Prendre soin des pneumatiques pour moins consommer et gagner plus
Les pneumatiques des tracteurs agricoles méritent la plus grande attention. Bien utilisés, ils peuvent contribuer à réaliser de belles économies.

« Les pneumatiques représentent à la fois un poste de dépense significatif et un levier de performance souvent sous-estimé. Pourtant, de simples gestes peuvent suffire à éviter leur usure prématurée et à garantir une utilisation optimale, en toute sécurité », indique Bridgestone. Qu’importe leur niveau de technologie, les pneus des tracteurs agricoles méritent un soin particulier. Le point crucial, trop souvent négligé, est le respect de la pression de gonflage. En effet, pour chaque usage et chaque charge supportée, il est recommandé d’adapter la pression.
Des économies de carburant à faire au champ
Les manufacturiers proposent pour leurs pneumatiques des tableaux de préconisations de gonflage, qu’il est économiquement intéressant de respecter. Une pression de gonflage excessive pour des travaux au champ peut représenter en moyenne une surconsommation de carburant allant de 15 à 30 %.
Sur un sol mou, il est recommandé de l’abaisser, afin que le pneumatique se déforme pour qu’il y ait un maximum de crampons en contact avec le sol et que la charge soit répartie sur une plus grande surface pour limiter les tassements. Ainsi, le tracteur patine moins, son rendement horaire est meilleur et la consommation de GNR par hectare est réduite.
Par ailleurs, l’utilisation de pneus avec le diamètre le plus grand techniquement admissible par le tracteur joue en faveur de l’économie de carburant. En effet, une grande roue est moins tirante et moins résistante au roulement.
Augmenter la pression sur la route
Sur terrain dur ou au transport, une pression plus élevée évite l’écrasement du pneumatique et réduit donc sa résistance au roulement. Par exemple, le fait de circuler sur la route avec une pression de 0,3 bar en dessous de la valeur préconisée augmente la résistance au roulement de 6 % et de 30 % pour un pneumatique sous gonflé d’un bar.
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Structure de protection et port de la ceinture
Avec des ensembles mixant régulièrement des trajets routiers et des travaux au champ, le télégonflage se révèle alors intéressant pour toujours travailler à la pression idéale. Une autre solution est d’opter pour des pneumatiques de technologie IF, voire VF. Ces modèles présentent l’avantage de supporter davantage de charge à pression identique que des carcasses standards : respectivement 20 % et 40 % pour les IF et VF.
Les règles pour bien stocker ses pneus
Le stockage des pneumatiques n’est pas à négliger, afin de préserver et de garantir leur longévité. Il est important de nettoyer les pneus avant de les entreposer. Leur rangement est à réaliser dans un endroit sec, à l’abri des UV, de la chaleur et de l’humidité. L’idéal est d’éviter le contact direct avec le sol, qui fragilise la carcasse. Il faut aussi les protéger des solvants et des hydrocarbures, qui dégradent la gomme.
Bridgestone recommande aussi de faire pivoter les pneus d’un quart de tour tous les mois, pour empêcher les déformations liées à l’immobilisation prolongée.
Les pneus nus sont à tenir éloignés de toute source électrique ou de soudure. Ceux montés sur jante se stockent à plat ou debout sous pression.
Enfin, pour les pneus installés sur des machines, il est conseillé de stationner sur une surface plane et, si besoin, de mettre des cales sous les essieux pour soulager les roues.
Attention à l’usure prématurée
La surcharge et le non-respect de la pression de gonflage sont souvent la cause de l’usure prématurée des pneumatiques. Ils entraînent des échauffements anormaux, qui conduisent à la déformation de la carcasse et à l’apparition d’hernies. L’utilisation avec une pression de gonflage trop faible peut entraîner le déjantage ou encore la destruction du talon, car le pneu peut tourner sur la jante sous l’effet de l’effort de traction.
Les pneumatiques ont aussi des indices de vitesses qu’il est important de respecter : A6 pour 30 km/h, A8 pour 40 km/h, B pour 50 km/h et C pour 60 Km/h. « Ignorer ces indications, c’est risquer non seulement une diminution de la durée de vie des pneus, mais aussi des incidents potentiellement graves », alerte Bridgestone.
Des contrôles statiques et dynamiques
Le manufacturier recommande de réaliser un contrôle statique avant la campagne ou après une longue immobilisation. Cela comprend l’inspection visuelle pour s’assurer de l’absence de fissures ou de corps étrangers sur les flancs, la bande de roulement et les talons. Les valves et bien sûr la pression de gonflage sont aussi à vérifier. Les jantes sont également à inspecter, afin de détecter des fissures, de la corrosion ou des fixations desserrées.
Lors de l’utilisation du tracteur, il est important de réaliser un contrôle dynamique en repérant des vibrations, des rebonds ou des balancements inhabituels. Cela peut se traduire par une mauvaise tenue de route et un mauvais comportement directionnel. Il suffit parfois de réajuster la pression pour résoudre les problèmes.
Des avantages à remplacer la monte pneumatique d’origine ?
Parfois négligée lors de l’achat du tracteur, la monte d’origine n’est pas toujours la plus performante. Pour pleinement valoriser les capacités du tracteur, il est parfois recommandé de changer les pneumatiques, en optant pour des modèles plus larges pour les semis, des variantes à profil routier pour le transport ou des dimensions étroites pour la pulvérisation.
Selon les modèles retenus et les travaux réalisés, les gains se ressentent en termes de productivité, de capacité de traction, de consommation de carburant et/ou de protection des sols.
Par exemple, l’augmentation du diamètre des roues arrière améliore la traction et s’accompagne d’un volume d’air supérieur procurant davantage de portance.
Attention toutefois lors du changement de pneumatiques à bien respecter la prépondérance d’origine définie par le tractoriste pour ses modèles à quatre roues motrices.
En pratique, sur un tracteur, la vitesse périphérique des roues avant est légèrement supérieure à celle de l’arrière. Si ce principe n’est pas respecté, l’utilisateur s’expose à des risques de casse mécanique.