Concours d’animaux de boucherie
Tout mettre en œuvre pour que l’édition 2022 du comice puisse se tenir

Un sentiment d’inquiétude quant à l’avenir du comice de Feurs était palpable lors de l’assemblée générale de l’association du comice agricole mi-décembre. Néanmoins, dans un contexte sanitaire compliqué, les organisateurs veulent tout faire pour que l’édition 2022 puisse se tenir.

Tout mettre en œuvre pour que l’édition 2022 du comice puisse se tenir
Après deux éditions du comice atypiques en raison du Covid, les responsables de l’association du comice agricole de Feurs espèrent un retour quasiment à la normale pour l’édition 2022, avec des animaux et des visiteurs dans les écuries.

C’est une assemblée générale de l’association du comice agricole de Feurs morose qui se tenait samedi 18 décembre. Morose parce que l’assistance était clairsemée (de nombreux membres du conseil d’administration et invités n’étaient pas présents, pour diverses raisons). Morose parce que les deux dernières éditions du comice étaient atypiques et que leur bilan est mitigé. Mais aussi et surtout morose en raison du contexte sanitaire vis-à-vis du Covid-19 qui se dégrade et laisse les organisateurs dans l’incertitude pour l’organisation de l’édition 2022. « C’est pitoyable de voir cette situation, commençait Pierre Dosson, le président de l’association. On travaille toute une année pour préparer le comice et quand l’échéance arrive, tout s’écroule. Il faut alors trouver une solution de secours. »

Le comice demain ?

Après deux éditions compliquées (lire plus loin), Pierre Dosson n’est pas confiant pour la prochaine, mais aussi pour les suivantes. « Je me pose beaucoup de questions sur l’avenir des concours d’animaux de boucherie, et plus spécifiquement du comice. Si nous ne pouvons pas organiser l’édition 2022, qu’est-ce que notre manifestation va devenir ? Nous mettrons tout en œuvre pour qu’elle puisse avoir lieu en 2022, pour notamment éviter l’hémorragie en 2023, mais certaines décisions dépassent l’association... On assiste à un manque de renouvellement des générations des éleveurs d’animaux culards et l’activité est de moins en moins rentable. Mais les éleveurs reconnaissent qu’il règne une bonne ambiance au comice et sont attachés à ce rendez-vous de fin d’hiver », se rassurait Pierre Dosson. La preuve : alors que le nombre d’animaux présents au comice tend à diminuer d’année en année, le nombre d’éleveurs les inscrivant demeure stable. Le président poursuivait sur un ton empreint à la fois de nostalgie et d’inquiétude : « Au début des années 1900, plusieurs membres de ma famille ont participé à la construction des écuries du comice. Les générations se sont succédées. Je ne voudrais pas être le fossoyeur du comice… »

Alexandre Coudour, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Loire, s’est voulu réconfortant, même s’il a conscience du nécessaire mais pas moins compliqué renouvellement des générations en agriculture dans les dix prochaines années : « Le comice a sa place dans le paysage agricole départemental et régional. Il ne faut pas perdre espoir. J’ai conscience qu’être à la tête de l’association en cette période est usant et compliqué, mais l’équipe est soudée et saura rebondir. Les organisations agricoles seront également présentes pour soutenir le comice. »

Le commissaire général de la foire-exposition du comice de Feurs, Hervé Maître, assurait quant à lui que « sans concours, la foire-exposition n’existerait pas, d’où la nécessité de rester soudés entre la ville de Feurs, l’association du comice agricole et l’association des Amis de la basse-cour. Plus que jamais nous devons travailler ensemble. » Plus d’informations sur l’édition 2022 de la foire-exposition sont à lire dans cette même page.

Deux éditions atypiques

L’assemblée générale était bien évidemment l’occasion d’aborder l’édition 2021 du comice. Au préalable, Pierre Dosson a tenu à revenir sur l’édition 2020, « la plus compliquée », comme il l’a qualifiée. « Tout était prêt. Finalement, la manifestation n’a pas pu se tenir comme prévu » en raison de l’annonce du confinement quelques jours auparavant. Il a fallu réagir. « La solution a été de réaliser le classement dans les exploitations. » Deux difficultés se sont ajoutées : la distribution des plaques pendant le confinement (par secteur géographique, tout en limitant le contact entre éleveurs pour éviter la transmission du Covid) et la vente des animaux (valorisation compliquée et écoulement lent).  « Nous avons pris beaucoup de risques pour un résultat qui n’était pas à la hauteur des espérances des éleveurs et des organisateurs », assurait Pierre Dosson.

Puis, dès l’automne 2020, la pandémie de Covid persistant, les responsables de l’association s’étaient penchés sur l’édition 2021 en sondant les éleveurs sur le nombre d’animaux qu’ils avaient préparé pour le concours, mais aussi en se rapprochant de l’équipe municipale en charge de la foire-exposition du comice. Le maire de Feurs a servi d’intermédiaire pour entrer en contact avec le sous-préfet de Montbrison, qui finalement a autorisé le concours d’animaux de bovins de boucherie à se tenir à huis clos dans les écuries du centre-ville de Feurs, samedi 13 mars (arrivée des animaux la veille). L’assemblée générale offrait une nouvelle opportunité pour Pierre Dosson et Georges Reboux (adjoint à la ville de Feurs, également trésorier de l’association) de renouveler les remerciements au sous-préfet. « Ce concours n’a pas été facile à organiser, assurait le président. Il n’était pas possible de réunir le conseil d’administration dans sa totalité. » Les réunions en petits groupes se sont donc multipliées. De plus, « les élèves du lycée de Ressins ne pouvaient pas nous aider à préparer les écuries. Les administrateurs ont su se mobiliser. »

Finalement, 118 bovins de boucherie charolais et 32 limousins ont été présentés par respectivement 38 et 13 éleveurs. Cinq cases de quatre agneaux de races à viande et neuf cases d’agneaux de races croisées rustiques étaient également présentées par huit éleveurs. Les animaux ont été jugés dans la matinée du samedi. Seuls les acheteurs ont ensuite pu entrer dans les écuries sur présentation d’une invitation ou de leur carte professionnelle. « Les animaux se sont vendus à des prix relativement intéressants. La preuve que lorsque les animaux sont rassemblés, la concurrence est réelle et favorable », analysait Pierre Dosson.

Compte-tenu du huis-clos, aucune démarche de partenariat n’avait été lancée et aucun billet d’entrée n’avait bien évidemment été vendu aux entreprises. Néanmoins, des demandes de subventions ont été faites comme chaque année auprès de la FNCAB, du Département, du Crédit agricole et de Groupama. « Il n’ont pas défailli et je les en remercie », intervenait Pierre Dosson.

Du côté des comptes, l’édition 2021 du comice affiche un résultat positif, « grâce aux subventions », assurait le trésorier. « Nous avons aussi serré les boulons partout pour essayer de ne pas perdre d’argent », complétait le président. L’association est propriétaire des écuries du centre-ville, qui servent de garage (voitures, camping-cars) en dehors de la période du comice. Le léger bénéfice sur cette activité vient conforter le résultat global de l’association sur l’exercice 2020-2021 (1er juillet – 30 juin).

Le président annonçait la démission de Jérémie Trottet, qui était en charge de l’organisation de l’exposition de reproducteurs charolais. L’heure est à la recherche d’un nouveau responsable.

Lucie Grolleau Frécon