Le mois de décembre touche à sa fin, et avec lui, cette année 2022. L’occasion de faire une rétrospective de cinq actualités qui ont marqué la Loire ces douze derniers mois.
Football
Vous habitez certainement dans une grotte à l’abris des médias si vous n’en n’avez pas entendu parler : l’équipe professionnelle masculine de l’Association sportive de Saint-Étienne (ASSE) a été reléguée cette année en Ligue 2 – comme son homologue féminine, d’ailleurs. Après une saison 2021-2022 chaotique, les Stéphanois ont scellé leur sort le 29 mai dernier face à l’AJ Auxerre. Un match qui s’est conclu par une séance de tirs au but mais aussi par des débordements de la part des supporters, dont une centaine ont envahi la pelouse et jeté des fumigènes. Onze d’entre eux ont été jugés pour l’utilisation d’engins pyrotechniques. Ils ont été condamnés à des peines de deux mois à un an de prison avec sursis et de deux à cinq ans d’interdiction de stade. Les premiers matches à domicile de l’ASSE cette saison se sont d’ailleurs déroulés dans un stade Geoffroy-Guichard à huis clos.
Voilà 18 ans que les Verts n’avaient pas foulé les terrains de deuxième division et, pourtant, même la Ligue 2 apparaît cette année au-dessus de leur niveau. D’autant plus qu’en raison de sanctions de la part de la Ligue de football professionnel (LFP), le club partait avec une pénalité de trois points. Il est aujourd’hui englué à la 20e et dernière place du classement, avec seulement 11 points au moment de la trêve internationale liée à la Coupe du monde. Parmi les grandes débâcles de la saison, notons en particulier l’affrontement en championnat face au Havre athletic club, qui s’est soldé par un score de 0 à 6 pour les visiteurs. Si la situation est difficile, tout n’est pas encore joué. Après plusieurs tentatives de vente avortées, le club de Bernard Caïazzo et Roland Romeyer compte sur le mercato d’hiver pour renforcer son effectif et éviter, à tout prix, la relégation en National 1. Côté coupe de France, en revanche, le suspense n’est déjà plus. L’ASSE a été éliminée dès son entrée dans la compétition, dans un match disputé face à Rodez, autre club de Ligue 2.
Savoir-faire
Le savoir-faire ligérien n’est plus à démontrer ; Adrien Lapalus l’exporte à l’international. Originaire de Mably, l’homme de seulement 20 ans est un passionné mais il est surtout talentueux et travailleur lorsqu’il s’agit de tôlerie carrosserie automobile. Il a d’ailleurs participé à différents concours cette année. Sa saison a commencé sur les chapeaux de roues en janvier lors des finales nationales des Olympiades des métiers où il obtient la 1re place. Entre deux entrainements avec l’équipe de France des Métiers, le jeune champion travaille chez DS Repar, à Marcoux, et s’illustre à chaque représentation. Dernièrement, alors qu’ils étaient onze participants en lice, le Roannais a décroché la 4e place mondiale dans sa catégorie tôlerie carrosserie automobile et a obtenu la médaille d’excellence, remise à tous les jeunes ayant obtenu un total d’au moins 700 points sur les 800 possibles. Cette compétition, également appelée Worldskills, est considérée comme une sorte de Jeux Olympiques des métiers et des savoir-faire. Cette année, l’ultime étape s’est déroulée du 18 au 21 octobre à Berne (Suisse). Ces compétitions sont pour lui avant tout des expériences formatrices et humaines.
Issu du CFA du Roannais, Adrien Lapalus montre ses compétences lors de différentes épreuves. Comme le précise l’organisme organisateur, « l’épreuve consiste à traiter différentes problématiques comme, par exemple, le changement d’une partie de la carrosserie, la réparation d’une déchirure, la rectification de défauts d’alignement structuraux, la restauration de dégâts cosmétiques de panneaux extérieurs, etc. » Au total, les participants s’affrontent dans six exercices. Pour Adrien, désormais membre de l’équipe de France, il faut désormais se concentrer sur la prochaine grosse échéance : la compétition mondiale Worldskills, à Lyon, en septembre 2024.
