44e Fête de la pomme
Les amateurs de pomme ont rendez-vous à Pélussin le 11 novembre

Depuis son lancement en 1979, la Fête de la pomme est devenue un événement phare. En attendant la 44e édition, retour sur cette vitrine avec Olivier Rivory, arboriculteur installé à Pélussin.

Les amateurs de pomme ont rendez-vous à Pélussin le 11 novembre
Samedi 11 novembre, une douzaine de producteurs attendront le public place des Croix à Pélussin. / © Paysans de la Loire

C’est un slogan qui a marqué toute une génération. Si les Guignols de l’info de Canal+ ont popularisé, sous les traits de Jacques Chirac, le fameux « Mangez des pommes » durant la campagne présidentielle de 1995, voilà plusieurs décennies que le Pilat s’emploie à faire connaître son produit-phare. Et on peut dire que cela a porté… ses fruits (« désolé », ajouterait la marionnette de Michel Denisot) puisque des milliers de visiteurs convergeront vers Pélussin samedi 11 novembre pour la 44e Fête de la pomme.

Dans le cadre de ce rendez-vous organisé par la mairie, la coopérative des Balcons du Mont-Pilat et la Confrérie de la pomme, une douzaine de producteurs s’installeront place des Croix pour présenter leur fruit emblématique, décliné en une vingtaine de variétés. Globalement, la production a été assez conséquente cette année. « De la traditionnelle Golden à la Rosée du Pilat, en passant par la Gala, la Reinette ou encore la Story, il y en aura pour tous les goûts », annonce le programme (lire l’encadré). Inogo, dont les premiers pommiers ont été plantés il y a deux ans, et Opal seront aussi de la partie.

La Fête de la pomme lance notamment la commercialisation de la Rosée du Pilat, symbole par excellence de la production locale. « Elle est compliquée car un peu capricieuse et pas toujours très productive. Obtenir sa face rosée n’est pas toujours simple… On conserve évidemment ce verger, mais on ne le développe pas pour le moment », indique Olivier Rivory, arboriculteur installé à Pélussin.

Généralement, lui et ses confrères écoulent durant la journée l’intégralité du stock dédié à cet événement, dont la quête de notoriété l’emporte sur l’aspect économique : « On réalise une jolie vente, mais par rapport au volume annuel et à l’important travail de préparation que cela exige … En revanche, en termes de communication, c’est très important. La Fête de la pomme est un rendez-vous désormais bien installé. Même sans une énorme publicité, le public connaît la date et répond présent. On se rend compte ensuite sur les exploitations et à la coopérative que l’on a des clients qui reviennent après. Elle fait vraiment parler de nous. »

Objectif atteint

C’était justement l’objectif recherché à sa création en 1979. En pleine réflexion pour promouvoir son produit, un petit groupe d’arboriculteurs du Pilat s’était inspiré de la Fête de la chèvre organisée à l’époque du côté de Bourg-Argental et avait misé sur le 11 novembre. « Cette date avait plusieurs atouts. Déjà, la maturité de la pomme est très bonne à cette période. C’est, en plus, un jour férié, ce qui permet de faire venir le public », se souvenait l’un d’eux, Daniel Rivory, dans nos colonnes en 2018.

Du haut de ses 8 ans, son fils, Olivier, avait observé « une réussite immédiate et surprenante ». « Il y avait un cyclo-cross qui passait au milieu, cela m’avait marqué. Quand j’y repense, ce n’était pas forcément idéal en termes de sécurité et on ne pourrait plus le faire aujourd’hui », ajoute en riant celui qui est à son tour devenu arboriculteur. Un métier « passionnant » selon lui et qui gagne à être connu alors que le renouvellement des générations peine à se faire : « Quelques enfants de producteurs pointent le bout de leur nez, mais deux exploitations arrêteront dans les cinq ans à venir pour cause de retraite et personne ne s’est manifesté pour l’instant. »

Cette profession ne manque pourtant pas d’atouts à ses yeux. Olivier Rivory cite ainsi la diversité des tâches au fil des saisons et « des contraintes, certes, mais pas quotidiennes, comme c’est le cas avec des animaux. Cela permet de pouvoir prendre des week-ends, des vacances ». Et d’ajouter, point non-négligeable, que la situation économique s’avère plutôt intéressante. « Nous sommes moins nombreux que par le passé, donc la production baisse. Mais comme il y a toujours une demande, la vente se fait dans de meilleures conditions », souligne enfin celui qui apprécie toujours autant de déguster la pomme dans son plus simple appareil, directement à l’arbre.

Franck Talluto

44e édition

Le programme

Pour cette 44e édition, les arboriculteurs de la coopérative des Balcons du Monts du Pilat et le Parc du Pilat proposent de mettre en lumière la trilogie « belles pommes, choix des consommateurs et pratiques des arboriculteurs ». Abîmées, petites, déformées, tâchées… celles qui sortent des canons de beauté peuvent poser des difficultés aux producteurs : pertes économiques, surcroît de travail, gâchis alimentaire, uniformisation des variétés et des goûts... La Fête de la pomme permettra d’en savoir plus sur ces fruits et l’évolution des pratiques de ces professionnels. Les traditionnels Taxis’Pommes seront à nouveau de la partie afin de transporter leurs emplettes jusqu’aux véhicules des visiteurs. Les plus belles embarcations présentées par les jeunes Pélussinois seront d’ailleurs primées en fin d’après-midi sur la place des Croix et le public pourra voter tout au long de la journée. Outre les fruits, des forains exposeront produits du terroir, confections diverses, chaussures, maroquinerie et bien d’autres idées cadeaux. De nombreux commerces et associations pélussinois se mobiliseront également pour distraire le public tout au long de la journée et notamment lui permettre de mieux (re)découvrir le patrimoine de la commune.

