Syndicalisme
Des mois de janvier qui ont marqué l’histoire

En 1884, une loi légalise les syndicats professionnels. De novembre 1943 à janvier 1944 sont constitués les comités qui deviendront les syndicats agricoles locaux. Quels événements ont marqué ces 140 ans, et plus spécifiquement ces 80 ans ? Focus, une fois par mois, sur les grandes étapes de l’histoire syndicale départementale. Ici, les dates importantes de janvier.

Des mois de janvier qui ont marqué l’histoire
Une du journal Paysans de la Loire du 21 janvier 1984.

Crise laitière : de négociation en négociation

Depuis le début de l’année 2004, et plus particulièrement depuis l’application de la réforme de la Pac, les producteurs de lait se battent pour éviter que le prix du lait qui leur est payé ne baisse de trop. Tout a commencé avec la dénonciation de l’accord de 1997 par les entreprises, qui avait permis un système de fixation du prix du lait grâce à un index sur les produits exportés (beurre, colostrum, poudre de lait) et les produits de grande consommation exportés. Cet index était officialisé tous les trimestres par un comité de suivi. Subissant une baisse prolongée et suite à la signature de l’accord de Luxembourg, qui prévoyait une baisse programmée du prix du lait et une prime compensatoire aux producteurs, les entreprises, en novembre 2003, préfèrent dénoncer l’accord de 1997, qui devient défavorable pour elles dans ces conditions.

Un comité de suivi se tient en janvier 2004 pour étudier la situation. Les entreprises proposent une baisse de -18 euros/ 1 000 litres aux producteurs. Insatisfaits de cette proposition, les responsables des sections laitières des FDSEA de plusieurs départements appellent à la mobilisation. Dans la Loire, une usine de transformation du lait est bloquée plusieurs jours, des camions sont interceptés au cours de leur collecte de lait, les producteurs laitiers se rendent à la préfecture.

Au début du mois de mars 2004, un accord sous forme de clause de paix est signé. Puis, de nouvelles négociations échouent. Suivent alors d’autres mobilisations de producteurs laitiers de la FDSEA de la Loire et d’autres départements. Alternent alors négociations et mobilisations. L’année 2005 est très chaotique, allant d’accords en non-respect de ceux-ci. La FDSEA et la JA mobilisent les producteurs laitiers à la fin de l’été pour bloquer des camions de ramassage du lait et rencontrer les parlementaires et les responsables d’entreprises. Dans l’ombre, les responsables nationaux de la FNSEA et des JA oeuvrent avec les partenaires de la filière pour finalement arriver à la signature d’un accord à la fin du mois de janvier 2006.

Le président de la FNSEA dans la Loire après la scission

Les années 1970 et le début des années 1980 ont été houleuses pour le syndicalisme ligérien avec la scission syndicale. Après de nombreux rebondissements, que cette rubrique décrira dans les prochains mois, la FDSEA de la Loire finit par adhérer à nouveau à la FNSEA. En avril 1983, 14 délégués de la FDSEA participent au congrès de la FNSEA. Puis, le 12 janvier 1984, 1 200 adhérents de la FDSEA viennent écouter François Guillaume, président de la FNSEA, à l’occasion du congrès départemental. « Depuis plus de dix ans, aucun responsable national n’avait été invité aux assemblées générales de la FDSEA, peut-on lire dans le journal Paysans de la Loire daté du 21 janvier. La nouvelle équipe de la FDSEA en a décidé autrement. » Pour Claude Chaut, son président, « comment peut-on se comprendre s’il n’y a pas de dialogue ? C’est dans cet esprit que nous invitons François Guillaume ». Au cours de cette réunion, il a inévitablement été question de « syndicalisme unitaire », mais aussi des dossiers d’actualité : prix des produits, subventions, loi montagne, loi foncière, caprices de la météo.

Congrès des producteurs de fruits à Saint-Etienne

C’est en pleine crise laitière que se tient le congrès des producteurs de fruits (FNPL) dans la Loire, à Saint-Etienne, les 28 et 29 janvier 2004. Les arboriculteurs de la FDSEA sont organisés pour recevoir comme il se doit leurs collègues venus de toute la France, ainsi que le ministre de l’Agriculture, Hervé Gaymard. Le thème du congrès était « Quelle place pour les productions fruitières françaises en Europe demain ? » En marge de ce rendez-vous, Hervé Gaymard a visité une ferme à La Fouillouse, invité par la FDSEA, les JA et de la Chambre d’agriculture. Il annonce des mesures d’aides pour les agriculteurs qui ont été confrontés aux conséquences de la sécheresse en 2003.

Manifestation le jour de l’inauguration de l’A89

A l’occasion de l’inauguration de l’A89, samedi 19 janvier 2013, malgré le froid et le verglas, les adhérents de la FDSEA et de JA Loire font entendre leur voix sur des dossiers environnementaux. « Laissez-nous faire notre métier, nous sommes les experts de la terre !», « Oui au bon sens paysan ! Oui au respect de la diversité des territoires ! », « Non aux monstres administratifs ! Directive nitrates, moratoire sur le stockage de l’eau, installations classées pour la protection de l’environnement. Non aux décisions politiques arbitraires ! ». Voici quelques-uns des slogans et messages que souhaitent faire passer le syndicalisme majoritaire, demandant au gouvernement de « revenir au bon sens en matière d’environnement », en vue de l’application du 5e programme nitrate.

Mis en œuvre de la contractualisation

Janvier 2022 : le 1er janvier 2022 marque l’application de la contractualisation pour une partie de la filière viande bovine. Le syndicalisme majoritaire prend ce dossier à bras le corps, encourageant vivement les éleveurs à établir des contrats avec leurs acheteurs pour que les coûts de production soient pris en compte dans les prix de vente.

Lucie Grolleau Frécon