Robert Margotton
Un retraité actif et pleinement investi dans de multiples engagements

Prendre part à des campagnes électorales, être bénévole lors des matchs de basket de la Chorale de Roanne, être à l’écoute des sociétaires de la caisse de Groupama, mais aussi donner un coup de main à son fils sur la ferme ou encore transmettre des savoirs à ses petits-enfants, voici ce qui occupe le quotidien de Robert Margotton, agriculteur retraité résidant à Noailly.

Un retraité actif et pleinement investi dans de multiples engagements
Robert Margotton est un retraité de l’agriculture hyperactif car il est engagé bénévolement dans de nombreuses structures. Quand il n’a pas de rendez-vous, il rend visite à son fils et sa belle-fille installés sur l’exploitation familiale.

Robert Margotton est le retraité hyperactif par excellence : très engagé dans diverses structures, il est celui que l’on appelle quand un problème doit être réglé rapidement. Le jour de l’interview en est le parfait exemple : « Ce matin, l’assistant parlementaire d’Antoine Vermorel-Marques m’a appelé car le "Vermobile" (camping-car du député permettant de tenir des permanences itinérantes, NDLR) ne démarrait pas. Probablement un problème de batterie… », raconte-t-il spontanément.

Car oui, cet agriculteur à la retraite a eu de nombreuses activités bénévoles et continue d’être engagé dans le domaine sportif, associatif ou encore politique. « J’ai toujours bien aimé le contact. Mes engagements me donnent l’occasion de rencontrer énormément de monde, de rester actif et jeune. Je suis souvent avec des personnes bien plus jeunes que moi, rapporte Robert Margotton, avec le sourire. Si je fais tout ceci, c’est bien parce que cela me plait. J’estime qu’il ne faut pas faire quelque chose à contrecœur. »

Le Roannais de 69 ans a toujours vécu sur la ferme familiale de Noailly. « Mon grand-père avait acheté le domaine en 1948. Mes parents sont venus y habiter en 1957. Je n’en ai pas bougé. C’est désormais mon fils, Jean-Louis, et son épouse, Aurélie, qui y sont installés. » La fille de Robert Margotton travaille, quant à elle, dans le domaine des travaux publics.  

Agriculteur de 1972 à 2014

Robert Margotton s’est installé en 1972 en Gaec avec ses parents. « C’était le deuxième Groupement agricole d’exploitation en commun du département », assure-t-il. Avant de poursuivre : « Pour être chef d’exploitation, il fallait être majeur. Or, la majorité était à 21 ans. A l’âge de 18 ans, je suis allé au tribunal de Roanne pour me faire émanciper. » A l’époque, la ferme comprenait un troupeau charolais inscrit au Herd book charolais, des vaches laitières et des chèvres. « Ma mère faisait de la transformation et vendait les fromages sur les marchés. Mes parents ont pris leur retraite en 1984. Mon épouse a eu de gros problèmes de santé. Elle a été absente de la maison deux ans. J’ai dû m’occuper de la ferme, des deux enfants et, en même temps, aller à son chevet à l’hôpital. Nous avons dû arrêter la transformation et je me suis spécialisé dans le troupeau charolais. »

Ce dernier a comptabilisé jusqu’à 80 mères. Les mâles étaient principalement commercialisés en broutards et d’autres comme reproducteurs. L’éleveur, travaillant avec la coopérative d’insémination et pratiquant la transplantation embryonnaire, a également vendu à l’étranger des femelles de bonne valeur génétique : Hongrie, Tchéquie, Suisse ou encore Allemagne. « Je recevais beaucoup de délégations étrangères sur l’exploitation. » Robert Margotton prenait également part à des expositions génétiques et à des concours, comme le national de la race ou à Roanne. L’éleveur avait des responsabilités au sein de Charolais optimal. Il a aussi été président du syndicat agricole et du GDS locaux. « J’ai toujours été bénévole, même en étant en activité. Je me suis impliqué dans presque toutes les associations de la commune. J’en ai présidé certaines. »

Des coups de main à la ferme

Robert Margotton a pris sa retraite en 2014, mais n’a pas pour autant tiré un trait sur ses engagements. « Je n’appréhendais pas cette échéance ; au contraire, j’avais déjà tout bien orchestré. En Gaec avec mon fils pour mes trois dernières années d’activité, j’avais hâte d’être à la retraite. Depuis tout gamin, je suis derrière les vaches. A 9-10 ans, quand je revenais de l’école, mon premier travail était d’aller à la ferme. A l’approche de la retraite, j’aspirais donc à faire autre chose. J’avais averti mon fils que je n’irais pas tous les jours à la ferme. Les deux premières années, j’y allais rarement, sauf pour les grosses corvées. Désormais, j’y retourne avec plaisir. Je voulais prendre ce temps pour souffler car j’étais à bout. J’aurai pu arrêter à 58 ans, mais j’étais en bonne santé, donc j’ai continué jusqu’à 60 ans. Cela a laissé le temps à ma belle-fille, qui travaillait à l’extérieur, de mûrir son projet de ferme pédagogique. »

