Mobilisation syndicale
L’Etat doit se réveiller car les agriculteurs ne peuvent plus attendre

FDSEA et JA organisaient une nouvelle mobilisation devant la préfecture, à Saint-Etienne, ce mardi, estimant que les revendications les plus urgentes portées ces dernières semaines n’ont pas été entendues par l’Etat.

L’Etat doit se réveiller car les agriculteurs ne peuvent plus attendre
En fin de matinée, le souvenir laissé par les agriculteurs lors de leur passage devant la préfecture aura « embaumé » les rues stéphanoises et les bureaux des services départementaux de l’Etat.

Le 24 février, plus de 150 adhérents de la FDSEA et de JA Loire s’étaient rassemblés devant la préfecture pour faire entendre un certain nombre de revendications auprès de l’Etat. Une délégation avait été reçue par la préfète. Deux semaines se sont écoulées et, selon le syndicalisme majoritaire, aucune évolution n’a été notée sur les sujets les plus urgents que sont l’application de la loi Egalim et la réforme de la Pac. Ainsi, à l’appel de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, et plus largement du Copamac grand massif Central (Conférence des présidents des organisations agricoles du massif Central), des mobilisations syndicales se sont déroulées dans la plupart des départements de cette zone (lire encadré ci-contre), dont la Loire.

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Le syndicalisme FDSEA-JA demande à l’Etat s’emparer immédiatement des sujets que sont l’application de la loi alimentation et la réforme de la Pac.

« Nous ne pouvons pas rester inactifs face à cette situation qui condamne nos fermes françaises et ligériennes, estiment les responsables de la FDSEA et de JA. L’État doit se réveiller ! L’État doit s’emparer immédiatement de ces sujets et nous apporter des éléments concrets. » Une mobilisation en fin de journée n’ayant pas été autorisée, c’est à 10 heures mardi que les agriculteurs avaient rendez-vous. Ils étaient une cinquantaine d’adhérents et une dizaine de tracteurs avec des bennes. Nul besoin d’être plus nombreux pour déverser leur contenu devant la préfecture, d’autant plus qu’uniquement deux d’entre elles ont eu l’autorisation de faire partie du convoi, qui était parti du stade Geoffroy Guichard. Leur contenu aura « embaumé » quelques instants les alentours. Peu de temps après, tracteurs et agriculteurs reprenaient la direction du stade de foot stéphanois.

La juste rémunération du travail

Par cette action symbolique devant les portes de la préfecture, le syndicalisme majoritaire appelait l’Etat à « se réveiller ». « Les agriculteurs attendent depuis trop longtemps la juste rémunération de leur travail. Des réponses de l’Etat sont nécessaires dans les prochaines semaines, et pour l’instant, les signaux donnés sont très négatifs. » Deux sujets sont particulièrement préoccupants pour l’avenir des fermes françaises, et plus particulièrement celles du massif central.

Tout d’abord, le prix. « Le compte n’y est pas ! », assurent FDSEA et JA, qui estiment que le prix payé aux agriculteurs (prix du litre de lait et prix du kilo de viande) ne couvre pas le coût de production. Or, la loi EGAlim prévoit que chaque agriculteur puisse vendre au moins à hauteur de ses coûts de production. « La loi doit donc être appliquée ! », rappelaient mardi les responsables syndicaux, Jean-Luc Perrin et Nicolas Lenoir en tête, respectivement secrétaire général de la FDSEA et président de JA Loire.

Ensuite, la réforme de la Pac. « L’activité agricole de nos territoires doit continuer à être soutenue ». Pour le syndicalisme majoritaire, « l’enveloppe budgétaire de la future Pac doit être orientée vers une véritable politique de soutien à notre agriculture ligérienne, véritable poumon socio-économique sur nos territoires. Nous exigeons notamment : la définition de l’actif agricole, le maintien du couplage, et un véritable soutien à l’agriculture en zone difficile. »

Des paroles aux actes

« Les agriculteurs sont rassasiés des beaux discours et des belles pensées pour leurs métiers, insistait un communiqué de la FRSEA et de JA Auvergne-Rhône-Alpes. Aujourd’hui, ils veulent des actes et des décisions politiques courageuses et ambitieuses. Leur avenir passe inéluctablement par une réforme législative qui impose la construction des prix agricoles en fonction des coûts de production et par une Politique agricole commune qui se donne l’ambition d’avoir des agriculteurs nombreux, dans tous les territoires et dans toutes les productions. »

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Par ces mobilisations départementales, mais lancées à l’échelle du massif Central, le syndicalisme majoritaire lance un ultime appel vers le président de la République, le gouvernement et les parlementaires pour que les décisions nécessaires et urgentes soient prises, et ce avant un réel embrasement des campagnes.

 

Lucie Grolleau Frécon