FDSEA – JA
Comprendre ce qu’il se passe dans la filière laitière

Julien Derory, président de la section lait de la FDSEA, s’exprime sur le contexte laitier et les actions récemment menées à destination de la grande distribution par le syndicalisme majoritaire visant à comprendre pourquoi le prix du lait en France n’augmente pas autant que dans d’autres pays européens.

Comprendre ce qu’il se passe dans la filière laitière
Pour Julien Derory, « c’est maintenant que le prix du lait doit être rémunérateur pour les éleveurs ; l’avenir de la production laitière et de la filière en dépend. »

C’est au printemps que la grogne a commencé à se manifester plus intensément dans les campagnes. Les éleveurs français constataient que leurs homologues européens bénéficiaient d’un prix du lait plus élevé et ayant tendance à augmenter plus rapidement, « ce qui est d’ailleurs toujours le cas », indique Julien Derory, président de la section lait de la FDSEA de la Loire. « En France, le prix du lait a augmenté un peu, mais pas suffisamment haut et vite. En parallèle, les charges ne cessent d’augmenter : alimentation, engrais… » D’autant plus que le climat s’en mêle : avec la sécheresse et la grêle, les stocks de fourrages sont bas et les charges liées à l’alimentation des animaux augmentent nécessairement.

Le syndicalisme majoritaire FNSEA – JA « avait beaucoup œuvré pour l’élaboration de la loi Egalim, avec la construction du prix en marche avant et l’intégration des coûts de production. La loi a permis des hausses de prix, mais pas assez pour compenser la hausse des charges. Les entreprises nous expliquent qu’elles ont du mal à passer des hausses de prix auprès de la grande distribution.»

Pas de prix en dessous de 0,99 euro / litre

Dans ce contexte, à la demande du terrain, la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a appelé chaque section départementale à rencontrer des responsables de grandes surfaces et à procéder à des relevés de prix. « Le mot d’ordre est : pas de prix du lait en dessous de 0,99 euro / litre. Mais cette pression sur le prix ne doit pas s’exercer que sur le lait de consommation. Aucun produit laitier ne doit être bradé », assure Julien Derory.

Les relevés de prix réalisés dans la Loire et dans toute la France mettent en évidence un prix du lait pour les Marques de distributeurs (MDD) autour de 0,78 euro / litre. « Une augmentation de 21 centimes est donc à prévoir pour atteindre 0,99 euros. Nous retournerons dans les rayons des grandes surfaces pour constater ou non la hausse des prix. S’ils n’ont pas bougé, des actions plus fortes et symboliques seront mises en place, comme par exemple du stickage de produits ou la sortie des rayons des produits qui n’atteignent pas ce prix. »

En août, des adhérents de la FDSEA de la Loire ont aussi rencontré des responsables des magasins Carrefour Mably, Carrefour Feurs et Leclerc Riorges. Une réunion en viso a également pu être organisé avec un responsable national des ventes de Casino. « Comme souvent, chacun se renvoie la balle. Le problème est qu’il n’y a pas du tout de transparence dans la filière. Les responsables des magasins nous ont aussi ressorti le discours du pouvoir d’achat.»

 

Lucie Grolleau Frécon

 

Article complet à retrouver dans l'édition papier du vendredi 2 septembre