Le nouveau Pad officiellement présenté

Pour le président de la Chambre d'agriculture, Raymond Vial, il était important de présenter le fruit d'une vaste concertation à un large public. « Le Pad s'adresse à tous : élus, collectivités locales, services de l'Etat, OPA, syndicats, associations..., mais aussi et surtout aux agriculteurs. Chaque agriculteur doit s'en imprégner. A chacun de se fixer ses propres objectifs, et aux structures agricoles de les accompagner », en fonction de ce qui est préconisé dans le Pad. Selon Raymond Vial, il en va du rôle d'une chambre d'agriculture de se projeter sur l'avenir en élaborant un nouveau Pad, qui se veut être un « projet politique de l'agriculture pour les années à venir, une feuille de route pour le moyen terme ».
Le président de la Chambre d'agriculture a présenté les grandes lignes du nouveau Pad. Les membres du bureau, responsables des groupes de travail, ont par la suite détaillé le contenu du texte chacun leur tour (cliquer ici pour découvrir l'intégralité du Pad). Pour le président de la Chambre d'agriculture, le nouveau Pad affirme des thèmes majeurs : conserver des agriculteurs sur le territoire, maintenir des agricultures diverses, renouveler les générations, pérenniser les filières longues, se former tout au long de sa carrière, accompagner les situations difficiles, préserver le foncier agricole, adapter les pratiques au réchauffement climatique... Et de nouveaux thèmes sont fortement mis en avant : le temps de travail, le pilotage des exploitations, les liens entre l'agriculture et la société, l'Homme. « Il ne faut pas rater les occasions de mettre l'Homme au cœur du métier ».
Problématiques départementales et nationales
Après avoir pris connaissance du nouveau Pad, Claude Cochonneau, président de l'APCA, s'est exprimé sur son contenu, estimant que beaucoup de préoccupations mises en lumière dans ce document rejoignent des problématiques nationales. Pour lui, « il n'y a plus de systèmes types. On va vers du développement et du conseil à la carte ». Il estime qu'il faut « sensibiliser les agriculteurs à la rentabilité de leur travail. Ce n'est pas en photocopiant des systèmes que les agriculteurs réussiront, mais bien en optimisant leur propre système ». Le renouvellement des générations est un sujet pour lequel « nous ne devons pas ménager notre peine ». Il est directement lié à la taille grandissante des exploitations et au portage des capitaux. Le président de l'APCA estime que « les agriculteurs manquent en ce moment de sérénité». Pour la ramener, il voit plusieurs solutions : travailler sur les systèmes assurantiels, trouver un bon équilibre entre le travail et les moyens humains, ne pas avoir peur d'externaliser certains travaux, aller vers des systèmes plus autonomes en intrants. Quant aux relations entre l'agriculture et la société, Claude Cochonneau considère qu'elles « traduisent à la fois un malaise et des paradoxes. La population n'aime plus son agriculture mais aime ses agriculteurs. Nous devons travailler pour lever ces problèmes. Ce n'est pas normal d'avoir autant de peine à communiquer sur l'agriculture ». D'ajouter : « Les agriculteurs de la Loire doivent être fiers de ce qu'ils font. Ils doivent expliquer leur métier et leurs contraintes tout en restant droits dans leurs bottes ». Il concluait : « Etre agriculteur est un métier qui se joue au moral. Mais il n'y a rien de pire qu'un agriculteur qui dénigre son métier. Les agriculteurs doivent apprendre à parler positivement ».
Dans ses propos, le préfet de la Loire faisait quant à lui ressortir trois points forts relatifs à ce nouveau Pad : «ce projet est porté par l'ensemble de la société ligérienne ; nous avons eu affaire à une agriculture dans toute sa diversité, aux filières, aux consommateurs, aux collectivités, à l'Etat » ; « le Pad n'opte pas pour un mode d'exploitation mais pour plusieurs formes » ; « l'Homme a été placé au cœur du projet, c'est d'autant plus important que les agricultrices et les agriculteurs ont besoin d'être intégrés à la société, comme c'est le cas depuis toujours». Il a relevé également deux points de vigilance : le réchauffement climatique auquel doivent s'adapter les pratiques culturales, et la nécessité à ce que le projet départemental s'inscrive dans le cadre régional et les orientations nationales.
Toutes les personnes qui ont pris la parole à la tribune ont salué le travail mené pour l'élaboration de ce nouveau Pad. « C'est très bien d'avoir pris le temps de conduire cette réflexion », assurait Claude Cochonneau. Chantal Brosse, vice-présidente du Conseil départemental en charge de l'agriculture, félicitait toute l'équipe du président de la Chambre d'agriculture (élus et services) et soulevait la bonne participation des agriculteurs aux groupes de travail, mettant ainsi en évidence « leur volonté de dire là où il faut faire évoluer les choses ». Elle ajoutait : « Ce Pad est une véritable feuille de route pour orienter le politique du Département, pour pérenniser l'économie et les emplois qu'apporte l'agriculture ». Jacques Blanchet, conseiller régional, souhaitait toute la réussite que ce Pad mérite et assurait du soutien du Conseil régional. « Le président fait de l'agriculture une priorité de son mandat ».
Il faut savoir qu'après l'intervention d'introduction du président de la Chambre d'agriculture, la Confédération paysanne est venue perturber le déroulement de l'après-midi : une quinzaine de personnes se sont invitées sur la scène et se sont appropriées le micro, souhaitant profiter de la présence de Monsieur le préfet pour l'interpeller sur la problématique des surfaces pastorales à prédominance ligneuse qui ne sont plus considérées dans la Pac comme surfaces agricoles. Le programme de l'après-midi a ensuite pu reprendre son cours.