Crise sanitaire
Comment les Français envisagent-ils le jour d’après ?

Du 17 mars au 11 mai 2020, la France a été mise sous cloche. Pour savoir comment les Français ont vécu cette période inédite, l’Observatoire Cetelem a demandé à l’institut Harris-Interactive de suivre un panel en interrogeant les personnes sur leurs actions pour se réorganiser, leurs représentations, leurs inquiétudes et leurs doutes, ainsi que sur l’impact du confinement sur leur vie future. Décryptage.
Comment les Français envisagent-ils le jour d’après ?

L'Observatoire Cetelem, une structure d'études et de veille économique du groupe BNP Paribas, a voulu savoir comment les Français s'étaient adaptés au confinement, comment ils l'avaient vécu et comment ils envisageaient le jour d'après ? Une première enquête (1) intitulé « Aujourd'hui, le passage au confinement », menée du 20 au 24 mars, lors de la première semaine de confinement, a permis de dresser un portrait des Français en montrant dans quel état d'esprit ils abordaient ce passage. Cinq semaines plus tard, les 20 et 21 avril, une deuxième enquête (1), « Coronavirus : d'aujourd'hui au premier jour d'après », a permis de mesurer, après un mois de nouvelles habitudes, l'évolution des tendances observées. Leurs sujets d'inquiétudes ou de préoccupations sont-ils les mêmes ? Comment ont-ils adapté leurs habitudes de consommation en mode contraint et ralenti ? Et surtout quelles leçons en tirent-ils pour la suite ? Autant de données pour apprécier si ces nouvelles habitudes relèvent plus d'une adaptation forcée aux contraintes imposées qu'une réelle évolution des valeurs, et si cette période va transformer de façon durable leur vie « d'après ».

Découvrir l'infographie "Les Français face au cofninement" en cliquant ici.

 

Au début du confinement

Lors de la première enquête, au tout début du confinement, les personnes interrogées s'inquiètent largement des conséquences de cette épidémie. Plus que leur propre santé (70 %), c'est la santé de leurs proches qui les préoccupe le plus (86 %), a fortiori chez ceux qui vivent avec ou ont des proches considérés comme des personnes à risques. Malgré une confiance unanime (97 %) dans le système médical, ils sont 42 % à redouter d'avoir à consulter un médecin. Si les trois quarts (75 %) estiment réaliser des économies depuis le début du confinement, l'économie française (88 %), leur pouvoir d'achat (68 %), ou encore le maintien de leur emploi (49 %) les inquiètent fortement. Malgré tout, une majorité aborde cette épreuve du confinement avec sérénité. Mais près de 9 sur 10 (87 %) craignent de voir cette période s'éterniser. Ils ne sont pourtant que 39 % à avoir fait des stocks de produits alimentaires. Un chiffre qui grimpe à 55 % chez les plus jeunes. Dans l'ensemble, les Français se sentent bien équipés pour faire face au confinement, mais se méfient de l'isolement social (53 %), la déprime (38 %), l'anxiété (38 %), la perte de sommeil (38 %) ou encore l'ennui (37 %). Que le confinement soit vécu comme une parenthèse (57 %) ou un tournant dans la manière dont ils vivent leur quotidien (43 %), ils peinent encore à trouver leurs marques (56 %).

 

Après un mois de confinement

Après un mois de confinement, les personnes interrogées sont nettement plus nombreuses à considérer que beaucoup de choses vont changer dans leur mode de vie après le confinement (57 %, + 14 points) qu'à envisager cette période comme une simple parenthèse (43 %). Si les trois quarts (75 %) d'entre eux se jugent épargnés d'un point de vue économique, ils sont tout de même 25 % à déplorer des pertes importantes dans leurs
revenus, et 80 % (+ 40 points en un mois) à estimer que les prix ont augmenté en parallèle, ce qui pèse sur leur budget. Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à s'inquiéter pour leur pouvoir d'achat et leur épargne (72 %, + 4 points), plus que pour leur propre santé (66 %), mais aussi pour leur emploi (51 % des actifs, + 2 points). En cette période de frugalité contrainte, 55% s'estiment toutefois frustrés dans leur consommation : 47 % espèrent retrouver rapidement le plaisir de consommer, et 53 % manifestent au contraire une intention de ralentir à ce niveau. Pour soutenir l'économie (87 %) mais aussi les producteurs en difficulté (89 %), le « Made in France » est un objectif pour 83 % des Français : consommer moins, mieux et local est plus que jamais au coeur de leurs préoccupations.

 

CD d'après Les zooms de l'Observatoire Cetelem

 

(1) Enquêtes réalisées en ligne du 20 au 24 mars 2020 sur un échantillon de 1 536 personnes et les 21 et 22 avril 2020 sur un échantillon de 1 005 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.