Viande
« Parler de notre métier avant que les autres ne le fassent à notre place »

Portées par Interveb avec l’appui de la FDSEA, les 6è rencontres Made in viande se sont déroulées la semaine dernière. Plusieurs actions ont été menées dans la Loire, notamment à destination des scolaires. Une opération utile à l’heure où la consommation de viande est, par certains, décriée.

« Parler de notre métier avant que les autres ne le fassent à notre place »
Du bout des doigts ou à pleines mains, les enfants de CM1 ont nourri le troupeau du Gaec de Rolbec à La Fouillouse.

Les éleveurs ont un emploi du temps chargé après ces journées de pluie qui ont retardé les différents travaux. A La Fouillouse, au Gaec de Rolbec, Alexandre Bruel a toutefois décidé de prendre le temps d’accueillir des scolaires sur son exploitation « Après, je file semer mes maïs », sourit-il

Le mardi c’est une classe de Troisième de la Salésienne (Saint-Etienne) qui a visité la ferme et vendredi matin, 27 mai, c’est cette fois une classe de CM1 de l’école des Chartreux de la sainte-famille, également de Saint-Etienne, qui a poussé les portes de l’étable.

Faire passer des messages positifs

Munis de leurs surbottes taille adulte, les 26 élèves ont promené leurs yeux curieux sur les animaux de la ferme : canetons nouveaux nés, poulets de chair, vaches allaitantes… Les questions fusent. Des loups ici ? Qu’est-ce que ça veut dire pâturer ? Pourquoi vous n’avez pas de vaches noires et blanches ? Alexandre répond volontiers, avec patience, honnêteté et précision.  « Pourtant, je ne suis pas habitué. Nous ne sommes pas une ferme pédagogique. Mais c’est important de leur parler, surtout à cet âge-là. C’est le moment de faire passer des messages positifs. Qui mieux que nous peut parler de notre métier ? On ne veut pas laisser les autres parler à notre place. Je suis heureux que des professeurs ou des instituteurs aient envie de faire visiter une ferme à leurs élèves », se réjouit l’éleveur. Il est vrai que les repas sans viande dans les cantines scolaires de Lyon avaient soulevé un vent d’incompréhension chez les professionnels.

« Revenir aux sources »

L’éleveur de La Fouillouse a pu apprécier la différence d’approche entre les deux visites sur son exploitation. « Les collégiens étaient moins participatifs, à part quelques-uns qui étaient intéressés par le métier. Les enfants de primaire se sont montrés très curieux, très intéressés par les animaux. »  Et au petit jeu des préférences, c’est sans conteste les petits canetons de un jour qui remportent les suffrages des têtes blondes.

Pour les élèves des Chartreux, cette visite s’inscrivait « dans un projet plus large sur la nature et la biodiversité. On a beaucoup travaillé sur la forêt, la germination des graines. On a même fait nos plantations. Ici, nous voulions venir à la rencontre du monde animal, explique Amandine Rey, professeur des écoles. C’est essentiel de revenir aux sources, de faire des visites de terrain, de voir les vaches de près ». Et même si certains ont été surpris par les odeurs, ils sont repartis contents, après la collation à base de jus d’orange et de rillettes de canard, servie par Alexandre Bruel, décidément à l’aise avec les enfants. Et l’institutrice de distiller un dernier message avant de remonter dans le car : « bien produire pour bien manger. » Une belle conclusion pour cette matinée pédagogique.

Dans le cadre de cette opération Made in Viande, d’autres actions ont eu lieu sur le territoire ligérien, dans plusieurs boucheries ainsi que sur l’exploitation de Christophe Chaize à Pouilly-les-Nonains, qui a reçu des jeunes d’un collège de Saint-Galmier.

DB