Aviculture

La coopérative Vert Forez dans le creux de la vague ?

Vendredi 27 octobre, Sébastien Frécon présidait pour la première fois l’assemblée générale de la coopérative avicole Vert Forez. Effectivement, après celle de 2022, Daniel Poyade, président depuis de nombreuses années, avait fait le choix de ne pas se représenter à ce poste. L’éleveur de Chalain-le-Comtal lui a alors succédé. Tendu mais avec le sourire, devant une salle comble, celui-ci a commencé par remercier l’ensemble des personnes présentes : abattoirs, couvoirs, Chambre d’agriculture et bien évidemment adhérents. « Je souhaite que cette assemblée générale soit le reflet de l’intérêt que vous présentez à notre coopérative », lançait-il.

Faits marquants de l’exercice

Sébastien Frécon relevait une augmentation du chiffre d’affaires de 16 % entre l’exercice écoulé (01/05/2022 au 30/04/2023) et le précédent (2021-2022). « Elle s’explique par une hausse des prix de reprise des volailles, mais aussi de ceux des intrants (prix des céréales, du gaz) », en lien direct avec le conflit en Ukraine. Il remerciait les partenaires-abatteurs « d’avoir répercuté la hausse des charges » sur les prix d’achat des volailles. Plus globalement, « le conseil d’administration oeuvre avec ses partenaires à conserver une rémunération satisfaisante pour le travail de qualité fourni par les éleveurs ».

Les douze derniers mois ont également été marqués par la présence du virus de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) sur le territoire français dans la faune sauvage et en élevage. Elle a conduit au confinement des volailles sur une grande partie de l’année, et plus spécifiquement en zone à risque particulier (zones humides). « Dans ces conditions, les performances des animaux ont été dégradées », assurait le président.

Marché perturbé

Après avoir dressé un bilan de l’année 2022-2023, la parole était laissée aux représentants des abattoirs pour qu’ils analysent les tendances actuelles du marché et qu’ils répondent aux questions des adhérents. Les éleveurs ont déploré un allongement du délai entre l’enlèvement et la mise en place, ainsi qu’un report de la date d’enlèvement. Yannick Durand, responsable de la planification amont et aval au sein du groupe LDC, dont Les fermiers de l’Ardèche est une filiale, expliquait ceci par « une déstabilisation des marchés dans l’été. C’était du jamais vu. Nous avons été obligés de congeler des volailles, alors que nous avons tendance à en manquer à cette période. » La tendance est à un désintérêt du consommateur pour les volailles Label rouge en faveur des volailles dites standard, en particulier en raison de la baisse du pouvoir d’achat. L’abatteur en a profité pour dénoncer une distribution qui demande aux industriels de baisser leurs prix sans pour autant avoir une diminution dans les rayons des supermarchés. Paul-Albert Valeyre, à la tête de l’établissement d’abattage du même nom, expliquait qu’il « tente de tenir les prix de vente face à la grande distribution, au risque de perdre des marchés ».

Le représentant de Les fermiers d’Ardèche poursuivait, en se voulant rassurant : « Nous ne devrions plus avoir de report de date de ramasse d’ici la fin de l’année, ce qui permettra d’abattre les poulets à l’âge normal. » Le temps de vide sanitaire devrait ensuite être réduit sur 2024, pour revenir à un délai habituel. La baisse du nombre d’élevages avicoles devrait contribuer à un retour à la normale.

Lucie Grolleau Frécon

Article complet à lire dans l’édition papier du 10 novembre 2023.