Accès au contenu
Prédation

Loup dans la vallée du Gier : passage ou installation ?

En mai, la cellule de veille loup avait confirmé que la Loire était un front de colonisation de cette espèce. Une vidéo consécutive à des attaques sur ovins et caprins ont confirmé la présence de ce prédateur dans la vallée du Gier. L’occasion de rappeler aux éleveurs la conduite à tenir.

Loup dans la vallée du Gier : passage ou installation ?
Si l’éleveur a une suspicion de prédation par le loup, il est invité à prévenir la DDT ou l’OFB. Un constat peut être réalisé, qui fera ensuite l’objet d’une expertise. Crédit : AdobeStock.

« Les éléments morphologiques et phénotypiques sont réunis pour confirmer l’observation d’un loup. » L’information de la préfecture de la Loire ne peut pas être plus claire. Elle est tombée en fin de semaine dernière et a été communiquée aux agriculteurs par la voie d’une lettre d’information numérique. La Direction départementale des territoires indiquait que « le service départemental de l'OFB (Office français de la biodiversité, NDLR) de la Loire a recueilli la vidéo d’un grand canidé sur la commune de Châteauneuf », dans la vallée du Gier, samedi 23 août.

Le communiqué ajoute que cette capture d’images « est consécutive à une série de sept constats de dommage "Loup non exclu" (20 victimes ovins et caprins) survenus sur cette commune, chez le même exploitant, depuis fin juillet. Le département voisin du Rhône est également concerné par des attaques sur la commune de Trèves ». Le réseau loup lynx (en particulier l’OFB) assure une veille sur ce secteur, dont l’objectif est de suivre l’évolution de la situation : cet individu est-il de passage ou est-il en phase d’installation ?

Le département de la Loire est considéré comme front de colonisation de grands prédateurs (loup et lynx). Cela avait été confirmé lors de la cellule de veille loup qui s’était tenue en mai dernier (lire ici). Il est ainsi probable d’avoir des passages plus ou moins réguliers de ces espèces. Aussi, OFB et DDT restent à la disposition des agriculteurs et se disent preneurs de tout indice ou remontée d’informations.

En cas de dommages, que faire ?

De plus, ces animaux peuvent engendrer ponctuellement des dommages sur troupeaux. Si l’éleveur a une suspicion de prédation, un constat peut être réalisé, qui fera ensuite l’objet d’une expertise. Les agriculteurs concernés sont invités à contacter la DDT (06.76.08.73.62 ou 04.77.43.80.76) ou le service d’astreinte en dehors des heures d’ouverture (04.77.43.81.55). Le service départemental de l’OFB peut également être sollicité (04.77.97.06.50 ou 06.25.07.06.81). Plusieurs informations doivent être transmises : nom, prénom ; coordonnées téléphoniques ; commune, lieu-dit et lieu précis du dommage ; type et nombre d’animaux blessés et/ou tués ; ainsi que toute information que l’éleveur jugera utile d’apporter. Un agent du de l’OFB, formé spécifiquement au relevé d’éléments techniques, se rendra sur place pour dresser un constat de dommage. La présence de l’éleveur est indispensable pour l’accompagner.

La DDT précise le comportement à avoir en attendant que le constat soit réalisé, dans l’objectif d’optimiser l’analyse : protéger les victimes des charognards ou d’une sur-prédation à l’aide de bâches, sacs, toiles et pierres ; de relever le numéro d’identification de tous les animaux blessés ou morts ; de ne pas déplacer les victimes mortes et de ne pas les envoyer à l’équarrissage ; d’isoler les animaux blessés du troupeau ; de prendre des photos des animaux, des éventuels indices (empreintes, déjections) et des détails des blessures. « En complément des mesures précédentes, si vous disposez d’un piège-photo ou d’un dispositif équivalent, il peut être utile de le placer à proximité de la dépouille », suggère la DDT.

Si la présence du loup, ou dans une moindre mesure d’un lynx, a été signalée sur un secteur, les services départementaux de l’Etat incitent les éleveurs à rentrer, si possible, leurs animaux la nuit ou à les regrouper dans un enclos sécurisé. Ils recommandent de se rendre régulièrement auprès d’eux afin de déceler d’éventuels comportements anormaux et de procéder à un comptage. Bien évidemment, toute observation visuelle doit être signalée à la DDT ou à l’OFB.