Ajec Loire : succès de la vente dématérialisée de reproducteurs charolais 2025
Sur les 30 mâles et femelles charolais inscrits, douze avaient été retenus par l’Ajec Loire pour les présenter à la 2e édition de sa vente aux enchères. En raison de la DNC, les jeunes éleveurs ont fait le choix de la dématérialiser plutôt que l’annuler. Le succès a été une nouvelle fois au rendez-vous.
« Nous étions comme des gamins devant nos écrans d’ordinateurs, relate Vincent Lapendery, président de l’Ajec Loire. Nous sommes passés par toutes les émotions. » De la sélection des animaux (veaux de l’année, jeune taureau, laitonnes) dans l’été au succès de la vente en ligne en passant par l’annulation de la Fête du charolais au cours de laquelle devait se tenir la vente, les membres de l’Association des jeunes éleveurs de charolais de la Loire ont connu des temps de découragement, de remobilisation et de satisfaction.
Depuis le printemps, ils élaboraient la 2e édition de la vente de reproducteurs charolais, après le succès de la première en octobre 2024 lors de la Fête du charolais de Roanne. La Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et les restrictions de déplacement des bovins ont mis un coup d’arrêt à leurs préparatifs puisque le concours a dû être annulé. Après un temps de réflexion, les adhérents ont collectivement décidé de maintenir la vente, mais de manière dématérialisée, « pour valoriser les animaux choisis, ainsi que le travail de sélection génétique des éleveurs, argumente le président. Tout le monde avait le moral dans les chaussettes. Certains éleveurs, situés en zone réglementée, avaient peur que personne n’achète leur veau. » Les responsables de l’Ajec ont téléphoné à chaque apporteur pour savoir s’il maintenait son animal.
Le catalogue de la vente est à retrouver en cliquant ici
Des ventes d’animaux dématérialisées avaient déjà été organisées pendant l’épidémie de Covid et les responsables de l’Ajec savaient que la Sicafome (Société d'intérêt collectif agricole des foires organisées de Moulins-Engilbert) proposait ce type de prestation. Ils se sont donc naturellement tournés vers cette structure implantée dans la Nièvre. Les jeunes éleveurs craignaient une défaillance informatique. Finalement, tout s’est très bien déroulé.
7 000 euros en moyenne
La vente, qui s’est déroulée du jeudi 23 au dimanche 26 octobre, a été couronnée de succès. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 70 éleveurs inscrits pour miser ; prix d’achat moyen de 7 000 euros ; un top prix à 15 000 euros ; un seul veau invendu. « Nous avons eu raison de la maintenir ! », assure le responsable de l’association.
Thomas Comby, membre de l’Ajec et ayant mis un veau à la vente, ne peut que le confirmer : « J’ai bien évidemment suivi la fin des enchères de près, en famille. Je savais que mon veau intéressait des acheteurs, certains étaient venus le voir à la ferme avant. Mais je ne savais pas vraiment combien. Le prix - 12 600 euros - a été une vraie et belle surprise. » Le jeune éleveur de Montagny déclare avoir connu un état d’ « euphorie », certes « contenue » puisqu’il n’est pas des plus expressifs. « C’est super valorisant de vendre un animal à ce prix, c’est une reconnaissance de sa qualité et de mon investissement dans mon travail d’éleveur. » Modeste, il livre du bout des lèvres qu’Ajaccio a également été récompensé du Trophée Ajec (lire l’encadré).
A l’issue de la vente, les organisateurs ont reçu de multiples messages saluant la qualité des animaux et la communication faite autour de l’événement. « C’est d’autant plus satisfaisant de voir que les éleveurs sont contents. » Vincent Lapendery et ses collègues ont conscience que cette vente n’aurait pas pu se concrétiser sans le soutien des partenaires (finances, communication, logistique).
Un trophée Ajec dématérialisé
Lors de la Fête du charolais, l’Ajec a pour habitude de décerner un trophée au meilleur veau mâle du concours présenté par une adhérent de l’association. Les membres ont décidé d’organiser l’édition 2025 de manière dématérialisée. Chaque adhérent a été sollicité pour envoyer la photo du veau qu’il aurait présenté si le concours avait eu lieu. L’Ajec Loire les a transmises au juge désigné par l’Ajec nationale. C’est ainsi que le veau de Thomas Comby, Ajaccio, a été distingué.