Collectivité
Le Département alloue 600 000 euros suite au gel

600 000 euros, tel est le montant alloué par le Département de la Loire pour aider les producteurs à faire face aux conséquences du gel d’avril sur vignes et vergers. Pour éviter de multiplier les demandes d’aides, le Département adossera sa démarche à d’autres dossiers (Région, Etat).

Le Département alloue 600 000 euros suite au gel
Georges Ziegler et Chantal Brosse ont annoncé que le Département a décidé d’allouer une enveloppe de 600 000 euros aux arboriculteurs et viticulteurs pour les aider à faire face aux conséquences du gel d’avril.

Mercredi 2 juin, le Département organisait une conférence de presse à Marcoux, dans une vigne aux pieds du château de Goutelas, pour annoncer le montant de l’enveloppe dédiée aux viticulteurs et arboriculteurs touchés par l’épisode de gel d’avril.

Des représentants des viticulteurs et des arboriculteurs avaient fait le déplacement à Marcoux pour dresser un état des lieux des conséquences des nuits de gel d’avril sur leurs productions (perte de récolte, impact sur le travail de cette année et celui de l’année prochaine) et pour évoquer les mois à venir, qui s’annoncent difficiles, notamment pour les jeunes installés. Ils ont annoncé des taux de perte considérables : 70% sur condrieu, 50% en moyenne sur saint-joseph, 60 à 70% sur les blancs en côtes-du-forez, 30 à 60% pour les gamay de l’AOP, 70% de perte en moyenne sur la Côte roannaise, 70 à 100% pour les fruits à noyau, 90 à 100% pour les poires, 50% pour les pommes.

Plusieurs viticulteurs s’accordaient à dire que cet épisode de gel est atypique car il a eu tendance à frapper des parcelles habituellement préservées, et inversement. Les viticulteurs se sont tous montrés prudents sur ces taux de perte : « Il ne faut pas d’autres pertes avant la vendange. Ce n’est que le début de la saison. Personne n’est à l’abri d’un orage. La saison va être longue, d’autant plus que la vigne a pris du retard… » (au moins trois semaines).

Aider à passer cette mauvaise période

Le président du Conseil départemental, Georges Ziegler, a écouté avec attention cet état des lieux et ces inquiétudes, avant de prendre la parole. « Le Département est à l’écoute des difficultés que rencontrent les Ligériens. Nous ne pouvions pas restés les bras croisés » face aux difficultés des agriculteurs. Ainsi, «nous avons décidé d’apporter 600 000 euros », en complément de ce qui est alloué par la Région et l’Etat, « pour permettre aux arboriculteurs et viticulteurs de passer cette mauvaise période ».

Le président du Département assurait : « Nous ne faisons pas l’aumône. Par ce geste, nous disons que nous avons besoin de ces productions dans la Loire».

« Les viticulteurs ont su évoluer sur la technique, poursuivait Chantal Brosse, vice-président du Département, en charge de l’agriculture. Nous étions inquiets pour l’avenir du vignoble forézien. Finalement, il a rejoint la dynamique du Roannais. » De même, après une période d’inquiétude quant au renouvellement des générations en viticulture dans le département, « nous constatons un certain nombre d’installations de jeunes ».

Abordant plus précisément l’aide du Département : « Les producteurs seront aidés en fonction du taux de perte, qui est différent d’un territoire à l’autre. Une bonification sera faite pour les jeunes installés, car ce sont les plus fragiles. Il ne faut pas perdre les bienfaits du travail réalisé depuis 20 ans » en faveur du renouvellement des générations. « Une chose est sûre, nous ne voulons pas multiplier les dossiers de demande d’aides. C’est pour cela que le Département s’adossera aux démarches de l’Etat et de la Région. Nous étudierons ce qui sera le mieux. »

Etre au plus près des besoins

Le président de la Chambre d’agriculture s’est dit « marqué » par « l’effort financier » du Département. « Vous avez raison, le monde politique doit répondre présent, assurait Raymond Vial. En agriculture, la solidarité est un mot qui compte. Mais une aide financière est nécessaire, et le plus rapidement possible car les trésoreries vont souffrir rapidement, d’autant plus que les aides du fonds des calamités arrivent en général un an après. » Raymond Vial convenait qu’il faut aider en priorité les jeunes installés (quelle que soit la source de l’aide), et notamment ceux qui ont repris derrière un tiers. Dans ce dossier du gel, « l’objectif est vraiment d’être au plus près des besoins pour maintenir un maximum d’exploitations dans le département ».

Raymond Vial annonçait que la Chambre d’agriculture allait prochainement prendre contact avec les agriculteurs récemment installés pour faire un point sur leur situation. « Nous avons aussi conscience que des exploitations sont en grande difficulté. Un travail approfondi devra être réalisé par la Chambre d’agriculture et les centres de gestion. »

 

Lucie Grolleau Frécon