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Viticulture

Un public moins nombreux mais plus jeune pour l'édition 2025 de la Loire aux 3 vignobles

Du vendredi 7 au dimanche 9 novembre, l’hippodrome de Saint-Galmier a accueilli la 26è édition de la Loire aux 3 vignobles, l’un des principaux salons des vins de la Loire. Si l’affluence a été plus pondérée que l’an passé, l’enthousiasme de la clientèle et des vignerons est inchangé. 

Par Alexandra Blanchard-Pacrot
Un public moins nombreux mais plus jeune pour l'édition 2025 de la Loire aux 3 vignobles
2 500 personnes ont poussé la porte de l’hippodrome de Saint-Galmier le week-end du 8 novembre. ©ABP

Vendredi 7 novembre, au soir, il y avait foule lors du Préambule de la Loire aux 3 vignobles à l’hippodrome de Saint-Galmier. 70 personnes de plus que l’an passé, plus de 450. Si on est loin de l’affluence du samedi (1 300 personnes), ce n’est pas négligeable. D’autant plus que beaucoup de curieux sont jeunes. Comme ce couple, venu de la plaine du Forez, qui déguste de la côte-roannaise pour la première fois. Intéressés, ils interrogent longuement le vigneron qui leur fait face : quel cépage, combien de temps de maturation, dans quelle cuve, l’importance du soleil sur le millésime... 


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Un engouement pour la vin que souligne et salue Jean-Marie Vial, président de l’association éponyme. « Quand on fait l’inventaire des salons en France, beaucoup sont vieillissants, les têtes blanches sont nombreuses. A Saint-Galmier, l’âge moyen reste bas et c’est une bonne chose pour nous », se réjouit-il. Mais la nouvelle génération d’amateurs ne consomme pas de la même façon que l’ancienne. Si 2 500 cartons ont été livrés au vinodrive sur les trois jours de l’événement, très nombreux sont les œnologues en herbe à leur avoir préféré un panachage de bouteille qui se fait directement avec les vignerons. « Sur ce type de ventes, on s’aperçoit qu’on a beaucoup plus de jeunes. Ils veulent goûter beaucoup de choses différentes », note Jean-Marie Vial. Et donc, sont moins fidèles à un domaine en particulier. 

Cette appétence pour le vin se retrouve aussi dans les très bons chiffres réalisés lors des initiations à la dégustation, organisées par l’ancien sommelier de la maison Troisgros, Jacques Banchet. « Ces nouveaux profils ont envie d’apprendre à déguster pour ensuite savoir déguster du vin », relève Jean-Marie Vial. D’ailleurs, 120 personnes ont participé au concours de dégustation des cépages anciens (aligoté, malbec et mornen noir). Sur les dix gagnants, trois ont été tirés au sort, « pour un moyenne de participants assez jeunes ». Les tartines à la fourme et les huîtres proposées par l’association de gym de Saint-Galmier sont parties comme des petits pains. 

Les rouges, stars du salon 

Si l’état d’esprit de la clientèle s’est montré très positif, la Loire aux trois vignobles a souffert des dates pour cette 26è édition. « Nous étions sur un week-end de cinq jours, beaucoup de gens ont fait le pont », analyse Jean-Marie Vial qui, s’il ne s’avoue pas déçu, espère faire mieux l’an prochain. Au total, ce sont 2 500 visiteurs qui ont poussé les portes de l’hippodrome baldomériens. Et le facteur météorologique n’est pas à négliger. « Lorsqu’il pleut, le dimanche notamment, les gens viennent tout au long de la journée. Quand il fait beau, comme ça a été le cas cette année, ils se déplacent plutôt à partir de 17 heures », souligne le viticulteur de Saint-André-d’Apchon. Si la clientèle ligérienne a été moins présente qu’à l’ordinaire, les organisateurs ont vu des adresses sur des bons de commande de Marseille, Dijon... Et même Shangaï (Chine). 

S’il est possible de déguster n’importe quel vin tout au long de l’année, la période automnale est moins propice à la consommation du rosé et du blanc. « Si on faisait notre salon en juin ou juillet, bien sûr que nous en vendrions plus », note Jean-Marie Vial. A quelques semaines des fêtes, les visiteurs se tournent davantage vers les rouges, « plus tanniques », à déguster pour les repas ou à glisser sous le sapin. 

Du côté des vignerons, le président de la Loire aux 3 vignobles les sait « toujours enthousiastes. Le salon ne nous coûte pas trop cher. Bien sûr, nous avons quelques frais incompressibles, mais contrairement à des événements qui se déroulent à Paris ou de l’autre côté de la France, il n’y a pas de frais d’hôtellerie, de transport ou de restauration... Le tout pour un volume d’affaires identique ! » L’organisateur l’assure, il n’est pas prêt de baisser le nombre de vignerons qui veulent partciper. « Ici, nous sommes limités à 37. J’ai même une liste d’attente ! » Le viticulteur cherche aussi à conserver de l’équité au sein de l’évenement, présentant des vins issus des coteaux du Pilat, de la plaine du Forez et des côtes roannaises. 


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Loin de se laisser abattre par le succès moindre de cette 26è édition, le président de la Loire aux 3 vignobles se projette déjà en 2026, attendant de pied ferme une clientèle ligérienne qu’il espère bien retrouver.