Lieu amplificateur des phénomènes électriques parasites, les bâtiments d’élevage abritent bien souvent des courants vagabonds venant impacter la santé globale du troupeau. Pour éviter ces perturbations électromagnétiques et préserver le bien-être des animaux, la géobiologie s’inscrit comme une discipline intéressante.

La géobiologie au service du monde de l’élevage
Luc Leroy, géobiologue en Bretagne, relève souvent, dans les bâtiments agricoles, des perturbations électriques dues entre autres à des défauts d’isolement.

Les installations électriques des élevages peuvent être à l’origine de courants vagabonds et de perturbations électromagnétiques. Les bâtiments d’élevage, aménagés avec de nombreux éléments métalliques (salle de traite, logettes, abreuvoirs, etc.) sont donc des lieux de circulation des phénomènes électriques parasites. 

Pour protéger au maximum leurs troupeaux, les éleveurs se tournent de plus en plus vers des géobiologues spécialisés en agriculture. La géobiologie permet d’étudier les phénomènes géologiques liés à la nature du sol et les facteurs perturbateurs artificiels. Fils d’agriculteur, exerçant le métier de géobiologue depuis le début des années 2000 en Bretagne, Luc Leroy explique : « Mon métier vise à comprendre comment les courants électriques viennent perturber les fonctions naturelles de la terre. Les courants de fuite - déperdition du courant électrique vers la terre ou vers des éléments conducteurs – vont ensuite créer du stress ou de l’inconfort chez les animaux ». S’il n’y a pas de danger électrique à proprement parlé, il en ressort évidemment une baisse générale de la santé du troupeau, d’autant plus que les vaches laitières, par exemple, sont trois fois plus conductrices – donc plus sensibles - que les humains. 

Vigilance accrue sur les prises de terre

« En agriculture, on relève souvent des défauts d’isolement, dans les éclairages pleins d’humidité, une pompe immergée obsolète, des fils électriques grignotés par les rats, etc. », souligne Luc Leroy. « La localisation (bâtiment, salle de traite, poste de clôture électrique) joue aussi un rôle majeur en fonction des zones souterraines (eaux, failles, etc.) », ajoute-t-il, rappelant qu’une bonne gestion de l’emplacement des prises de terre des installations électriques est indispensable. Les perturbations extérieures (poteaux métalliques, antennes de téléphonie, lignes de haute tension, éoliennes, etc.) peuvent aussi avoir une influence sur l’état de santé des animaux. « L’idéal serait de pouvoir faire de la prévention : on ne place pas les éoliennes ou les antennes téléphoniques n’importe où, mais cela est également vrai pour l’installation des robots de traite et autres matériels électriques », alerte Luc Leroy.

Pour déceler ces courants parasites – et les effets indirects sur les troupeaux – les géobiologues utilisent en premier lieu leur ressenti. « Nous utilisons aussi beaucoup le pendule et les baguettes, à l’image des sourciers, et pour faire un diagnostic des perturbations électriques, des outils type pince ampèremétrique, multimètre… », définit Luc Leroy, membre de l’association ProSantel.

Modifier le champ informationnel de la faille

Ensuite, les géobiologues font ce qu’on appelle de l’acupuncture terrestre. « Dans les zones de failles ou de passages d’eau, nous utilisons plusieurs procédés comme le placement de masses de pierre ou de béton, d’ondes de forme, etc., pour modifier le champ de torsion, autrement dit le champ informationnel de cette faille ».

Cependant, le sol n’est pas le seul conducteur de ces courants électriques parasites. L’eau d’abreuvement demande également une attention toute particulière. Ancien éleveur dans la Loire, Jérôme Crouzoulon est aujourd’hui à la tête de l’association de géobiologues professionnels Région Centre-Est, AgriGéobio, spécialisés en agriculture. « Quand on s’intéresse à la santé, il y a deux enjeux majeurs : la nutrition et l’eau d’abreuvage. En discutant avec des vétérinaires et en réalisant des veilles techniques, je me suis alors aperçu qu’il y avait peu de références sur le sujet de la qualité de l’eau. » Durant ses travaux de recherche, Jérôme Crouzoulon observe que trois critères majeurs viennent impacter la qualité de l’eau : les matières polluantes (bactéries potentiellement pathogènes), les éléments chimiques (métaux lourds) et les ondes. 

 

Amandine Priolet