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Entretien

Reprenez possession de vos extérieurs

Le printemps s’est installé et le moment de recoloniser nos extérieurs, balcon comme jardin, est arrivé. Une période qui est souvent l’occasion de repartir du bon pied avec un grand nettoyage de saison.
Reprenez possession de vos extérieurs

Dans les caves de nos appartements comme dans les sous-sols de nos maisons, nous accumulons un bazar parfois inutile. Nous conservons, en pensant s'en resservir, tel ou tel matériel. Nous avons tous, par exemple, un jour ou l'autre, stocké un pot de peinture inachevé. Mais le printemps venu, plein de bonnes volontés, nous avons envie de faire le tri...

Faites du vide

Ces pots de peinture sont-ils encore utilisables ? « Une fois ouvert, on peut les conserver un an », indique Éloïse, du Domaine de la peinture, à Civens. Les peintures solvantées (au white spirit) se gardent un peu plus longtemps, mais deviendront moins performantes en perdant progressivement leurs caractéristiques techniques (résistance au froid, etc.). Concernant la peinture acrylique, le test est simple : si, à l'ouverture, il se dégage une odeur forte et désagréable, c'est qu'elle a tourné...
L'experte livre quelques conseils : « conservez la peinture solvantée dans son pot d'origine, que l'on retourne pour que le film qui va se former se trouve en dessous de la peinture. Pour l'acrylique, placez ce qu'il reste dans un récipient en verre, rempli au maximum car moins il y aura d'air, moins la peinture se détériorera. Posez un film plastique sur le couvercle pour éviter que l'air le traverse. » Elle recommande de noter sur le pot le type de peinture, la couleur et la pièce dans laquelle on l'a utilisée, les produits nécessaires au nettoyage des outils et la date de mise en pot.
L'évacuation des peintures se fait impérativement en déchèterie. Renseignez-vous au préalable car seuls certains sites acceptent cette catégorie de déchets (carte disponible sur www.ecodds.com.)
Outre les pots de peinture, de nombreux objets encombrent votre espace. Le printemps est propice à un passage à la « déchète ». A la communauté de communes de Forez-Est, Clément Gillon le responsable du service, confirme : « de mars à mai, c'est un pic de fréquentation ». Si tout est fait pour faciliter la vie des usagers, il est préférable de prendre quelques précautions. « Si vous amenez un gros volume, il vaut mieux prévenir pour s'assurer qu'il y a de la place dans les bennes ».
Et de constater que quelques erreurs de flux se glissent encore dans les bennes : « des plastiques dans les déchets verts, des cartons non pliés ou associés à du polystyrène », illustre le responsable. Des erreurs qui peuvent coûter chères aux contribuables : « on peut nous refuser une benne. Dans ce cas-là, nous sommes contraints d'enfouir les déchets ». Et d'y aller de son conseil : « C'est bien de faire un pré-tri avant d'arriver sur le site. C'est plus efficace et ça évite d'encombrer les déchèteries très fréquentées. » Les cinq sites de Forez-Est possèdent leur plate-forme de déchets verts, broyés deux fois l'an et totalement revalorisés, notamment dans les exploitations agricoles.
Mais le message ultime, « c'est d'inviter les usagers à produire moins de déchets et à les gérer eux-mêmes » par exemple en réutilisant les déchets verts à domicile pour du paillage ou en apportant certains matériels dans une ressourcerie pour une seconde vie.


Au balcon

Pour les gens qui vivent en appartement, le balcon est un endroit précieux, une extension à personnaliser. Mais si vous envisagez de le repeindre d'une couleur flashy ou d'y installer des plantes grimpantes, ne foncez pas tête baissée ! Si balcons et terrasses sont « à l'usage exclusif du propriétaire », leur utilisation ne doit causer « aucun trouble anormal aux autres copropriétaires », précise le règlement de copropriété édité par les notaires Lafay et Jouve. En clair, il ne faut procéder « à aucun aménagement ni décoration pouvant porter atteinte à l'aspect ou à l'harmonie du bâtiment et de l'ensemble immobilier ». Le syndicat de copropriété ou le bailleur social pourrait aller jusqu'à imposer le démontage. « En quinze ans, je n'ai été confronté que deux fois à cette extrémité, pour une véranda et une banne », indique Gaëtan Guillot, de la régie Poinson (Feurs).
Commencez donc par feuilleter la "Bible" : le règlement de copropriété. Il compile toutes les précisions concernant les cache-vues, l'installation de suspensions florales sur son balcon, l'autorisation d'y mettre une table et des chaises mais pas, en général, un étendage, l'interdiction des barbecues à flamme ou encore les couleurs à respecter pour l'installation d'une banne.
Vous avez un doute ? Contactez le syndic de copropriété qui peut si nécessaire relayer votre demande en assemblée générale. « On a de plus en plus de demandes pour des groupes de climatisation, illustre Gaëtan Guillot. Nous avons établi quelques principes : que le matériel soit posé au sol, ne soit pas visible des autres balcons et respecte une fourchette de nuisance sonore comprise entre 25 et 45 décibels.»


