Climat
Des mesures pour accompagner les agriculteurs face à la sécheresse

Décidée dans l’urgence quelques jours plus tôt, une réunion des Organisations professionnelles agricoles (OPA) a eu lieu le 28 juillet à Feurs. Avec un objectif commun : dresser un constat de la situation de sécheresse persistante sur le territoire et proposer rapidement des solutions pour aider les agriculteurs.

Des mesures pour accompagner les agriculteurs face à la sécheresse
Organisée en à peine quelques jours, la réunion des différentes OPA à la Chambre d’agriculture de la Loire, à Feurs, était l’occasion de travailler conjointement pour remédier à la situation de sécheresse.

Nombreux étaient les organismes (Elvea, communauté de communes des Monts du Pilat, CerFrance, Loire conseil élevage, MSA, GDS, Groupama, Sicarev… pour ne citer qu’eux) présents à la réunion organisée seulement quelques jours plus tôt par la Chambre d’agriculture de la Loire. « Malgré un délai très court, la majorité était représentée, les OPA ont fait l’effort de s’organiser. Ce qui n’est pas surprenant, car elles aussi sont bien au courant de la situation et font le même constat que nous », justifiait Gérard Gallot, président de la FDSEA Loire.

Un bilan qui portait, au vu de l’actualité récente, sur la situation de sécheresse qui impacte les agriculteurs du département. « Tout cela a été enclenché un peu dans l’urgence du fait de l’avancement végétatif des maïs, qui semblerait être la culture – sans être la seule – à être fortement impactée dans certains secteurs de ce département », déclarait Gérard Gallot. Avant d’ajouter : « La sécheresse est en train de rattraper la totalité du département. Et on voit aujourd’hui des zones très sèches, peut-être même certaines parcelles, où l’on pense que les rendements de maïs risquent d’être plus ou moins récoltables. »

Après les différentes visites organisées notamment en présence de la préfète de la Loire, Catherine Séguin, relancer une cellule sécheresse semblait nécessaire. Un examen de la situation a été présenté, soulignant trois points importants : l’irrigation, avec la question de la rive droite ; la situation climatique plus générale, avec des températures supérieures à la normale et des précipitations, quant à elles, inférieures ; et sur la conjoncture, avec une hausse des prix en deux ans accouplée à une hausse des charges. Chacune des OPA en a profité pour s’exprimer, partageant son opinion via un tour de table.

Conseiller, anticiper et faire évoluer

Après état des lieux, les membres présents comptaient bien prendre des mesures. Des solutions qui doivent être adaptables, puisqu’il n’y aura « sans doute pas de règle unique, ce sera une posture très individuelle par rapport aux situations de chacun », notait le président de la FDSEA. Tout en précisant : « Les décisions à prendre dans les prochains jours seront différentes d’une exploitation à une autre, en fonction de leur situation économique ou de leurs stocks, par exemple. » 

Pour ce faire, le président de la Chambre d’agriculture, Raymond Vial, évoquait notamment la mise en place d’un groupe technico-économique qui devra être force de proposition pour trouver des solutions. « Les agriculteurs doivent être en mesure de savoir quels choix faire techniquement et ceci, en toute connaissance de cause. Il est essentiel d’avoir une communication professionnelle unanime et que les messages portés soient plus synthétiques et compréhensibles rapidement par les agriculteurs. » Et d’ajouter : « C’est important de délivrer un message très clair aux éleveurs du départements pour éviter de mettre 200 à 300 exploitations en difficulté ».

Une seconde décision, plus concrète, a été engagée à l’issue de cette réunion entre OPA : une enquête de pré-commande recensant des besoins en maïs a été lancée, dans un délai très court, au vu de l’urgence du moment. « Nous sommes obligés de prendre cette décision promptement et d’avoir des retours tout aussi rapides pour que l’on puisse retenir les surfaces de maïs sur le département, voire sur d’autres », justifiait Gérard Gallot.  Le début des premiers ensilages de maïs étant estimé entre huit à dix jours, ils devraient toutefois s’étaler sur plusieurs semaines. « On demande donc à nos agriculteurs d’affiner les commandes en évitant d’indiquer des chiffres ”farfelus”, pour nous permettre de nous rendre compte des disponibilités », poursuivait Gérard Gallot. Un délai très bref a donc été donné pour répondre à cette enquête, où « il faut faire en sorte de prendre des décisions le plus tôt possible pour éviter de se retrouver dans une situation inextricable ensuite », développait le président de la FDSEA.

Un chantier en commun

Dernière mesure, sur le moyen voire long terme : travailler avec les Entreprises de travaux agricoles (ETA) du département pour cerner différents axes d’amélioration, notamment en matière de chantiers et de transports. « On a le sentiment que beaucoup de choses ont bougé depuis quelques années. Il faut agir », alertait le président de la FDSEA.

Poser les fondements et chercher en commun des mesures lors d’une réunion aussi exceptionnelle semble être de bon augure selon lui : « On a bien remarqué cette envie de changer les choses vite et ensemble. Je n’ai pas senti une feuille de papier entre les uns et les autres, même s’il y a bien sûr des visions différentes. Globalement, on est tous d’accord pour accompagner nos agriculteurs. Ce n’est pas la Chambre seule, pas le syndicalisme seul, ce sont les OPA du département qui sont unies dans ces moments difficiles. C’était important que l’on partage le constat, la décision et les moyens d’aider nos agriculteurs à passer ce cap particulièrement difficile. » Des propos confortés par Raymond Vial, lequel avait incité les membres présents à « se mettre sur le pied de guerre. Il est important que nous soyons tous en phase. A chaque situation exceptionnelle, on doit l’être tout autant ». Ceci en se rendant disponible même en période de congés, où il est indispensable selon lui de prévoir une permanence dans les structures lors de cette période. 

Axel Poulain