DNC : La Loire reprend progressivement les exports vers l'Italie
Après plusieurs semaines de contraintes réglementaires pour déplacer les animaux en raison du cas de DNC (Dermatose nodulaire contagieuse) dans le Rhône, l’export des bovins reprend progressivement dans certaines communes ligériennes de la zone vaccinale.
Après la confirmation du cas de Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) à Saint-Laurent-de-Chamousset, dans le Rhône, une partie de la Loire avait été impactée par des restrictions de mouvement des bovins. Cette zone réglementée avait été requalifiée en zone vaccinale le 5 novembre, allégeant les mesures.
Effectivement, depuis quelques semaines, une vaccination DNC valable (depuis 28 jours) des bovins est demandée pour les mouvements en dehors de la zone vaccinale. En l'absence d'outil opérationnel disponible, les GDS (Groupement de défense sanitaire) ont financé la mise en place d'une plateforme informatique pour que les éleveurs et opérateurs puissent éditer une attestation de vaccination DNC. Ce document pourra être fourni lors d'échanges commerciaux pour attester de la validité de la vaccination (bovins et veaux nés de vaches vaccinées).
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La plateforme est accessible sur le site internet du GDS de la Loire ou sur celui d'Okteo. Le numéro d’identification (dix chiffres) et la date de naissance de l’animal permettent d’obtenir en libre-service l’attestation. Si l'un de ses bovins est valablement vacciné mais que les données de sa vaccination ne sont pas disponibles, l’éleveur peut contacter le GDS (04.77.92.12.38) pour en trouver la raison.
Ci-dessous quelques explications pour se conencter afin de réaliser la démarches.

Modalités d’export
La question de l’exportation des bovins issus des zones vaccinales avait été soulevée depuis longtemps, en particulier par le syndicalisme majoritaire. Une conférence de presse de la Fédération nationale bovine (FNB) avait d’ailleurs été organisée dans la Loire à ce sujet le 2 octobre.
Après plusieurs semaines de négociations, la France et l’Italie ont récemment conclu un accord définissant les conditions sanitaires. Aussi, depuis le 8 décembre, « l'export des bovins a progressivement repris et uniquement pour certaines communes du département, expliquait le GDS de la Loire en début de semaine. Une deuxième liste de communes sera concernée dès le 20 décembre et l'ensemble du département pourra exporter à nouveau au 1er janvier 2026. » La liste des communes est à retrouver en cliquant ici.
Dans tous les cas, les échanges de bovins sont permis uniquement lorsque l'ensemble des conditions suivantes sont nécessairement toutes remplies :
- destination des bovins uniquement dans un pays acceptant des bovins vaccinés. L’Italie demande une attestation de désinsectisation et un résultat d'analyse PCR négatif DNC. La Suisse demande une attestation de désinsectisation des véhicules au départ, le nettoyage et la désinfection des véhicules après déchargement.
- visite des bovins par le vétérinaire depuis moins de 24 heures ;
- bovins détenus depuis plus de 28 jours dans l'élevage d'origine ;
- bovins vaccinés depuis plus de 28 jours (ou veaux issus de mère valablement vaccinée), ainsi que tous les bovins de l'unité épidémiologique (lot) ;
- exploitation d'origine qui satisfait aux deux conditions suivantes : absence de foyer depuis au moins trois mois dans les 20 km autour de la commune et vaccination depuis au moins 60 jours dans les 50 km autour de la commune.
« Ne pas relâcher les efforts »
Lundi 9 décembre, la ministre de l’Agriculture réunissait le Cnopsav (Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale). Ces évolutions réglementaires étaient bien évidemment abordées. Un point sur la situation sanitaire était également fait. Au 9 décembre, 108 foyers de DNC bovine avaint été détectés en France depuis le 29 juin, dans sept départements. Annie Genevard réaffirmait les trois piliers de la stratégie sanitaire de lutte : dépeuplement de l’ensemble des bovins des foyers pour empêcher la multiplication du virus, limitation des mouvements et vaccination rapide obligatoire autour des foyers pour diminuer l’excrétion virale. La ministre de l’Agriculture assurait que cette stratégie sanitaire a permis de lever trois des cinq zones réglementées mises en place, devenues zones vaccinales. La réactivité des éleveurs et des vétérinaires ligériens à la suite du cas de DNC dans le Rhône pour vacciner les bovins a été un facteur facilitateur.
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Pour autant, « l’apparition récente de foyers dans des zones réglementées existantes demeure préoccupante et résulte probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites, précisait le communiqué du ministère de l’Agriculture. Cette situation rappelle que les efforts ne doivent pas être relâchés et que la stricte observance des piliers de la stratégie est primordiale pour éviter que des comportements individuels irresponsables n’aient de conséquences collectives massives. C’est pourquoi les contrôles seront encore renforcés par instruction aux préfets et des sanctions sévères pourront être appliquées en cas de non-respect des règles ».
La réunion du Cnopsav était également l’occasion de faire le point sur les dispositifs d’indemnisation. « Face à l’urgence de reconstituer rapidement la trésorerie des éleveurs touchés et d’accompagner au maximum la recapitalisation du cheptel, des mesures exceptionnelles ont été prises et les délais de versement raccourcis. » À ce jour, 95 % des acomptes prévus ont été versés. Un deuxième versement interviendra avant la fin d’année.
Enfin, « soucieuse de co-construire la stratégie vaccinale pour 2026 avec les parties prenantes », Annie Genevard a ouvert les échanges avec les membres du Cnopsav sur la base des travaux produits par les experts scientifiques. « Des travaux seront menés par tous les participants jusqu’à une réunion décisionnelle fin janvier », indiquait le communiqué.