Économie
Budget primitif 2024 : un équilibre trouvé dans un contexte délicat

À hauteur de 903,9 millions d’euros en 2023, le budget primitif du Département atteint cette année 915,9 millions d’euros, entre « la hausse des dépenses et les menaces qui pèsent sur les recettes ». A contrario, les investissements sont à la baisse (-21% par rapport à 2023) pour maintenir un certain équilibre.

Budget primitif 2024 : un équilibre trouvé dans un contexte délicat
De gauche à droite, Jérémie Lacroix, Georges Ziegler, Yves Partrat et Éric Lardon. Jeudi 28 mars, ils ont présenté à l’Hôtel du Département, le budget primitif 2024.

Jeudi 28 mars, en matinée, il était question de présenter le budget primitif 2024 à l’Hôtel du Département, à Saint-Étienne, en amont de l’assemblée devant débattre et adopter le budget prévisionnel. Pour ce faire, Georges Ziegler, président du Département, était accompagné de ses trois vice-présidents, Jérémie Lacroix, chargé des finances, des routes et des mobilités ; Éric Lardon, chargé des solidarités territoriales ; Yves Partrat, chargé des solidarités humaines. Ensemble, ils ont évoqué un budget primitif 2024 « équilibré et rigoureux, malgré les difficultés ».

Le chef de l’exécutif ligérien le voulait « résolument optimiste, malgré un contexte difficile avec des alarmes de tous côtés, sur le plan international, climatique et financier ». Pour autant, il clamait la volonté du Département de « poursuivre son action au service de toute la population et a le souci de préserver l’avenir. On sera prudent, on ira à notre rythme et on espère pouvoir améliorer la situation des Ligériens et des Ligériennes ».

« Les recettes ne suivent pas l’évolution des dépenses »

Le budget, à hauteur de 915,9 millions d’euros (voir encadré), reste de plus en plus complexe à équilibrer, « pour la simple et bonne raison que nos dépenses de fonctionnement ne cessent d’augmenter », justifiait Jérémie Lacroix, avant d’ajouter : « On a des recettes qui ne suivent pas l’évolution des dépenses ». Concrètement, les frais de fonctionnement (793,5 millions d’euros) se sont vus augmenter de 110 millions d’euros entre 2021 et 2024, là où les recettes ont seulement vu une hausse de 35 millions.

Plusieurs raisons ont été avancées, à commencer par la suppression de l’accès à l’impôt, compétence que n’a plus le Département : « Malheureusement, on n’a plus la maitrise de nos choix d’augmentation ou non de nos recettes fiscales. On dépend notamment de montants qui nous sont reversées par l’État et la fraction de la part de la TVA », expliquait le vice-président chargé des finances, des routes et des mobilités, épaulé par Gorges Ziegler : « La perte de l’autonomie fiscale des départements pèse lourd dans l’élaboration de ce budget. Quand une collectivité augmente de 10 ou de 15 % les bases pour son impôt, elle peut avoir des recettes. Même si ça grince un peu chez le contribuable, cela apporte de l’argent dans les caisses. »

Autre motif mis sur le tapis : la baisse des DMTO (Droits de mutations à titre onéreux), autrement dit des ventes sur les transmissions de biens immobiliers : « On est particulièrement tributaires de la situation économique générale. Comme l’immobilier va mal, nos arrivées de DMTO ont baissé : en 2022, on a fait 122 millions ; en 2023, 96,5 millions. Cette année, on a budgété 90 millions d’euros et je croise les doigts pour qu’on les atteigne », expliquait le chef du Département.

87,3 millions d’euros d’investissement 

Pourtant, dans ce ciel gris, plusieurs motifs de satisfaction sont à souligner. Le Département ne cesse d’investir, à hauteur de 87,3 millions d’euros. Bien qu’en baisse de 21 % par rapport au budget de 2023 (110,4 millions d’euros), « on continue d’investir sur nos routes, nos collèges, nos compétences obligatoires, mais également en soutien aux territoires », développait Jérémie Lacroix.

Par ailleurs, sur les 820 millions d’euros de recettes de fonctionnement en 2022, 15 millions avaient été “mis de côté” par le Département au niveau des DMTO, en raison d’une hausse très importante de ces derniers cette année-là : « Ils nous donnaient la possibilité de les utiliser en cas de coup dur, confiait le vice-président en charge des finances. Dès cette année, on en reprend 10 ! Il nous en reste donc 5 que l’on n’espère pas avoir à utiliser cette année. » Le vice-président était finalement rejoint par Georges Ziegler : « J’ajoute les 5 millions de droits de mutation de Casino que l’on n’a pas perçus. J’ai demandé au préfet et à la DGFIP (Direction générale des finances publiques) comment on pouvait les récupérer. Cinq millions en plus cette année, ce serait pas mal, ça adoucirait la pilule ! »

Axel Poulain

Zoom sur

915,9 millions d’euros de budget en 2024

Le budget total du Département s’élève à 915,9 millions d’euros en 2024. Sur ce montant, 523,9 millions d’euros sont consacrés aux solidarités humaines (autonomie, insertion, enfance et famille, logement et habitat, action sociale et santé), soit une hausse de 4,9%, l’équivalent de + 22,76 millions d’euros par rapport à 2023.

Viennent ensuite les fonctions transversales et affaires générales, à hauteur de 263,2 millions d’euros ; l’aménagement et le développement du territoire pour 77,7 millions d’euros, dont 4,8 millions d’euros sont consacrés à l’agriculture et la forêt ; et enfin, la société, citoyenneté et attractivité pour la somme de 51,1 millions d’euros.