Pentathlon
L’histoire est belle : Élodie Clouvel est originaire de Saint-Priest-en-Jarez et s’est hissée, le 25 juin, sur le toit du monde du pentathlon. L’athlète de 33 ans s’est imposée à Ankara (Turquie) lors de la finale de la Coupe du monde, devant la Britannique Jess Varley et la Hongroise Michelle Gulyas. Pourtant, son parcours a parfois été long et difficile. En effet, la Ligérienne débute sa carrière sportive par la natation, mais, en 2008, elle ne parvient pas à se qualifier pour les Jeux Olympiques d’été, à Pékin. Elle est alors contactée par les fédérations françaises de pentathlon et de triathlon, mais c’est le premier sport qu’elle choisit pour ne pas quitter son sport de cœur, la natation. Rapidement, son palmarès va prendre de l’ampleur et la jeune femme va gagner en puissance. Dès 2012, elle s’impose pour la première fois dans un pentathlon à Rio de Janeiro et se qualifie pour les JO de Londres, se classant 31e. Tout s’accélère quatre ans plus tard lorsqu’elle devient la première Française à obtenir une médaille olympique en individuel en pentathlon moderne, avec une 2e place derrière l’Australienne Chloe Esposito. L’année passée, elle termine à la sixième place des JO et devient vice-championne du monde. Un CV bien rempli, sans compter les titres de championne de France, et qui ne cesse de s’allonger. 2022 a été riche en ce sens avec notamment une 4e position aux championnats du monde à Alexandrie (Égypte) et, donc, cette victoire en coupe du monde à Ankara. À présent, ses yeux se tournent vers l’échéance de Paris 2024 qui, à 35 ans, signera certainement sa dernière participation à un tel événement.
Politique
À chaque année son scandale politique. En 2022, c’est un dossier en plusieurs épisodes qui est venu agiter la mairie de Saint-Étienne : l’affaire Perdriau. En effet, depuis le mois d’août, le premier magistrat est englué dans une série de révélations et d’accusations, notamment pour chantage aggravé à la vidéo intime contre son premier adjoint, Gilles Artigues, et favoritisme. À la suite d’une série d’articles du site d’information Médiapart avec enregistrements audio à l’appui, une information judiciaire est ouverte début septembre par le parquet de Lyon pour différents chefs : « atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance ainsi que recel de ces infractions ». Des perquisitions au sein de l’hôtel de ville sont également réalisées.
En novembre, une nouvelle enquête vise l’élu, concernant cette fois une affaire de calomnie à l’encontre d’un de ses rivaux, le président de la Région, Laurent Wauquiez. Avant même d’être publié, l’article se trouve censuré sur demande du maire stéphanois. Une mesure inédite dans l’histoire récente de la presse et éphémère puisque la justice autorise la publication douze jours plus tard. Face à l’ensemble des révélations faites dans la presse et devant la justice, les demandes de démission de la part des élus locaux et régionaux se multiplient. Le 8 décembre, après plusieurs mois à nier les faits et un discours de défense long d’une vingtaine de minutes, Gaël Perdriau se retire de la présidence de Saint-Etienne métropole. L’opposition continue à demander la démission claire du maire élu en 2014 et réélu en 2020.
Télévision
Il n’est pas ligérien d’origine mais de cœur. Laurent Jacquet est un touche-à-tout passé de la plomberie à la télévision. Amoureux de bricolage, l’homme né dans le département du Rhône a vu sa vie changer récemment. Pourtant, rien ne laissait présager un tel avenir : après la 3e, alors qu’il souhaite s’orienter vers la menuiserie, il découvre qu’il est allergique à la poussière de bois. Mais sa passion l’emmène alors à se reconvertir dans la plomberie. À seulement 23 ans, il décide de se lancer en tant qu’artisan indépendant et rencontre un franc succès : sa petite entreprise se développe. Dans les années 2010, sa soif d’apprendre le pousse à se former à l’énergie solaire. En parallèle, le père de famille se fait connaître grâce à des vidéos de bricolage qu’il publie sur Youtube. Sa chaine, LJVS (Laurent Jacquet vidéo show), compte aujourd’hui plus de 320 000 abonnés. Depuis Feurs, il y donne des conseils de rénovation sur un ton léger et facile à comprendre. Il n’hésite pas notamment à se mettre en scène et a à cœur de faire découvrir des matériaux, outils et techniques aux néophytes, tout comme aux professionnels. Avec parfois plus d’un million de vues sur ses vidéos et face à l’intérêt croissant des Français pour la rénovation, l’artisan a été choisi en début d’année par la chaine de télévision M6 pour présenter son nouveau programme, Mission Travaux, ma maison est un chantier.
À 41 ans, c’est avec plus de 25 ans d’expérience qu’il vient donc « à la rescousse » de familles pour les aider à terminer leurs travaux. Couronnée de succès, la première émission diffusée le 1er février attire 2,17 millions de téléspectateurs. Pour la seconde saison, diffusée dans la soirée du 12 décembre, Laurent Jacquet est rejoint par l’animateur de Maison à vendre et de recherche appartement ou maison, Stéphane Plaza. Ce dernier, qui compte parmi les animateurs préférés des Français, apporte une dimension immobilière au concept. L’aventure ne s’arrête donc pas là pour Laurent Jacquet, puisque l’artisan devrait apparaître prochainement dans de nouveaux épisodes et est également l’heureux dirigeant d’un studio d’enregistrement vidéo, à Feurs.