Au jardin

Vous rêvez d'une sieste dans votre gazon mais vous n'avez qu'un terrain bosselé, « cafi » de mauvaises herbes. Il va vous falloir mettre un peu d'huile de coude et écouter les conseils d'un spécialiste. En voilà un : Marc-Henri Barrier, paysagiste à Savigneux. « De mon point de vue, il vaut mieux semer en septembre-octobre. Les températures sont encore chaudes, les graines germent bien et le gazon ne craint pas le froid ». Pour ceux qui veulent leur gazon prêt pour l'été, il va falloir semer rapidement et accepter la contrainte de l'eau. « Quand le gazon commence à sortir, Il faut arroser une ou deux fois par semaine pendant une dizaine de minutes », prévient le paysagiste, mais pas plus, « les racines descendent à 8 ou 10 cm, pas besoin de mouiller 20 cm de terre ».
Avant d'en arriver là, il aura fallu préparer le terrain. Les professionnels ont encore accès au glyphosate, contrairement aux particuliers. Les produits alternatifs « biologiques » ne sont pas très efficaces « surtout sur les vivaces adultes », estime Marc-Henri Barrier. Il reste la possibilité de désherber à l'eau chaude.
Il faut compter une dizaine de jours entre le passage du désherbant, quel qu'il soit, et le semis. Cela vous laisse le temps de travailler le terrain au motoculteur pour affiner la terre puis la niveler. Il faut être attentif au choix des variétés : « prenez des racines profondes qui résistent mieux à la chaleur », conseille le spécialiste.
Pour le semis, vous pouvez faire appel à un professionnel et à son matériel performant. Sinon, il faut semer à la volée. Vous voulez un truc ? Lancez loin, ça disperse mieux les graines. « Plus on jette près de ses pieds, plus on crée des irrégularités ».
Ensuite, le griffage doit être léger pour ne pas enfoncer les graines trop profondément sous la terre.
Pour accéder à votre gazon, votre allée de jardin a perdu l'éclat de sa jeunesse. Il faut sortir votre nettoyeur à haute pression. « Il n'y a pas mieux pour redonner une couleur d'origine à un pavé noirci ou recouvert d'une fine mousse », reconnait le paysagiste. Mais peut-on anticiper ce noircissement ? « Oui, il existe des produits pour protéger, imperméabiliser votre sol. Mais attention, ça le rend très glissant. Réservez cet usage à des surfaces plates ».
Pour ce qui est de l'herbe qui peut poindre entre les pavés, l'eau chaude est une alternative plus intéressante que le bruleur thermique qui est une source de risques d'incendie pour la haie voisine ou la porte de jardin en bois.


Tous aux abris...

Si vous voulez un abri de jardin, le budget et les formalités varient s'il s'agit d'un abri basique ou d'un véritable pool house près de votre piscine. Avant d'opter pour le modèle de votre choix, renseignez-vous sur les démarches à accomplir sur www.service-public.fr. Si la surface de plancher et l'emprise au sol sont inférieures ou égales à 5 m² et la hauteur inférieure ou égale à 12 mètres, vous êtes libres de réaliser votre projet. Au-dessus de 12 mètres, vous devrez transmettre à votre mairie une Déclaration préalable de travaux. Il faudra faire de même pour un abri d'une hauteur inférieure ou égale à 12 mètres dont la surface de plancher et l'emprise au sol sont comprises entre 5 et 20 m². S'il culmine à plus de 12 mètres de hauteur, c'est un permis de construire qui sera alors nécessaire. Comme pour toute installation dont la surface de plancher et l'emprise au sol dépassent les 20 m², quelle que soit la hauteur.
Il vaut mieux respecter tout cela au risque de recevoir un avis de démolition de la part de la mairie à la suite d'une plainte d'un voisin mécontent... A noter que ces seuils ne sont pas anodins puisqu'un une taxe d'aménagement y est liée. Elle doit être payée dans le six mois qui suivent la construction. Son montant dépend de la commune où vous résidez.


Jetez-vous à l'eau !

L'été est encore loin mais c'est déjà le moment de remettre en route votre piscine, quand l'eau est encore autour de 12°. Au-delà de cette température, la prolifération des micro-organismes est favorisée et l'eau peut facilement « virer » au vert. Même si vous avez réalisé un hivernage actif (piscine non vidée), vous n'échapperez pas aux joies du nettoyage en règle de votre piscine et un traitement à chloration rapide car il faut toujours renouveler au moins une partie de son eau. Le filtre n'échappera pas non plus à un lavage et un rinçage soignés.
Le moment le plus délicat est le réamorçage de la pompe à filtration « en mettant un peu d'eau dans le corps de la pompe », suggère, Romain Frénéat, pisciniste de Feurs. Après un tour d'horizon des installations (manomètre notamment), il vous reste à vous jeter à l'eau... après analyse. Le démarrage d'une saison est le moment idéal pour faire une analyse complète de la qualité de celle-ci. La plupart des piscinistes disposent d'un photomètre pour mesurer PH, dureté, présence de métaux, etc. N'hésitez pas à leur soumettre vos échantillons. « Une eau de mauvaise qualité n'est pas agréable pour la santé et peut aussi endommager le matériel, les revêtements et ne pas rester très claire », conclut le spécialiste.


Franck Talluto & David Bessenay