Les médaillés du Mérite agricole, toujours au rendez-vous

La journée a débuté à La Gimond dans les monts du Lyonnais. Accueillis par Pascal Gonon, le maire de la commune, les adhérents de l'Amoma Loire se sont retrouvés, lundi 16 avril, pour leur assemblée générale annuelle. Celui-ci en guise d'introduction a témoigné son soutien profond à l'agriculture, lui-même issu d'une famille d'agriculteurs. « Il n'y a pas de commune sans agriculture, et pas d'agriculture sans commune », a-t-il déclaré.
L'assemblée générale s'est déroulée le matin sous la présidence de Claude Chaut, pendant que les conjoints étaient invités, à quelques mètres de là, à visiter la minoterie Cizeron du groupe Eurea qui produit de la farine bio.
L'après-midi, les participants se sont rendus à Chazelles-sur-Lyon pour visiter le musée du chapeau.
En 2017, depuis la dernière assemblée générale qui avait eu lieu en avril à Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire, le conseil d'administration s'est réuni trois fois. Ces réunions sont l'occasion de planifier les activités de l'association mais aussi de faire remonter les propositions de personnes à décorer au niveau de la Préfecture. Claude Chaut a d'ailleurs invité les adhérents qui le souhaitent à faire remonter leurs propres propositions.
Au cours de l'année, 33 personnes ont été promues : 5 au grade d'officier et 28 au grade de chevalier. Le conseil d'administration déplore néanmoins qu'un faible nombre de personnes ainsi promues ont adhéré à l'association. Le montant de l'adhésion est maintenu à 30 euros et à 14 euro pour les conjoints.
Journées conviviales
Claude Chaut rappelait que l'association est avant tout « un lieu de rencontres et d'échanges ». L'année a été ponctuée de plusieurs rendez-vous. Le 16 mai les adhérents se sont rendus au lycée agricole de Ressins où leur ont été présenté les projets de l'établissement en lien avec les nouvelles formations. L'après-midi était consacrée à la découverte du Grand couvert de Saint-Hilaire-sous-Charlieu, un bâtiment rural du XVIIIe siècle typique de la région.
Le 12 septembre, l'association avait organisé une journée dans la région lyonnaise. Le matin, les participants ont visité le marché de gros de Lyon-Corbas. Avec 300 000 tonnes commercialisées par an, il est le plus grand marché de gros en fruits et légumes en France. L'après-midi était consacrée à la visite du Musée des Confluences, un musée d'histoire naturelle et des civilisations, avant de rejoindre les bâtiments du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes pour une visite et une présentation du fonctionnement de cette collectivité.
Pour 2018, un voyage dans le secteur de Vichy et l'organisation d'une conférence sont envisagés.
Un peu d'histoire
Créée en 2009, l'association Amoma Loire compte 132 adhérents dont 8 commandeurs, 37 officiers et 87 chevaliers. C'est l'une de plus grosses sections départementales à l'échelle nationale. Elle adhère à l'Association des membres de l'ordre du mérite agricole (Amoma) nationale, créée en 1992 et qui rassemble les titulaires des trois grades avec des objectifs communs : concourir au prestige de l'ordre en France et à l'étranger ; instaurer des liens d'amitié, d'entraide et de solidarité entre ses membres ; défendre leurs intérêts ; organiser et soutenir les manifestations tendant au rayonnement de l'ordre.
L'ordre du mérite agricole avait été créé le 7 juillet 1883 avec le grade de chevalier. Les grades d'officier et de commandeur ont été instaurés plus tard, respectivement en 1887 et en 1900. A l'instar d'une « légion d'honneur agricole », le mérite agricole a pour but d'honorer des personnes qui ont rendu des services marquants à l'agriculture et dévoués à sa cause. A l'heure actuelle, 29 000 personnes sont décorées en France.
Un focus sur l'eau
Sujet d'actualité, clé de l'avenir de l'agriculture dans la Loire, l'eau était le thème d'ouverture choisi cette année à l'occasion de l'assemblée générale. Bernard Rivoire, ancien technicien de la Chambre d'agriculture, était venu faire part de son expérience et de ses connaissances en la matière. Après un détour par l'échelle mondiale, il a rappelé le contexte particulier rencontré dans le département de la Loire avec ses sols sableaux, peu profonds, auxquels vient s'ajouter le phénomène de Foehn... Si la pluviométrie reste globalement constante depuis 30 ans, c'est la température et donc l'évapotranspiration qui augmentent le plus. « Puisqu'elles transpirent plus, les plantes ont donc une demande climatique plus importante. » Convaincu que les retenues collinaires peuvent constituer l'une des solutions pour améliorer l'autonomie en eau, Bernard Rivoire démontrait que ces retenues représentent des volumes stockés relativement faibles par rapport à d'autres types d'ouvrages comme les barrages. Chantal Brosse, conseillère départementale en charge de l'agriculture, présentait les aides proposées par le Département pour utiliser d'autres sources que l'eau potable comme la récupération des eaux de toit.
Anaïs Labrosse