Travail
Vendanges : attention au coup de chaud !

Les vendanges 2023 ont été marquées par le décès de plusieurs salariés en France. Les fortes chaleurs enregistrées au cours de l’été dernier seraient la cause de ces événements tragiques. Quelles mesures de prévention mettre en place ? Tour d’horizon.

Vendanges : attention au coup de chaud !
Si le Code du travail ne prévoit rien de spécifique concernant la chaleur, les employeurs ont une obligation générale de sécurité. © CCMSA

Chaque année, des épisodes de fortes chaleurs, voire de canicule, s’abattent sur le territoire national et peuvent entraîner des risques de déshydratation, de coups de chaleur, voire des accidents du travail. « Quatre professionnels du vin sur cinq ont déjà rencontré des problèmes de santé physique liés à des fortes chaleurs au travail (malaise, déshydratation, baisse de l’attention, etc.) », prévient l’association Vignerons engagés dans son étude Cliseve© (Climat, santé et vignobles), publiée au cours du mois de juin sur son site internet (à découvrir ici).

Les vendanges - de plus en plus précoces en raison du réchauffement climatique - constituent une période particulièrement à risque, puisqu’elles réclament un travail physique exigeant. « Tout travail effectué par de fortes chaleurs doit faire l’objet de mesures de prévention », alerte Guillaume Maudet, directeur adjoint de la MSA Ain-Rhône. « Le service Santé sécurité au travail de la MSA est très investi sur ce sujet de prévention des risques et se tient à disposition des employeurs ou des salariés », poursuit-il. 

Si le Code du travail ne prévoit rien de spécifique concernant la chaleur, les employeurs ont une obligation générale de sécurité. Ils doivent alors prendre toutes les mesures nécessaires à la protection de ses salariés, y compris saisonniers. Ces mesures doivent d’ailleurs être consignées dans un Document unique d’évaluation des risques (DUER).

Un facteur de pénibilité incontestable

Dans un premier temps, les viticulteurs sont tenus d’approvisionner les chantiers agricoles en eau potable et tempérée, en quantité suffisante. Les travailleurs doivent pouvoir disposer d’environ 3 à 4 litres d’eau par jour. Ces derniers devront également avoir des tenues adaptées aux conditions météorologiques (couvre-chef, vêtements légers, lunettes de soleil, crème solaire, etc.).

Les postes de travail doivent aussi être adaptés : « La mise en place d’une organisation du travail appropriée reste indispensable lors des fortes chaleurs et vient en complément des mesures techniques », indique la MSA dans sa fiche pratique Santé et sécurité au travail. Il convient alors d’organiser les chantiers agricoles en adaptant les horaires dans la mesure du possible et de reporter aux heures les plus fraîches - ou plutôt les moins chaudes en période de canicule - les travaux réclamant des efforts physiques importants. L’augmentation de la fréquence des pauses ainsi que la rotation du personnel aux postes les plus exposés, permettent également de réduire le facteur risque.
« En phase de vigilance canicule rouge, l’employeur doit également procéder à une réévaluation quotidienne des risques encourus par chacun des salariés et décider de l’arrêt du travail si nécessaire, notamment pour les travaux accomplis à une température très élevée et comportant une charge physique importante », rappelle le ministère du Travail dans sa brochure Prévention des risques liés aux vagues de chaleur publiée en juin 2023.

Ce sont les employeurs eux-mêmes qui sont en charge, en lien avec le médecin du travail, d’informer les travailleurs des risques liés aux fortes chaleurs, mais aussi aux mesures de premiers secours et aux moyens de prévention. Aussi, le Code du travail indique que les salariés ont l’obligation de prendre soin les uns des autres. Ils doivent de ce fait intervenir au plus vite s’ils font face à un collègue en difficulté (fatigue, crampes, vertiges, maux de tête, confusion).

Amandine Priolet