« Je sais qu’Aurélie et Jean-Louis n’ont pas besoin de moi pour le travail journalier, assure Robert Margotton. Quand j’ai du temps, je descends à la ferme et je leur demande s’il y a quelque-chose à faire. Parfois, c’est eux qui me sollicitent pour une course, comme par exemple aller chercher une pièce pour un matériel. J’essaie de ne pas prendre de rendez-vous au moment des moissons, des ensilages et de la récolte de foin pour pouvoir les aider. » Il se rend volontiers disponible au moment de la Fête du charolais pour préparer et présenter les animaux. « J’ai gardé l’habitude d’aller au Sommet de l’élevage, même si le Gaec n’expose pas. » Le retraité avoue apprécier la présence des bovins à côté de sa maison. « Je leur donne à boire ; cela m’occupe ! ». En plus de son jardin, il se charge de celui de la ferme. « Ils n’ont pas vraiment le temps de le faire ! », lance-t-il.

Du sport à la politique, en passant par l’assurance

Une fois à la retraite, Robert Margotton a pris la présidence de la caisse de Groupama de la plaine roannaise, et ce jusqu’en avril 2023. « Je voyais la limite d’âge approcher, fixée à 70 ans. Quand j’ai trouvé quelqu’un pour me remplacer, je lui ai cédé. C’est une caisse conséquente ; certaines semaines, j’étais pris deux ou trois jours. Ma femme me disait “Quand est-ce que tu es à la maison ?“. Toujours administrateur, il conserve une oreille attentive sur le secteur, de manière à intervenir en cas de difficulté. « Je fais partie du comité local d’indemnisation. Quand les sociétaires ont, par exemple, des dégâts liés à la grêle, j’interviens pour faire les estimations. Je vérifie que le devis corresponde bien aux travaux. »

Depuis qu’il est retraité, Robert Margotton est également bénévole à la Chorale de Roanne, le club de basket. « Je suis présent pour chaque match, de 18 heures à 1 heure du matin. J’assure la sécurité aux salons après le match. »

Notre homme est aussi administrateur au Lycée de Ressins. « Je n’y ai pas été élève, mes deux enfants oui. Je vais quand même faire ma 28e rentrée scolaire. Jusqu’à présent, je m’occupais principalement de tout ce qui concerne la ferme. Depuis l’an passé, j’ai basculé vers la surveillance des travaux. En période de chantier, j’y suis une à deux fois par semaine. Cela m’occupe bien. Je fais partie des administrateurs situés le plus près de l’école, donc le directeur m’appelle régulièrement. » De plus, chaque année, « j’y passe une semaine pour apprendre aux élèves à conduire le tracteur et le matériel ».

« J’ai des amis dans la sphère politique, poursuit Robert Margotton. J’ai fait la campagne des conseillers Clothilde Robin et Antoine Vermorel-Marques pour les élections départementales. Quand ce dernier s’est présenté pour la députation, j’ai aussi pris part à la campagne : collage, tractage. » Désormais, « je conduis de temps en temps son camping-car pour les permanences. Une fois par mois, j’assure aussi l’encadrement des déplacements à l’Assemblée nationale des citoyens de la circonscription. Nous faisons l’aller-retour en bus dans la journée. »

L’hyperactif ajoute qu’il est aussi membre d’une commission extra-municipale, qui a trait à la voirie, mais surtout aux bâtiments.

Pourquoi arrêter ?

« Avoir des responsabilités est certainement plus intéressant qu’être uniquement administrateur. Je veux être actif et pleinement investi. C’est sûr que c’est prenant, mais je ne me vois pas rester à la maison et m’occuper que du jardin. » Et d’ajouter : « Ma famille sait que c’est dans ma nature d’être toujours occupé. Quand je suis à la maison, le temps me parait long. Mon épouse n’est pas du tout comme moi, elle aime être tranquille. Ses problèmes de santé réduisent sa mobilité. Elle gère néanmoins le quotidien de la maison. » Robert Margotton complète : « Tant que ma santé me le permettra, je poursuivrai mes engagements. Néanmoins, je pense que j’en arrêterais certains avant que la santé m’y oblige. Je lâcherais plus facilement la Chorale que Ressins car cette dernière responsabilité me tient à cœur : toute ma famille est à côté, depuis que je marche et que je parle, je fréquente Ressins. »

Robert Margotton et son épouse partent de temps en temps en vacances, mais pas ces dernières années. « Je préfère rester dans le coin. Par exemple, cet été, au moment du Tour de France, j’étais présent au Scarabée pour le départ de l’étape. Quand des courses cyclistes se tiennent dans le Roannais, je fais le déplacement. » Il faut dire que jusqu’à la période du Covid, il montait régulièrement sur son vélo.

Et de terminer : « J’ai cinq petits-enfants. De temps en temps, je vais les chercher à l’école, quand les parents ne peuvent pas. Récemment, j’ai appris à la plus jeune fille de mes petites-filles à pêcher des grenouilles, à les décrocher et à les préparer. Ce sont les plaisirs d’être grand-père... »

Lucie Grolleau Frécon, d’après l’interview réalisée par Clara Serrano