Une structure portée à bout de bras
Ces dernières années, l'assemblée générale du Syndicat des éleveurs de moutons de la Loire est synonyme de débat sur l'avenir de la structure. Celle de 2018 n'a pas échappé à la règle. Effectivement, les responsables du syndicat, les co-présidents en tête, Jocelyne Cherrier et Gilles Tixier, portent la structure à bout de bras, sans sentir véritablement de relève arriver de la part des jeunes éleveurs. Et les activités du syndicat ovin s'en ressentent. Même si l'assemblée générale se tenait en fin d'année 2018, c'est bien le bilan de l'année 2017 qui devait être dressé.
Le co-président, Gilles Tixier, est notamment revenu sur la Journée du mouton qui avait été délocalisée au Lycée agricole de Ressins, dans le Roannais, et décalée au mois de juin. La déception était au rendez-vous chez les organisateurs, tant du point de vue de la fréquentation que du bilan financier, ceci pour plusieurs raisons : manque de communication, dates non appropriées, championnat de tonte qui n'a pas attiré le public comme espéré, budget sécurité augmenté au dernier moment... « Des erreurs ont été faites. Nous avons tiré les conclusions de cette mauvaise expérience. Il faut tourner la page », intervenait Jocelyne Cherrier.
Pour 2019
Heureusement, l'édition 2018 de la Journée du mouton, organisée comme les années précédentes à l'estive de Garnier sur la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau, a été un succès, permettant de renflouer les caisses du syndicat et de renouer des liens entre les éleveurs ovins et les consommateurs. Néanmoins, les responsables du syndicat ovin ont pris la décision, de manière quasiment définitive, de n'organiser la Journée du mouton qu'une année sur deux désormais, la prochaine devant être en 2020. « Le site est sublime, les visiteurs sont demandeurs d'une telle manifestation, mais on sent les éleveurs moins demandeurs d'un tel rendez-vous et moins enclins à donner de leur temps », justifiait la co-présidente.
Autre activité du syndicat ovin : la dégustation de viande sous le chapiteau du Pôle des saveurs pendant le comice de Feurs. « C'est décourageant de ne pas avoir plus d'éleveurs pour tenir le stand, et notamment des éleveurs produisant de l'Agneau de l'Adret », car l'objectif du stand de dégustation est de faire la promotion de ce label. Jocelyne Cherrier a fait savoir que le syndicat ovin ne renouvellerait pas cette animation en 2019. Il continuera cependant à soutenir la double exposition ovine dans les écuries du comice.
La co-présidente annonçait que le syndicat ovin avait été sollicité par le sous-préfet de Montbrison pour proposer une dégustation de viande ovine lors de la garden party organisée en sous-préfecture le 13 juillet 2019. Les personnes présentes à l'assemblée générale se sont montrées intéressées par ce rendez-vous. Au cours de l'assemblée générale, il a été rappelé qu'adhérer au syndicat des éleveurs de moutons de la Loire permettait aux éleveurs de bénéficier de réductions sur l'assurance pour leur chien de troupeau et sur l'abonnement à la revue Pâtre, et d'une plus-value sur le prix de la laine dans le cadre de la collecte organisée conjointement par la FDSEA et le syndicat ovin. Le technicien ovin de la Chambre d'agriculture de la Loire, Philippe Allaix, adresse aussi régulièrement un bulletin d'information aux adhérents.
Faire un bilan fourrager
Il est d'ailleurs intervenu en deuxième partie d'assemblée générale pour aborder plusieurs points techniques. En premier lieu, en cette année de sécheresse, il a fortement conseillé aux éleveurs de faire un bilan fourrager pour leur propre troupeau. « Je pense que des éleveurs auront des surprises dans le courant de l'hiver. Il faut donc trouver des solutions dès maintenant pour que les stocks ne diminuent pas trop vite » : réformer les femelles improductives ; constituer des lots selon le stade physiologique (diagnostic de gestation) ; suivre l'état des lots pour éviter le gaspillage. Et si des achats devaient être effectués, le technicien conseille aux éleveurs de bien demander les valeurs nutritives (UFL, PDIN, PDIE) de manière à pouvoir comparer les aliments entre eux et à établir une ration au plus juste. Il les incite également à bien s'assurer de la conformité des aliments vis-à-vis des cahiers des charges des agneaux.
Le deuxième point technique de Philippe Allaix portait sur la fertilité du troupeau. Il expliquait que des échecs peuvent être liés aux mâles : béliers boiteux, pas en état ou trop gras, fiévreux, béliers pas assez nombreux... Il conseille de prévoir un bélier pour 40 à 50 brebis et un pour 20 à 25 agnelles pour les luttes en saison, et un bélier pour 20 à 25 brebis et un bélier pour 15 agnelles pour des luttes en contre saison. Il existe aussi des échecs liés aux brebis : brebis trop maigres ou trop grasses, agnelles mélangées avec les brebis, brebis non tarie ou depuis moins d'un mois, non tondues depuis un an. Les échecs de mauvais résultats de reproduction peuvent aussi être liés à une durée de lutte trop courte, à une mise à la reproduction avant la puberté, à des bousculades au cours de la nidification (21 jours) liées à des traitements, la tonte, le parage... Des problèmes sanitaires peuvent également être la cause d'une mauvaise fertilité.