Rémi Jousserand
Nouvel opérateur d’équarrissage dans la Loire

Depuis le 1er mars, un nouvel opérateur assure le service d’équarrissage dans la Loire. Explications avec par Rémi Jousserand, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire en charge de l’élevage.

Nouvel opérateur d’équarrissage dans la Loire
Pour Rémi Jousserand, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire en charge de l’élevage, invite tout éleveur rencontrant des problèmes liés à l’équarrissage à contacter l’assistance téléphonique de SecAnim. Crédit photo : SecAnim

Pourquoi l’opérateur d’équarrissage a-t-il changé dans notre département ?

Rémi Jousserand : « Il faut tout d’abord rappeler que la collecte des Animaux trouvés morts (ATM) par un opérateur d’équarrissage est obligatoire. Depuis 2009, une association par filière a été créée pour organiser et financer l’équarrissage en France. Chaque association ATM collecte les fonds de la filière amont et aval. Pour les ruminants, ce sont les EDE (Etablissement départemental de l’élevage) qui collectent l’argent pour l’ATM ; ils servent de boîte aux lettres.

Les associations ATM, sous la direction de l’ATM porcs et l’ATM ruminants, négocient les marchés avec les entreprises de service d’équarrissage tous les trois ans. C’est pour cela que notre département change d’entreprise en ce début du mois de mars. C’est un marché privé qui se négocie entre les associations ATM et les entreprises d’équarrissage. Lors des négociations des marchés, le leitmotiv est le prix. Qu’ils soient en Bretagne ou dans la Loire, les éleveurs paient la même cotisation d’équarrissage. »

Est-ce que la Chambre d’agriculture a un rôle à jouer dans ce changement d’opérateur d’équarrissage ?

RJ : « Les chambres d’agriculture ne sont pas consultées pour ces négociations. Elles n’ont aucun droit de regard sur les marchés. Les responsables de la Chambre d’agriculture de la Loire ont appris, courant janvier, que nous allions changer d’entreprise de service d’équarrissage dans la Loire en 2022. Début novembre, lors de la première visioconférence avec l’entreprise qui a obtenu le marché, nous avons demandé des éléments de fonctionnement, notamment pour les équipements nécessaires en élevages hors-sol. Notre objectif était de prévenir l’ensemble des éleveurs en amont. Mais nous n’avons eu ces éléments que vendredi dernier. C’est pour cela qu’il y a eu quelques jours de flou. Les discussions se poursuivent avec l’entreprise pour s’assurer que tout se passe bien. Au-delà de la manière dont ce changement s’est mis en place dans notre département, l’objectif pour la Chambre d’agriculture est désormais que le service d’équarrissage fonctionne bien avec l’entreprise SecAnim. »

Comment les éleveurs ont-ils été prévenus du changement d’entreprise d’équarrissage ?

RJ : « Ces derniers jours, l’entreprise SecAnim a adressé un courrier aux éleveurs pour les informer des modalités de collecte. Un résumé est à découvrir en cliquant ici. Mais attention, des éleveurs ont reçu plusieurs courriers et d’autres, à ce jour, rien. J’invite donc les éleveurs à évoquer le sujet de l’équarrissage avec leurs voisins. La Chambre d’agriculture et le GDS ont, de leur côté, transmis des informations par mail et par SMS aux éleveurs dont ils ont les coordonnées. Tout éleveur rencontrant des problèmes liés à l’équarrissage doit contacter l’assistance téléphonique de SecAnim. Attention de bien consulter les horaires d’ouverture. »

Quels points de vigilance avez-vous pointé ?

RJ : « Un des enjeux est la position des aires de ramassage des cadavres : pas à proximité d’une ligne électrique, avec suffisamment d’espace pour que le camion puisse manœuvrer. A chaque première ramasse, sur chaque site d’exploitation, une localisation précise du point de ramassage sera faite. Les chauffeurs des camions pourront donner un panneau à l’éleveur pour identifier le lieu. Ce point ne devra plus changer pour faciliter le ramassage réalisé par la suite par d’autres chauffeurs. Les éleveurs doivent aussi être vigilants quant au délai entre l’annonce et le ramassage : il est de deux jours francs, avec une heure de bascule d’un jour à l’autre fixée à 18 heures. C’est-à-dire qu’une annonce faite par exemple à 18h15 le lundi engendrera un ramassage du cadavre possible jusqu’au jeudi fin de journée. Je conseille donc aux éleveurs de déclarer rapidement leurs animaux morts. D’ailleurs, j’invite les éleveurs de bovins à les déclarer via Boviclic, car le service est gratuit, ou, à défaut, par internet, car le coût est moins élevé que par téléphone. »

Avez-vous d’autres sujets de préoccupation ?

RJ : « Les camions étant différents, les élevages de porcs naisseurs et de volailles devront, à terme, disposer d’un bac pour permettre aux agents de collecter les cadavres d’animaux de petite taille en toute sécurité. Mais nous voulons une période de transition et surtout que la solution trouvée soit la moins onéreuse pour les éleveurs et la plus pratique possible. Un achat groupé pourrait être organisé.

On nous a promis des économies pour demain sur l’équarrissage. Mais je n’admettrai pas une baisse de la qualité de service en contrepartie d’une baisse du coût. Beaucoup d’élevages de notre département sont situés en zone périurbaine ou dans des lieux de passage de randonneurs, par exemple ; il ne faudrait pas que les cadavres restent longtemps à la vue. »

Propos recueillis par Lucie Grolleau Frécon