Aviculture
Vert Forez : « Conserver une coopérative dynamique »

Retour sur l’assemblée générale de la coopérative avicole vert Forez, qui se tenait vendredi 28 octobre à Feurs. Après une belle progression depuis 20 ans, la production se stabilise. Le contexte économique n’incite pas à l’investissement et l’accumulation des contraintes inquiète les éleveurs.

Vert Forez : « Conserver une coopérative dynamique »
Daniel Poyade, président de la coopérative Vert Forez, a annoncé qu’il présidait pour la dernière fois l’assemblée générale.

Après une phase de progression que ce soit en termes de construction de bâtiments ou en nombre d’adhérents, « il semblerait que nous rencontrions une période plus calme », signalait Daniel Poyade, président de la coopérative avicole Vert Forez, en début d’assemblée générale. A la fin de l’exercice clos au 30 avril 2022, la coopérative recensait 111 bâtiments détenus par 61 éleveurs. « Aucun bâtiment n’a été construit sur l’exercice 2021-2022. Deux adhérents se sont retirés de la coopérative au cours de l’exercice. Quatre autres l’ont fait ou devraient le faire d’ici la fin de l’exercice en cours. »

Pour Daniel Poyade, « il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour conserver une coopérative dynamique ». Selon lui, le nouveau plan d’aide à la construction de bâtiments (PCAE) « devrait permettre d’accompagner les éleveurs souhaitant créer de nouveaux bâtiments », mais, face à la flambée des coûts de construction, « cela ne sera pas suffisant pour inciter de nouveaux éleveurs à investir dans notre filière ». Ainsi, le président de la coopérative annonçait que, lors de la dernière réunion du conseil d’administration, « il a été décidé de mettre en place une aide à la rénovation des bâtiments d’élevage afin de conserver un potentiel de production viable ».

L’envolée des cours des matières premières composant l’aliment des volailles a inévitablement été abordée au cours de l’assemblée générale. « Nos abattoirs partenaires nous ont accompagnés pour une évolution des prix de reprise. Nous continuerons à échanger avec eux afin que le maillon " élevage " ne soit pas la variable d’ajustement. D’autant plus que l’ensemble de nos charges de production s’envolent. Cela doit être intégré dans l’évolution du prix de reprise de nos animaux. » « Nous vivons dans l’incertitude, intervenait Laurent Frécon, membre du bureau de la Chambre d’agriculture. La filière volailles Vert Forez a la chance d’être bien organisée et la répercussion de l’augmentation des charges en est facilitée. » Les représentants des fabricants d’aliments présents à l’assemblée générale (Sanders et Eurea) indiquaient travailler sur des solutions alternatives pour limiter les coûts, mais se disaient aussi préoccupés par d’éventuelles coupures d’électricité dans l’hiver.

Plus d’1,5 million de volailles mises en place

34 des 61 adhérents à la coopérative vendent leurs animaux aux Fermiers de l’Ardèche, du groupe LDC (représentant 65 bâtiments.) Les autres, 27 éleveurs correspondant à 46 bâtiments, commercialisent leurs volailles auprès de l’abattoir Valeyre à Saint-Martin d’Estreaux. Sur l’exercice clos au 30 avril 2022, 1 531 195 volailles ont été mises en place (343 lots), qui se répartissent ainsi : 1 430 715 poulets, 89 440 pintades, 11 040 volailles festives (chapons et dindes).

Le nombre de poulets mis en place est en très légère diminution en raison de l’arrêt de certains éleveurs. L’âge moyen d’abattage est passé de 86 à 91 jours. Jean-Christophe Voute, technicien de la coopérative, précisait que l’abattoir Les fermiers de l’Ardèche souhaitait des poulets plus lourds. L’indice de consommation s’en est trouvé légèrement dégradé. Le taux de mortalité a lui aussi augmenté en raison de l’évolution de l’âge d’abattage, mais aussi d’une qualité des poussins moindre (la grippe aviaire a fragilisé des couvoirs) et d’une accentuation du piquage des poulets confinés en bâtiments pour respecter la réglementation vis-à-vis de la grippe aviaire.

Les pintades sont essentiellement destinées à l’abattoir Valeyre, avec un volume d’animaux stable ces dernières années. Le taux de mortalité et l’indice de consommation se sont améliorés par rapport à l’exercice précédent.

Le bien-être animal s’impose

Après un inévitable point de situation sur la grippe aviaire, Jean-Christophe Voute rappelait que, depuis le 1er janvier 2022, chaque élevage doit désigner un référent bien-être animal. Celui-ci doit suivre une formation de sept heures. Ainsi, la coopérative Vert Forez organisera quatre sessions de formation en janvier et février 2023.

Toujours au sujet du bien-être animal, Guillaume Roche, représentant Les fermiers de l’Ardèche, présentait la démarche spécifique que le groupe met en place et les répercussions pour les éleveurs. « L’étiquetage bien-être animal est demandé par nos clients, des grandes enseignes et des associations. L’objectif est de connaître les conditions de vie de l’animal, d’harmoniser un étiquetage, d’orienter les achats et de faire évoluer les filières. » Cette démarche concerne toute la filière, du couvoir à l’abattoir, en passant par l’élevage et le transport. 230 critères sont contrôlés et doivent permettre de classer le produit de A à E, A étant la meilleure note et l’objectif visé par LDC. « Nous n’avons pas le choix que d’entrer dans cette démarche  pour pouvoir continuer à vendre nos produits. »

 

Lucie Grolleau Frécon

La totalité de l'article est à retrouver dans la version papier du 11 novembre.