Un nouveau proviseur pour le lycée de Chervé

Quel a été votre parcours professionnel avant d'arriver à la tête de cet établissement ?
Paul Candaele : « Je travaille dans l'enseignement agricole et le milieu rural depuis longtemps. J'ai été enseignant en techniques forestières en Haute-Loire jusqu'en 2010. J'ai ensuite été nommé directeur adjoint et responsable de site, puis proviseur de l'école forestière de Meymac en Corrèze, poste que j'ai occupé jusqu'en 2017. J'avais l'intention professionnelle de prendre la direction d'un établissement d'une taille plus importante, de continuer à travailler sur des problématiques forestières mais aussi de toucher à des problématiques agricoles plus traditionnelles. Je souhaitais également me rapprocher de ma région d'origine. C'est pour cela que j'ai postulé au lycée de Chervé. »
En quoi consiste, selon vous, le rôle de proviseur ?
PC : « Un proviseur est la personne qui donne du sens à la mise en œuvre des différents projets, tout en rappelant que la mission des équipes est la préparation du projet personnel et professionnel de l'apprenant. Un proviseur a un réel rôle d'accompagnement de la construction du projet du jeune. L'établissement compte 200 personnes qui oeuvrent au quotidien. Elles doivent comprendre pourquoi leur rôle est important auprès des jeunes et pourquoi elles doivent donner le meilleur d'elles-mêmes au quotidien. »
Quelle feuille de route vous a été confiée ?
PC : « Une des missions de ma feuille de route porte sur les finances de l'établissement pour lui redonner de réelles perspectives à moyen et long termes. Rationalisation et efficience seront des maîtres mots pour mettre en adéquation les attentes des professionnels et les formations proposées, tout en restant en phase avec le référentiel des formations.
Le projet le plus marquant sera celui de la restructuration du site de Chervé. Le Conseil régional s'est engagé définitivement ; il va débloquer une enveloppe de 34 millions d'euros. Le pré avant-projet a été validé. Le travail d'expertise avec le personnel est terminé. Les architectes ont fait leurs propositions (matériaux à utiliser, plans de masse...). Le plan de phasage sera soumis à validation fin novembre. Ce projet de restructuration durera trois ou quatre ans, en différentes étapes. Les travaux devraient commencer en janvier 2019. Des bâtiments vont être démolis, de nouveaux vont être construits. Les travaux vont d'ailleurs commencer par la construction. La quasi totalité des locaux vont être concernés par des travaux de rénovation, sauf l'amphithéâtre, le gymnase et l'internat (qui sera agrandi).
Une réflexion interne doit aussi être conduite pour que l'exploitation retrouve sa place légitime au sein de l'établissement. La ferme compte plusieurs ateliers : horticole, porcin, ovin, bovin et équin. Nous devons travailler sur leur repositionnement et sur le lien entre eux et la formation, tout en ne perdant pas de vue l'équilibre financier de l'exploitation. Par exemple, le troupeau charolais a un potentiel génétique qui n'est pas valorisé dans la formation. Il s'agit de revaloriser les productions du lycée à travers les formations.
Bien évidemment, derrière ceci, se trouve l'enjeu des effectifs d'apprenants. La réussite ne sera pas au rendez-vous si l'établissement ne se positionne pas dans son territoire. »
Quel sera le plus gros défi à relever selon vous ?
PC : « Je pense que le plus gros défi sera de mener toutes ces évolutions de front. Le projet est globalement ambitieux. Mais je suis serein dans la mesure où le potentiel est là : les équipes ont beaucoup souffert, elles ont vécu des moments difficiles, mais je sais qu'elles sont prêtes à se tourner vers l'avenir, à se mettre en ordre de marche. Il ne s'agit pas de tout changer du jour au lendemain. »
Quelles sont les caractéristiques de la rentrée 2017 pour l'établissement ?
PC : « Les effectifs d'élèves et stagiaires sont stables, avec 460 élèves en formation initiale scolaire à Chervé, 160 apprentis au CFA et 60 stagiaires au CFPPA, ainsi que 90 élèves, 40 apprentis et 40 stagiaires sur le site de Noirétable.
Une des nouveautés est l'ouverture d'un certificat de spécialisation Jardinier de golf et terrains sportifs engazonnés par la voie de l'apprentissage. Il permet de former des techniciens responsables des surfaces engazonnées, qui, en général, n'ont pas de difficultés pour trouver un emploi. Des places sont encore disponibles ; il est donc encore temps de postuler à cette formation d'une durée de 8 mois et accessible après le Bac. »