Pokémon Go, voici la nouvelle application sur les smartphones lancée par Nintendo qui fait fureur en France depuis la fin du mois de juillet. Petits et grands se prennent au jeu. Les vacances estivales représentent la période idéale pour faire ses premiers pas dans cette nouvelle attraction et pour capturer ses premiers Pokémons. Mais qui sont ces Pokémons ? Ce sont ces nombreuses créatures capables d'évoluer ou de combattre. Certains les ont échangées sous forme de cartes (elles s’échangent encore dans les cours de récréation) ou appréciées dans les jeux vidéo. Désormais, l’application Pokémon Go propose de retrouver ces animaux étranges et de les capturer grâce à son téléphone portable.

Concrètement, il faut se promener, déambuler chez soi et à l’extérieur avec son mobile à la main. Les Pokémons peuvent se trouver partout autour de soi, dans la « réalité virtuelle ». Le jeu, qui s'appuie sur la réalité augmentée, la géolocalisation et une cartographie mondiale, affiche soudainement à certains endroits une de ces créatures. En pratique, on en trouve plutôt là où la densité de population est élevée, dans les villes ou au cœur des villages. Mais il y a des spécificités qui font qu’on ne trouve pas des Pokémons partout.

Une fois un Pokémon détecté sur l’écran, il faut ensuite l’attraper, en appuyant dessus avec le doigt s’il est assez prêt ou en lançant une balle (plus ou moins vite et plus ou moins loin en faisant les bons réglages). De nombreuses autres fonctionnalités sont proposées par l’application, pour faciliter la recherche des Pokémons, pour en faire naître, pour franchir les niveaux, pour faire éclore des œufs Pokémons...

Ce jeu oblige à sortir de chez soi, à se promener, à découvrir de nouveaux lieux… Un jeu qui peut apporter de la bonne humeur, qui peut inciter à se faire rencontrer dans les lieux publics (et parfois privés) les gens, avec leurs Smartphones à la main bien évidemment… Un jeu ludique qui peut vite devenir très prenant, à tel point que certains continuent leur chasse aux Pokémons au volant de leur véhicule.

Conduire ou jouer, il faut choisir…

Ce nouveau phénomène inquiète particulièrement l’association « 40 millions d’automobilistes », qui révélait le 4 août que les automobilistes français sont 3,4 millions à pratiquer la chasse aux Pokémons alors qu’ils sont au volant.

Cette situation particulièrement dangereuse a déjà provoqué un grand nombre d’accidents de la circulation, d’abord aux États-Unis où l’application est apparue, et en France depuis le 24 juillet. « Il est évident que l’utilisation d’une application de jeu en situation de conduite est éminemment dangereuse en cela qu’elle perturbe l’attention du conducteur et l’incite à quitter la route des yeux ; l’impact sur nos routes est déjà négatif en termes d’accidentalité. Ce n’est pas parce que le jeu fait un carton que l’on va accepter que ça cartonne aussi sur les routes » déclare Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes ».

L’association ne s’oppose pas au jeu mais souhaite qu’une communication soit faite sur les dangers éventuels d’une mauvaise utilisation de l’application. Elle a demandé à la Sécurité routière et aux créateurs de l’application de signer une charte responsable, permettant de sensibiliser les automobilistes aux risques routiers liés à l’utilisation de Pokémon Go au volant. Une « Charte du bon dresseur » de Pokémons a ainsi été rédigée. Elle est la suivante :

- La société Niantic, créatrice de l’application Pokémons Go, s’engage : à ne pas placer de Pokémons sur et aux abords des autoroutes, pour ne pas tenter les automobilistes ; à compléter son message général d’avertissement par un message à destination des automobilistes leur recommandant de ne pas utiliser l’application au volant.

- La Sécurité routière s’engage : pour tout téléchargement de l’application « Mode conduite » qu’elle a développée, à offrir un Pokémon rare à l’utilisateur de l’application.

- 40 millions d’automobilistes s’engage : à mener, conjointement avec la Sécurité routière, une campagne de sensibilisation aux risques de l’usage de l’application Pokémon Go au volant ; à promouvoir une attitude particulièrement vigilante de la part des automobilistes à l’égard des piétons usagers de l’application, vulnérables du fait de l’attention portée à leur smartphone lors de leurs déplacements ».

Une mise à jour de l’application est désormais obligatoire pour permettre au chasseur de poursuivre sa quête. Elle intègre à l’ouverture du jeu un message à l’attention des automobilistes, leur rappelant que jouer au volant comporte de nombreux risques.

Lucie Grolleau Frécon