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Section agriculture biologique

Le plan ambition bio au cœur des débats

Au cours du mois de mai, les responsables de la section agriculture biologique de la FDSEA ont rencontré les députés de la Loire pour faire le point sur le plan ambition bio 2022.
Le plan ambition bio au cœur des débats

C'est pour échanger sur l'avenir et le développement de l'agriculture biologique dans la Loire que les membres de la section bio de la FDSEA se sont mobilisés, avec, en ligne de mire, les objectifs du plan Ambition Bio 2022. Ce plan prévoit effectivement l'augmentation de la surface agricole exploitée en bio à 15 % de surface agricole utile en mode biologique (contre 6,5 % aujourd'hui) et 20% de produits bio en restauration collective publique d'ici 2022.  Pour cela, le Gouvernement prévoit de mobiliser 1,1 milliard d'euros de budget sur la période 2018-2022.

 

Les représentants de la section sont interrogatifs sur l'origine des fonds. « Nous craignons un effet d'annonce, suivi de peu de fait », souligne Jean-Claude Garde, co-président de la section. Pour l'instant, le Gouvernement prévoit de mobiliser trois leviers. Tout d'abord, les fonds européens dédiés à la conversion en bio, portés à 630 millions d'euros auxquels s'ajoutent des crédits d'Etat pour près de 200 millions d'euros, ainsi que d'autres financements publics. Ensuite, le fonds Avenir bio, géré par l'Agence bio, qui sera doublé de 4 à 8 millions d'euros par an. Enfin, le crédit d'impôt bio, pérennisé sur 2018-2020 et revalorisé de 2 500 à 3 500 euros par an et par exploitation. Cependant, les hypothèses budgétaires étudiées dans la région Aura laissent entrevoir un besoin d'environ 25 millions d'euros non financés uniquement pour la conversion. La section bio de la FRSEA a alerté le préfet de région, notamment à ce sujet, fin mai.


Autre sujet à l'ordre du jour, les aides au maintien. L'Etat a en effet décidé de supprimer les aides au maintien pour les producteurs. Ceci concerne les contrats de conversion qui prennent fin à compter de 2018. Les responsables de la section ont insisté sur certaines réalités de l'agriculture biologique. En agriculture biologique, comme en agriculture conventionnelle, l'enjeu reste que le producteur puisse vivre dignement de son métier. Or, les études, comme celle de la Commission européenne, montrent que la création de valeur et son partage restent problématiques, notamment dans les filières longues. Produire en bio entraine une hausse des coûts de production, pas nécessairement compensée par l'augmentation des prix, notamment dans la filière viande bovine. D'après le député Jean-Michel Mis, « le Gouvernement craint l'importation des produits bio à bas coûts, d'où le choix assumé de favoriser la conversion en bio plutôt que le maintien ». Les responsables ont donc rappelé que l'Etat doit trouver les moyens pour accompagner les ambitions affichées.

Jocelyne Ferriol, FDSEA de la Loire