Concours limousin : les élevages ont prouvé leur excellence
Ce samedi 13 septembre, malgré une participation réduite en raison de cas de Fièvre catarrhale ovine (FCO), les animaux limousins présents ont démontré une qualité remarquable, et l’ambiance conviviale a été au rendez-vous tout au long de la journée.

Samedi 13 septembre, Fourneaux. En haut du site accueillant la Fête du lait, juste à proximité des stalles, est installé le ring du concours allaitant. Plus petit que celui des laitiers, mais tout aussi convivial. Et qualitatif. La journée s’ouvre avec le début de la compétition limousine. A cause d’une situation sanitaire compliquée, quelques élevages ayant déclaré des cas de Fièvre catarrhale ovine (FCO), seule une vingtaine d’animaux sont présents. Si les éleveurs déplorent la situation, ils sont bien décidés à ne pas se gâcher cette 34e édition de la Fête du lait.
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Les premières femelles entrent sur le ring sous le regard scrutateur de Nicolas Peyrard, juge venu tout droit de Saint-Romain-Lachalm (Haute-Loire) et d’un public qui se presse déjà autour des barrières. Trois sections se succèdent. Les animaux sont calmes et « très bien dressés », souligne l’agriculteur altiligérien. L’ambiance entre les éleveurs, même si elle est placée sous le signe de la compétition, est excellente. Lorsqu’un vainqueur monte sur le podium, il est applaudi, salué par ses collègues. Le tout sous les remarques d’Aurélien Gasdon (technicien allaitant à Coopel), qui s’est volontiers prêté à l’exercice du commentateur sportif, se faisant tour à tour très pointu et pédagogue.
Alors que le temps se gâte et que la matinée avance, les veaux de l’année s’avancent pour être jugés à leur tour. Parmi eux, Vador, mené par Régis Poyet et son fils, de l’EARL Poyet, éleveur à Saint-Just-en-Bas. Le regard de l’agriculteur exprime à la fois stress et concentration. Son veau, le seul qu’il a amené à la Fête du lait, est sage. Tranquille. Nicolas Peyrard tourne autour des animaux, s’arrête, s’en approche, réfléchit. Et soudain, se décide. Sa main claque sur l’arla croupe du veau qui ne bronche pas. Meilleur animal de la section 5. Trois nouvelles fois, la main du juge s’abattra au cours de la journée sur Vador : meilleur mâle de l’année, meilleur mâle sans corne et meilleur animal du concours. « Aujourd’hui, je cherchais un animal avec beaucoup de largeur, d’épaisseur dans le dessus et les filets. J’ai été exigeant sur la finesse des aplombs et d’os », détaille Nicolas Peyrard.
Un très haut niveau
Régis Poyet s’autorise enfin un sourire lorsque Vador, né le 8 septembre 2024, est désigné meilleur animal du concours. Son regard perd un peu de son sérieux et cède sa place à la fierté. « Ça fait plaisir de gagner et de voir le travail de l’élevage récompensé ! C’est la reconnaissance de nos choix génétiques qui s’étalent sur plusieurs années, se réjouit-il. Ça montre aussi qu’en montagne on peut et on sait produire des animaux qui sortent du lot ! » Vador est sevré depuis mi-juillet et l’éleveur le prépare depuis pour le concours. « Quand on regarde défiler les collègues, on se dit toujours que c’est facile de dresser nos bêtes ; on ne se rend pas toujours compte du travail que ça demande. » L’agriculteur n’est pas un mordu de concours et participe seulement aux concours organisés par l’association départementale, l’Arebli.
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Tout au long de la journée, ce sont des animaux d’une très bonne qualité qui se sont succédé dans le ring allaitant, en alternance avec la race Aubrac. « Malgré l’absence de trois élevages, le niveau du concours était élevé, reconnaît le juge. Les animaux ont été très bien préparés, d’une docilité exceptionnelle et une très bonne ambiance. » Bien que le nombre de vaches était moindre, il assure ne pas s’être monté plus clément dans son jugement. « J’ai porté le même regard que si la concurrence avait été plus rude. »
Nicolas Peyrard n’a pas caché sa surprise de découvrir deux élevages qui sortaient pour la première fois en concours. « Les animaux étaient vraiment très bien préparés, ce qui n’est pas toujours le cas », assure-t-il. C’est d’ailleurs l’EARL de la Petite Montagne (Chazelles-sur-Lyon), installé en race Limousine depuis un an, qui remporte le prix d’élevage.
« Bien que la compétition se fasse à une échelle départementale, il y avait un gros niveau, notamment pour les animaux sans corne. Certains mériteraient de concourir à des niveaux plus importants », conclut le juge.
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