La MFR du Forez célèbre 75 ans d’histoire
Simplicité, convivialité, retrouvailles, sourires, discussions et souvenirs étaient au rendez-vous de la soirée anniversaire de la MFR (Maison familiale rurale) du Forez. En ce samedi 20 septembre, toutes les personnes ayant pris part à l’histoire de cette école, dispensant des formations agricoles et équines, ont pris plaisir à se retrouver pour célébrer ses 75 ans.

La soirée des 75 ans de la MFR (Maison familiale rurale) du Forez, célébrés samedi 20 septembre dans cette école de Mornand-en-Forez, a été marquée par la convivialité et les retrouvailles, de l’arrivée des invités dans l’après-midi jusqu’au feu d’artifice tiré aux alentours de 22 heures, en passant par l’apéritif et le dîner. Les responsables actuels ont profité de cet anniversaire pour faire se retrouver les anciens élèves et salariés, ainsi que toutes les personnes qui ont fait l’histoire de la MFR du Forez.
« Il n’a pas été facile de retrouver la trace de tout le monde », assurait Anabelle Mazet, la directrice, s’excusant d’avoir probablement fait des impairs. Pascale Viviant, présidente de l’association gérant l’établissement, a remercié « les anciens et les moins anciens élèves, les formateurs et les élus pour leur présence. Notre MFR a bien grandi en 75 ans. Elle a l’âge de la retraite, mais elle n’est pas prête à la prendre ! », lançait-elle en riant.
Tout commence en 1950
La Maison familiale rurale du Forez a vu le jour en 1950 à Pouilly-les-Feurs et y est restée un an. Elle a ensuite déménagé à Saint-Martin-la-Sauveté avant d’arriver à Mornand-en-Forez en 1956. « Les responsables de l’époque cherchaient des bâtiments adaptés, explique Josyane Plos, directrice de 1978 à 2011, à la suite du père Cathlon, le premier directeur. Ceux d’anciennes religieuses, dans le bourg de ce village au cœur de la zone de recrutement, étaient adaptés au système scolaire. » La MFR n’en a jamais été propriétaire.
Dès le début de son histoire, l’école formait à l’agriculture et accueillait les jeunes en alternance. « Les cours se déroulaient d’octobre jusqu’au printemps pour que les enfants puissent aider leurs parents à la ferme le reste de l’année, explique la retraitée, qui garde toujours un lien avec le réseau. A cette époque, la vingtaine d’élèves n’y restait que trois ans et partait dans une autre école pour leur 4e année afin de préparer leur brevet d’aptitude agricole. »
1988, ouverture au cheval
La MFR du Forez s’est ouverte à la filière cheval en 1988. « L’école ne faisait pas le plein avec les formations agricoles, mais notre objectif était de continuer à la faire vivre. Nous avons eu de nombreuses demandes pour des formations équestres, ce qui nous a incité à investir ce domaine. Nous avons dû affronter les réticences des instances nationales et nous nous sommes retrouvés en porte-à-faux avec l’Afasec (Association de formation et d'action sociale des écuries de courses, NDLR). Au départ, les élèves ne pouvaient pas avoir de licence pour participer aux courses », se souvient Josyane Plos. L’école d’application a ensuite été mise en place et Jean-Paul Perrat, bien connu dans le monde des courses, a été embauché.
« L’ouverture vers la filière équestre a emmené de plus en plus d’élèves. La réflexion sur l’accueil des jeunes est ensuite logiquement venue car la place manquait dans nos locaux. » Les propriétaires des bâtiments étaient détenteurs de terrains agricoles à l’extérieur du bourg, au lieu-dit Les Maréchaux. « Ils ont su convaincre le locataire de laisser une parcelle afin de construire des bâtiments pour la MFR. C’est aussi grâce à Marcel Leroux (engagé dans le réseau des MFR pendant 40 ans comme salarié puis président de l’Union départementale des associations familiales de la Loire en 2016, NDLR), que nous avons pu construire le nouveau site. »
La première pierre a été posée en novembre 1995. Les élèves ont pris possession de l’internat en 1996, puis des salles de cours à la rentrée scolaire de septembre 1997. « Nous sommes passés d’une cabane de jardin à l’hôtel cinq étoiles », commente Josyane Plos Avec ces nouveaux locaux, l’objectif était d’accueillir 160 élèves. Ils sont désormais 280. « Nous avions des quotas imposés par le ministère de l’Agriculture à ne pas dépasser pour que les formations soient financées. Par chance, nous avons pu obtenir 30 places supplémentaires et des compléments de formation d’autres écoles du territoire. »
Une belle école de la vie
Denis Lafay a remplacé Josyane Plos à la direction de la MFR du Forez en 2011. « Nous avons fait quelques mois de tuilage, ce qui m’a aidé à lui laisser plus facilement les reines et à prendre de la distance. » David Delorme lui a ensuite succédé, puis Anabelle Mazet en 2021. « Je suis fière de l’insertion professionnelle de jeunes issus de la MFR, assure Josyane Plos. Beaucoup ont très bien réussi leur vie, même s’ils ne sont pas restés dans le milieu agricole. En passant par la MFR, ils ont acquis la valeur du travail et la capacité d’adaptation. »
Jean-Paul Poyet, ancien président du conseil d’administration, confirme : « La MFR est une belle école de la vie. C’est ce qui m’a incité à rester aussi longtemps. » Lors de la soirée d’anniversaire, il racontait avoir accepté d’être président pour une année, « pour faire du dépannage et faire plaisir à Josyane. J’y suis finalement resté quinze ans ».
Le premier président a été M. Bonnet, de Mornand-en-Forez. Lui ont succédé Edmond Kendzierski (ancien formateur et salarié d’Eurea), André Bruyère (agriculteur de Valeille), Pierre Basset (ancien président du GDS de la Loire), Claude Duchez (Chatelneuf), Aimé Gauvain (entraineur de chevaux à Savigneux), Jean-Paul Tremsal (gérant d’un centre équestre à Saint-Just-Saint-Rambert) et Jean-Paul Poyet (ancien technicien de Loire conseil élevage). Pascale Viviant est présidente depuis quelques années.
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Hervé Maître, animateur de la soirée, a donné la parole à d’anciens élèves ou salariés. Pour Aimé Berger, « la MFR représente 33 ans de travail au service de l’éducation et des jeunes. Quand on voit d’où nous sommes partis, cela me fait plaisir de voir l’évolution de ce système. » « Les mots qui m’ont inspiré sont “liberté“ et “confiance“ pour accompagner les jeunes », confiait David Delorme.
Un temps plus officiel était programmé, laissant la parole aux élus. Flora Gérossier, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire, soulignait l’importance pour les milieux agricole et hippique d’accueillir des jeunes formés. Stéphanie Fayard, maire de Mornand-en-Forez assurait que le village a « beaucoup de chance d’avoir la MFR, qui rayonne très loin. C’est grâce à sa cantine que les enfants de l’école primaire mangent chaque midi. » Le député Jean-Pierre Taite concluait : « Respect, écoute et travail sont les valeurs de cette école. Son histoire est la preuve que lorsque l’on a les idées, la volonté et la persévérance on peut y arriver. La MFR a formé de nombreux professionnels dans le monde agricole et celui du cheval. »