Accès au contenu
Viticulture

Pilier de l'AOC côte-roannaise, Robert Sérol, le viticulteur au chapeau, est décédé

Figure marquante de la Côte roannaise, Robert Sérol s’est éteint à 85 ans. Vigneron visionnaire et homme de convictions, il a contribué à hisser l’appellation locale au rang d’AOC et n’a cessé de défendre l’esprit collectif. Rassembleur, bienveillant et novateur, il laisse à ses pairs l’héritage d’un engagement profond pour son terroir et ses vins.

Pilier de l'AOC côte-roannaise, Robert Sérol, le viticulteur au chapeau, est décédé

Robert Sérol, le vigneron au chapeau de feutre, s’est éteint vendredi 12 septembre à l’âge de 85 ans. Ses obsèques se sont déroulées le 17 septembre en l’église de Renaison. Les responsables des organisations professionnelles agricoles adressent à ses proches leurs condoléances et garderont de lui l’image d’un homme rassembleur, bienveillant et novateur.

Robert Sérol avait repris l’exploitation familiale de Renaison en 1964, comprenant 2 ha de vignes et un élevage bovin. Celui-ci a été arrêté en 1996 à l’installation de Stéphane, l’un des trois fils de Robert et son épouse Marie-Thérèse. Le viticulteur a toujours été « à la pointe », que ce soit pour la technique, les technologies ou la commercialisation. « Lorsque la cave coopérative a fermé, en 1971, alors qu’il était apporteur total, il a su rebondir et a été l’un des premiers à embouteiller son vin », rapporte Jean-Marie Vial, lui-même viticulteur dans la Côte roannaise et président de l’association La Loire aux 3 vignobles.

« Robert estimait qu’il fallait produire des vins plus qualitatifs, poursuit-il. Pour cela, il s’était fait accompagner des techniciens de la Chambre d’agriculture. Il a aussi su faire comprendre qu’il était nécessaire d’unifier les pratiques et que le collectif aurait un rôle à jouer. » Après six années des 18 années passées à la présidence de l’Association viticole roannaise, il parvient en 1994 à faire reconnaître le territoire  de la Côte roannaise en AOC (Appellation d’origine contrôlée).

Rassembleur, il l’aura été aussi pour la commercialisation des vins. « Robert avait ses entrées à Paris et en faisait profiter les autres. Il passait chez ses collègues pour récupérer des échantillons de vin en vue d’en faire la promotion à la capitale. » Finalement,  « les vignerons d’aujourd’hui récoltent le travail de Robert ».

Celui-ci était également engagé au sein du réseau du Crédit agricole, notamment comme président de la caisse locale de Renaison. « Dans ce domaine comme dans d’autres, il parvenait à aller au-devant des problèmes et à accompagner les agriculteurs qui en avaient besoin, toujours dans un esprit bienveillant », assure Jean-Marie Vial.

Le vigneron avait tissé des liens forts avec le chef étoilé Pierre Troisgros. Ensemble, ils ont lancé l’exploitation d’une parcelle de 2 ha et imaginé les cuvées Les Blondins, une œuvre que leurs fils respectifs poursuivent.

LGF