il occupait alors, Evence Richard a vécu « une année 2015 particulièrement rude ». Directeur de la protection et de la sécurité de l'Etat au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, service qui dépend du Premier ministre, Evence Richard a effectivement participé, « auprès des plus hautes autorités », aux dispositifs mis en place à l'occasion des attentats perpétrés en région parisienne l'an dernier. Sa mission incluait aussi de « travailler au retour d'expérience pour tirer les enseignements » de ces événements. Des événements qui l'ont marqué à titre personnel puisqu'il habitait près des locaux de Charlie Hebdo frappés par l'attaque des frères Kouachi en janvier 2015 et à quelques encablures du Bataclan, où 90 personnes sont mortes en novembre dernier.
