Race montbéliarde
Entre retrouvailles et sujets techniques

Dans le cadre de sa traditionnelle assemblée générale, l’association des éleveurs montbéliards de la Loire présidée par Hervé Lornage, a fait le bilan de l’année. Sans oublier de se projeter sur 2022.

Entre retrouvailles et sujets techniques
En visite au Gaec de la Ferme du plateau à Saint-Jodard, à la suite de l’assemblée générale, les membres de l’association des éleveurs montbéliards ont assisté à la mise en application de la classification de Montbéliarde association. ©Montbéliard 42

« C’était une belle assemblée générale, on a eu une cinquantaine de participants présents et ce, dans une bonne ambiance » : Hervé Lornage, président du syndicat des éleveurs de la race montbéliarde, partageait son enthousiasme à l’issue de l’assemblée organisée mi-mars, à Pinay. 

Pour introduire la journée, quelques chiffres ont été évoqués pour dresser la situation et les tendances de la race dans le département. Ainsi, plus de 15 000 montbéliardes ont été recensées sur le département. Une baisse de 3 % des effectifs a toutefois été estimée depuis 2012 au niveau de Loire conseil élevage. « Une baisse très légère par rapport à certains autres départements », nuançait le président. Quant au niveau de production, il était plus élevé que la moyenne nationale, soit environ 7 800 kg de lait contre 6 830. Enfin, le taux protéique était évalué à 33,8 g/kg.

Une année correcte malgré la crise sanitaire

Malgré une activité amoindrie en raison de la crise sanitaire, l’association a connu une année 2021 relativement dynamique, illustrée par la participation à plusieurs évènements. « On a eu de la chance, on a réussi à passer entre les gouttes pour maintenir l’organisation ou la participation à des évènements importants. » A commencer par la 22e édition du concours de race laitière à l’occasion de Génilait. « Malgré des conditions météo difficiles juste avant et après le concours – qui auraient pu entrainer leur lot d’imprévus – le concours a été très professionnel et bien tenu. Cela nous permet de dresser un bon bilan : nous sommes capables de préparer un évènement vite et bien, et à moindre coût. C’est une grande satisfaction », précisait le président de l’association. Dans cette même optique, le Sommet de l’élevage a réuni plus de 60 animaux de la race. Quant au concours de Paris, sur 18 montbéliardes de l’association présélectionnés, seules quatre d’entre elles ont finalement participé.

Du côté du bilan financier, les comptes sont au vert. L’association enregistre, au total, une soixantaine de cotisants (renouvellement et nouveaux adhérents inclus) pour le nouvel exercice. D’ailleurs, le tarif des cotisations reste inchangé : 35 euros pour la première tranche, 50 euros pour les plus gros élevages.

Au niveau des projets pour 2022, outre les participations attendues à Génilait et au Sommet de l’élevage, le concours Montbéliarde prestige sera l’évènement de l’année, organisé lors du week-end de l’Ascension à Besançon. Surtout après deux années blanches, où l’impatience des éleveurs se fait ressentir. Dernier évènement prévu pour le moment et non des moindres, le Show open génisses, où les éleveurs montbéliards devraient figurer en nombre.

Classification : explications et mise en application

A l’issue de l’assemblée générale, l’organisme Montbéliarde association, visant la promotion et la sélection de la race bovine, a présenté la classification des vaches sur leur morphologie. Mis en œuvre par ses soins et épaulé par ses partenaires, ce dispositif est opérationnel depuis le 2 novembre 2021. Il vise à faciliter la comparaison des femelles pointées. « Nous apprécions cette structure, elle est essentielle, de par son travail, sur l’organisation raciale », évoquait Hervé Lornage. Ainsi, chaque vache pointée en première lactation obtient une note de synthèse – ou note globale – de 50 à 89 points, laquelle est corrélée au lait par jour de vie. Plus en détails, Hervé Lornage précisait que « pour établir une note globale, 30 % de celle-ci concernait le format (30 % de largeur poitrine ; 20 % de profondeur poitrine ; 25 % de longueur bassin et 25 % de largeur trochanters), 35 % les mamelles, 25 % les aplombs et 10 % les aptitudes bouchères. »

Durant l’après-midi, comme il est de coutume, la visite d’un élevage a été organisée. Cette année, c’est la famille Durel, du Gaec de la Ferme du plateau, implantée à Saint-Jodard, qui a reçu les membres de l’association. La visite aura permis une mise en application de la classification auprès d’une vingtaine de vaches pour faire le lien entre la morphologie et l’intérêt économique. Par ailleurs, un technicien de Loire conseil élevage a complété cette visite en faisant le parallèle avec le logiciel Efficow déterminant la rentabilité d’une vache. Un point appuyé par Hervé Lornage, lequel confirmait qu’une « belle vache est aussi une vache rentable ».

Axel Poulain