Tombez dans les pommes !

C’est le fruit préféré des Français ! 90 % des ménages achètent des pommes au moins une fois dans l’année pour une consommation annuelle moyenne de 14 kg selon les informations du site www.lesfruitsetlegumesfrais.com, déclinaison grand public d’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais. Riche en fibres, elle se décline en un large éventail de variétés et de saveurs.

De couleur jaune avec un soupçon de vert, croquante, sucrée, douce, la Golden est la plus prisée. Représentant 35 % des pommes produites dans le pays, elle est « la seule qui bénéficie de signes officiels de qualité et d’origine ». Elle devance la Gala (16 % de la production) et sa robe bicolore avec une dominante d’un rouge intense, « très croquante, sucrée, juteuse, idéale pour se désaltérer ». Dotée d’une peau épaisse d’une jolie couleur vert vif, la Granny Smith complète le podium (12 % de la production). Elle est appréciée pour « sa saveur aigre-douce et sa chair ferme et croquante ».

Pour faire le bon choix, il existe donc les signes officiels de qualité et d’origine (AOP, IGP, Label rouge), mais voici quelques rappels : « La pomme doit être ferme et parfumée, sa peau lisse et sans tache sombre. Optez pour une variété adaptée à votre envie de préparation : crue, la douceur de la Golden, le croquant de la Gala, l’acidulé de la Granny Smith, la fraîcheur de la Fuji ; au four, la Reinette grise du Canada, la Braeburn. » La pomme se conserve plusieurs jours dans le bac à légumes en la sortant un peu avant de la consommer pour qu’elle révèle tous ses parfums. Attention toutefois, comme le rappelle le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur son site internet : « La pomme dégage naturellement de l’éthylène, une substance qui fait mûrir plus rapidement les autres fruits qui se trouvent à proximité. Mieux vaut donc la conserver dans un récipient à part. »

L’Hexagone est le sixième exportateur mondial de pomme, derrière la Chine, la Pologne, l’Italie, les Etats-Unis et le Chili. La production nationale de pomme de table (hors pomme à cidre) représente 1,5 million de tonnes et s’étale sur une surface d’environ 37 500 ha (-13 % en dix ans). Elle se concentre dans le Sud-Est, le Val de Loire et le Sud-Ouest 10 % de ce volume sont dirigés vers l’industrie de transformation.

Un peu d’Histoire

Lesfruitsetlegumesfrais.com rappelle que la pomme est apparue sur Terre il y a 80 millions d’années environ et poussait à l’état sauvage dans le sud du Caucase jusqu’au Sinkiang (ouest de la Chine) : « D’abord consommée dans cette région et sur les plateaux d’Anatolie (Turquie actuelle) par l’homme du Néolithique, elle gagne l’Europe à la faveur des périodes de réchauffements climatiques. Des vestiges de pommes ont ainsi été retrouvés dans les villages lacustres néolithiques de Suisse et d’Italie du Nord. »

Ce même site nous apprend que Théophraste (né en 372 av. J.-C., mort vers 288 av. J.-C) distinguait six variétés de pommes dans son Histoire des Plantes. « Le fruit ne se développe pas qu’autour de la Méditerranée, mais aussi dans les imaginations : les récits mythologiques lui réservent le haut du panier. Offerte par Pâris à Aphrodite, la pomme est à l’origine de la guerre de Troie. Et pour son avant-dernier travail, Hercule vole celles du jardin des Hespérides », peut-on lire.

Au gré de leurs conquêtes, les Romains implantent ce fruit dans une grande partie de l’Europe, où l’on se régale d’une trentaine de variétés. Un millénaire plus tard, « une vingtaine de plus sont répertoriées par le célèbre agronome Olivier de Serres (1539-1619). Elles évoluent au fil des siècles, sélectionnées pour leurs qualités gustatives, leur résistance, leur rendement, etc. Pour autant, les variétés plus fragiles ne disparaissent pas et demeurent cultivées et consommées localement. La pomme est le fruit du terroir par excellence. »

F.T.

Cheesecake aux pommes et caramel
© Amélie Roche
Recette

Cheesecake aux pommes et caramel

Ingrédients (pour 8 personnes) : 4 pommes, 200 g palets bretons (12 palets environ), 40 g de beurre, 500 g de fromage frais (type St Môret), 4 feuilles de gélatine, 10 cl eau, 3 cuillères à soupe de sucre, caramel au beurre salé.

1. Écraser grossièrement les biscuits du bout des doigts. Ajouter le beurre fondu et bien mélanger. Répartir le mélange dans le fond d’un cercle à pâtisserie d’environ 20 à 22 cm de diamètre. Tasser avec le dos d’une cuillère et réserver au frais.

2. Plonger les feuilles de gélatine dans un bol d'eau froide pour les ramollir. Dans une casserole, faire chauffer l'eau et le sucre. Ajouter la gélatine ramollie préalablement égouttée et la déposer dans le sirop encore chaud. Bien mélanger.

3. Dans un grand saladier, fouetter le fromage frais à l’aide d’un batteur électrique. Verser le sirop petit à petit jusqu’à ce que le mélange soit homogène.

4. Verser la préparation sur le fond de biscuits, lisser à la spatule. Laisser prendre au réfrigérateur pendant au moins une heure.

5. Préparer la compote de pommes : éplucher et épépiner les pommes, puis les couper en morceaux. Dans une casserole, faire cuire les pommes dans un fond d’eau. Laisser cuire à couvert à feu moyen pendant 20 minutes environ. Réserver.

6. Démouler le cheesecake, répartir la compote de pommes sur le dessus et déguster sans plus attendre avec du caramel au beurre salé.

AnneCé Bretin - Interfel