Le siège social fait peau neuve : démarrage des travaux
Des bureaux vides, un air de nostalgie dans les couloirs... le siège social du Crédit agricole Loire Haute-Loire a fermé temporairement ses portes mardi soir après « 43 ans de bons et loyaux services » comme l'exprimait Gérard Ouvrier-Buffet, le directeur général, lors d'une conférence de presse organisée pour l'occasion. Construit dans les années 70, à l'angle de la rue Bergson et de la rue Claude Odde, le bâtiment s'est imposé comme une figure du quartier et même de la ville de Saint-Etienne. Bien que rénové au fur et à mesure des années, il comportait jusqu'à présent plusieurs points noirs : une mauvaise isolation, une impossibilité de moduler l'espace et surtout un statut IGH (Immeuble de grande hauteur) qui pesait sur les dépenses : 450 à 500 000 euros de dépenses annuelles en gardiennage pour répondre aux normes réglementaires. Des contraintes qui n'en seront plus grâce au nouveau projet.
Le bâtiment présentant une ossature saine, il ne sera pas démoli mais déconstruit en partie et conservera ainsi quelques traits de son architecture historique. La structure centrale de forme hexagonale sur neuf étages laissera place à une forme arrondie, plus moderne, dont les derniers étages ne seront pas « habités » par le personnel, pour s'affranchir du statut IGH. Le socle rectangulaire en partie basse, correspondant aux niveaux des parkings sera, quant à lui, rehaussé pour gagner des volumes et compenser la perte des derniers étages. Le projet comporte 3 000 m2 de surface plancher supplémentaires soit 16 000 m2 en tout.
L'emplacement conservé
Le projet, né d'une réflexion de plusieurs années, a fait l'objet de choix stratégiques de la part de l'entreprise qui souhaite réaffirmer son ancrage territorial et son modèle de proximité. « La caisse régionale est une banque territoriale, coopérative, autonome financièrement et dans ses prises de décisions. Elle a un destin commun avec le territoire. Les décisions sont prises à Saint-Etienne, et c'est donc ici que le siège social doit être, soulignait son président, Jean-Michel Forest, qui ajoutait : Saint-Etienne est une ville qui se transforme, se rénove, nous voulions nous aussi contribuer à améliorer son image. Nous avons fait le choix de rester sur l'emplacement actuel, en entrée de la ville, à proximité du stade et des lignes de tram, même si cela était plus complexe que de construire un bâtiment neuf en périphérie.» Un point qui a compté lors du choix du cabinet d'architectes. Parmi les sept candidats, c'est le cabinet parisien Lobjoy-Bouvier-Boisseau qui a été retenu : « il fallait un cabinet entrainé aux travaux hyper urbains », a expliqué Gérard Ouvrier-Buffet.
Un espace plus ouvert
A l'ère du numérique, la banque rompt avec l'image « coffre-fort » des débuts. Avec ses nombreuses fenêtres et des terrasses arborées, le nouveau bâtiment se veut « ouvert » et « transparent » : il aura vocation à accueillir les collaborateurs actuels et de filiales (700 personnes en tout) mais aussi d'autres entreprises et partenaires. Le 3e étage accueillera d'ailleurs un espace de réception et un auditorium de 200 places où pourront se tenir des conférences. Dans les bureaux, les espaces seront eux aussi plus ouverts et modulables.
Au total, 40 millions d'euros ont été mis sur la table, la même somme que celle qui a été dépensée ces dernières années dans le projet « Odyssée » de rénovation des agences du territoire. « Nous sommes à un moment de transformation de l'entreprise et d'importants investissements », soulignait Jean-Michel Forest. D'autre part, l'entreprise a déclaré sa volonté de faire travailler le plus possible les entreprises locales, voire régionales pour les travaux nécessitant des compétences précises.
La fin des travaux prévue pour 2020
Pour mener à bien le projet qui devrait voir le jour au printemps 2020, les équipes ont été délocalisées. La majorité d'entre elles est installée dans la zone industrielle de Molina, où un bâtiment a été construit pour l'accueillir. Il servira ensuite d'espace pour les archives.
Les travaux s'organiseront en deux phases : la déconstruction du bâtiment dont un important travail de désamiantage puis sa reconstruction. Ils seront concomitants avec les travaux de création de la voie de tram qui reliera la gare de La terrasse à la gare de Châteaucreux.
Les habitants du quartier ont été informés de l'organisation des travaux à venir lors d'une réunion mardi soir, la dernière dans les locaux actuels.