Couple
L'amour en temps de confinement

Alors que la Saint-Valentin se profile, sans sortie au cinéma ni au restaurant, l’amour a été mis à rude épreuve lors de l’année écoulée. Analyse de Catherine Rolin Maymard, psychologue spécialiste de la vie conjugale.

L'amour en temps de confinement


Les couples n'ont pas eu la vie facile durant l’année 2020. Rester confiné de longues semaines avec son conjoint, ce n’était pas gagné d’avance ! Le bilan de ce contexte inhabituel est contrasté comme en témoigne la psychologue de Saint-Galmier, Catherine Rolin Maymard. « Certains couples n’ont pas supporté. Leurs différends se sont amplifiés et ça a cassé », signale-t-elle. La mise en place du télétravail a parfois entrainé des dérapages d’emploi du temps et l’effacement de la frontière entre temps de travail et vie privée, aux dépens de cette dernière. « Mon mari ne décroche jamais de son ordinateur, il envoie des mails très tard », s’est plaint l’une des patientes.


Supporter la présence de l’autre…


Et quand les deux membres du couple télétravaillaient, il n’était pas simple d’organiser l’espace, d’éviter de déranger l’autre quand il était en visioconférence. Et puis, il a fallu tout simplement se réhabituer à la présence de l’autre tout au long de la journée. Une promiscuité différente des week-ends habituels où chacun vaquait à ses occupations personnelles ou familiales. 
« Certaines personnes se sont senties moins libres quand elles téléphonaient à un copain ou une copine devant leur conjoint. Elles se sentaient fliquées par la seule présence de l’autre. Une autre s’est plaint de ne plus pouvoir faire son yoga - et son petit rituel qui va avec - à cause du regard de l’autre », constate la professionnelle.
La vie de couple a pu être affectée aussi par les mesures de distanciation préconisées. « Au moins durant le premier confinement, certains couples se sont astreints à limiter les contacts, notamment quand l’un des deux travaillait en milieu hospitalier ».  Évidemment, l’absence de câlins n’est pas source d’épanouissement conjugal.


Une redécouverte


Inversement, certains couples se sont rapprochés durant cette période, notamment face à l’épreuve. « Certains ont été touchés sévèrement par la Covid-19. Il y a eu la peur de mourir, de perdre l’autre et cela a renforcé les liens », analyse la spécialiste.
Dans d’autres cas, les partenaires ont simplement profité de cette période pour se retrouver, prendre le temps de parler voire découvrir d’autres facettes de la personnalité de leur conjoint. Le confinement a aussi entrainé une redistribution des rôles domestiques. « Mon mari s’est occupé de nos trois enfants et a continué à le faire une fois le confinement terminé s’est réjouie une maman », note Catherine Rolin Maymard.
Bref, il ne faut donc pas s’attendre à une épidémie de divorce dans les mois qui viennent. D’autant que le contexte n’a pas facilité par ailleurs de nouvelles rencontres…
 
David Bessenay