Fransylva Loire
Les propriétaires forestiers face à de nouveaux enjeux
S’il fallait retenir un mot de l’assemblée générale de Fransylva Loire, qui se tenait en fin de semaine dernière à Marcilly-le-Chatel, ce serait « communiquer ». Les propriétaires forestiers prennent à bras le corps de nouveaux enjeux, où la communication tient une place de choix.
Le président de Fransylva Loire, Jacques-Régis Descours, n’y est pas allé par quatre chemins. Dès ses premiers mots, au début de l’assemblée générale de la structure regroupant les propriétaires forestiers du département, vendredi 2 juin à Marcilly-le-Châtel, il annonçait : « Nous avons besoin de communiquer. Il y a dix ou quinze ans, le monde de la forêt n’était pas face à ce besoin. » Il identifiait plusieurs interlocuteurs : le grand public, les élus, les chasseurs, mais aussi les gendarmes ou encore les pompiers.
« Le grand public se pose des questions. Il a tendance à considérer que la forêt est un domaine public où il est possible de se promener librement », poursuivait le président. Les domaines de l’ONF (Office national des forêts) sont effectivement publics, mais « ils concernent uniquement 4 % de la surface forestière de la Loire ». Effectivement, dans notre département, « 96 % de la forêt est privée. Ce qui ne nous empêche pas de bien nous entendre avec l’ONF… »
Robert Vallat, en charge de la communication au sein de Fransylva Loire, abordait les actions récemment conduites par l’association, en particulier la réalisation de vidéos (à retrouver sur www.fransylva.fr). « L’objectif est de nous faire connaître et d’assurer le lien avec la société et les élus. » Il est également revenu sur les panneaux en cours d’installation dans les massifs forestiers pour présenter aux promeneurs dans quel milieu ils pénètrent : diversité des sylviculteurs, missions de la forêt, enjeux sociétaux...
Le lien avec les collectivités
Autre catégorie d’interlocuteurs : les élus du territoire. « Nous, les propriétaires forestiers, avons une absolue nécessité de participer aux réunions d’élaboration des PLU et PLUi et de nous faire connaître, insistait Jacques-Régis Descours. La forêt est souvent oubliée et méconnue des bureaux d’étude. Nous devons leur expliquer les enjeux. Il est donc important que chacun d’entre nous puisse se faire connaitre auprès des élus de sa commune. »
Les chasseurs constituent d’autres interlocuteurs privilégiés. Deux représentants des propriétaires forestiers siègent à la CDCFS (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage). Le président de Franyslva Loire osait affirmer que « la communication avec le monde de la chasse est compliqué ». Il annonçait que Fransylva Loire accueille actuellement un stagiaire pour relever les dégâts de gibiers en forêt. Et d’inciter les propriétaires forestiers à faire remonter les dégâts sur plantations, mais aussi sur les zones de régénération naturelle.
Dans cette logique de communiquer auprès d’intervenants en forêt, une rencontre a été organisée entre les acteurs de la forêt et la gendarmerie de Montbrison, à l’initiative de cette dernière. « Les gendarmes sont de plus en plus appelés pour des conflits liés à la forêt, par exemple entre promeneurs et bûcherons », relatait Jacques-Régis Descours, sans pour autant connaitre la sylviculture. Une journée de formation va donc être mise en place pour les gendarmes afin de leur présenter le monde forestier.
Face au changement climatique
L’évolution du climat fait travailler ensemble des acteurs qui n’avaient pas forcément l’occasion de se rencontrer. Alors que les risques d’incendies deviennent un sujet d’actualité dans la Loire, Jacques-Régis Descours annonçait qu’une réunion se tiendrait le 14 juin avec les intervenants du monde forestier et les représentants de l’Etat : Sdis, CNPF, ONF, DDT, Fransylva. « Deux points importants de réflexion seront abordés : permettre l’accès aux parcelles et à l’eau. »
Gestion forestière nécessaire
Il ne faut pas oublier que « les propriétaires gèrent leurs forêts. L’exploitation forestière est une nécessité », insistait Jacques-Régis Descours. Il poursuivait, égratignant quelque peu des idéologies écologistes : « On ne peut pas dire, d’un côté : “ Il ne faut pas abattre les arbres “ et de l’autre “ il faut faire des constructions en bois “. » L’occasion pour lui de rappeler que les propriétaires peuvent bénéficier d’aides financières pour la gestion forestière. « Nous avons la chance d’avoir à nos côtés le Conseil départemental, qui nous accompagne avec neuf dispositifs. Le dernier en date porte sur la réduction des frais de notaires pour l’acquisition de petites parcelles. » Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture, et Jean-François Chorain, conseiller départemental délégué chargé du soutien à la filière forêt bois, avaient d’ailleurs fait le déplacement. Le président de Fransylva Loire précisait que les propriétaires forestiers peuvent également émarger à des aides régionales et nationales, non cumulables entre elles.
