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Événement

Le Campus Montravel en argent au festival We Can

Le lycée de Roanne-Chervé accueillait mardi 13 mai le festival We Can. Objectif : mobiliser les lycées agricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes autour de projets concrets en faveur des transitions écologiques. Investis pour leur avenir, les jeunes ont répondu présent. 

Par Alexandra Blanchard-Pacrot 
Le Campus Montravel en argent au festival We Can
460 élèves venus de toute la région ont répondu présent ce mardi 13 mai à l’occasion du festival We Can. ©ABP

Mardi 13 mai, le lycée de Roanne-Chervé accueillait le festival We Can. Le programme « On peut mieux faire », porté par le réseau public des établissements agricoles Natur’Académie, s’adresse aux élèves et aux enseignants d’Auvergne-Rhône-Alpes avec une ambition claire : mobiliser les jeunes autour des grands enjeux écologiques. Les presque 500 élèves venus de toute la région ont relevé trois challenges : le défi 1 « C’est pas une parole en l’air » les incitait à créer une vidéo courte pour partager une réflexion, une action ou un projet dans lequel ils se sont engagés ; le défi 2 « Tous ensemble marchons pour la planète et partageons notre envie d’agir » a poussé les équipes à organiser un événement mobilisateur au sein de leur établissement ; le défi 3 « En voilà des idées ! » leur a permis de développer des projets en lien avec les transitions. 


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Trois prix étaient attribués dans chaque catégorie : communication, durabilité et éco-citoyenneté. La Loire y était bien représentée : le campus Agronova remporte deux prix, celui de la durabilité pour le défi 1 et celui de l’éco-citoyenneté pour le défi 3, tandis que le campus Montravel décroche le prix de la durabilité pour le défi 2. Étudiant en 1re Production horticole (PH) au sein de ce dernier établissement, Alezio de Olivera a travaillé depuis juin 2024 sur l’organisation du projet « 1000 bornes pour la planète » et porte la parole de ses camarades : « On est très contents d’avoir reçu ce prix qui récompense pratiquement d’un an d’investissement », se réjouit-il, rejoint dans ses propos par Evan Jounel-Paillet, élève dans la même filière. « C’est une fierté, surtout que nous finissons presque premiers », se réjouit-il. C’est l’établissement du Velay d’Yssingeaux qui remporte le trophée « On peut mieux faire ».

Des élèves impliqués pour l’avenir de l’agriculture 

Une implication de longue haleine remarquée aussi par Mathieu Prévost, directeur adjoint de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture : « Les jeunes ont beaucoup travaillé, ce qui nous a donné beaucoup de travail ! tonne-t-il avec un sourire. Toutes ces initiatives, ce sont autant de cadeaux que les élèves nous ont offert dans cette période de doute. Eux, ne doutent pas, ils avancent ! » 


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Les jeunes ont d’ailleurs montré leur inquiétude face à l’avenir de l’agriculture lors de la conférence autour du projet Prospect’Aura 20440 organisée par Alexia Deltreil et Jean-Baptiste Borres de la Chambre d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. Dans l’amphithéâtre, les élèves se sont prêtés à un jeu de questions-réponses leur permettant d’imaginer le futur de la filière autour de différentes problématiques : la disparition de l’élevage dans la région, les campagnes qui se vident de leurs agriculteurs et la raréfaction de la ressource en eau. 

Les réponses très claires et diversifiées ont étonné positivement les professionnels. « Tout était de bonne qualité. On voit que les jeunes vont loin dans leur réflexion. Ils réfléchissent en termes de santé, de sécurité alimentaire... Sur toutes les questions liées à l’import de viande par exemple, ils ont immédiatement proposé de le réguler, notamment par le biais de politiques publiques plus restrictives. Ils commencent déjà à construire l’avenir qu’ils ont envie d’avoir », salue Jean-Baptiste Borres qui compte bien utiliser les réponses proposées par les étudiants pour le projet Prospect’Aura 2040. « Ils seront les décideurs agricoles de demain même si tous ne se destinent pas à devenir agriculteurs », analyse Alexia Deltreil. 

Les deux conférenciers de la Chambre d’agriculture régionale espèrent bien pouvoir se servir de ces rencontres pour proposer une boîte à outils pédagogiques à mettre en place dans les établissements scolaires, peut-être dès la rentrée prochaine.