Climat
Une campagne d’irrigation longue et intense

Alors que le dernier bulletin préconisant des conseils sur l’irrigation a été diffusé vendredi dernier, la Chambre d’agriculture propose cette semaine un bilan de la campagne d’irrigation.

Une campagne d’irrigation longue et intense

L’année 2022 d’irrigation se caractérise par sa durée (printemps et été) et par son intensité. La rareté des précipitations relevées, des cumuls pluviométriques très significatifs mais valorisés partiellement et une demande climatique qui « explose » (due aux fortes températures et à la présence de vent soutenu) font que le cumul volumétrique annuel d’eau consommée est très supérieur à la normale (comparable et parfois supérieur à 2003).

Dès la fin du mois de mars, sur sols superficiels (type varennes légères), les premiers déficits hydriques sont apparus dans la plaine du Forez. L’épisode pluvio-neigeux de fin mars a apporté l’équivalent de quelques millimètres de précipitations. Puis, un premier épisode caniculaire a été observé durant la deuxième décade de mai, puis un autre épisode a été relevé durant la deuxième décade de juin. Durant tout le printemps et l’été, et en dehors de ces deux pics, la demande climatique (influencée par des fortes températures et du vent) est restée pratiquement toujours supérieure à très supérieure à la normale.

Ce n’est qu’au cours de la troisième décade de juin et de la deuxième décade d’août, que des pluies significatives ont été relevées (jusqu’à trois à quatre fois la normale). A noter que de tels cumuls - respectivement 83,9 mm et 67,5 mm relevés à Andrézieux,-Bouthéon - sont partiellement valorisés par les cultures en sols superficiels.

Sur céréales

Sur sols superficiels (type varennes), les bilans hydriques réalisés démontraient un assèchement partiel de la réserve utile dès fin mars. Une première irrigation a eu lieu à cette période pour valoriser les apports d’azote minéral. Ce n’est que mi-avril que les tours d’eau ont repris, sans répit jusqu’à fin mai - début juin pour les parcelles les plus tardives.

En sols légers, c’est six tours d’eau qui ont été effectués, soit un cumul proche de 1 500 m3 d’eau par hectare. Une année normale, ce sont deux à trois tours qui sont généralement effectués, soit l’équivalent de 500 à 750 m3 d’eau par hectare.

Sur chambons, en 2022, on observe également des apports cumulés doublés par rapport à une année normale, soit de l’ordre de 800 à 1 000 m3 selon les parcelles.

Sur maïs

Les maïs semés courant avril ont été implantés dans de bonnes conditions (humidité du sol), ce qui a permis des levées régulières. A contrario, les maïs implantés après une culture dérobé (RGI) ont dû être arrosés dès le semis pour permettre une levée régulière.

Dès le stade de sensibilité hydrique, soit dix feuilles, la majorité des maïs ont été irrigués, sauf durant la dernière décade de juin. Les maïs n’ont ensuite pas bénéficié de précipitations, ce qui a contraint à les irriguer sans répit, jusqu’au stade 45 à 50 % d’humidité du grain.

Dans bien des situations, le fait d’être contraint par des horaires d’autorisation d’irrigation (arrêté sécheresse), a très fortement limité les apports d’eau. Néanmoins, certaines parcelles ont bénéficié jusqu’à dix tours d’eau, ce qui correspond à une « grosse année » et ce qui représente un volume d’environ 2 500 m3 d’eau par hectare.

 

Didier Grivot, Chambre d’agriculture de la Loire